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Les neuroscientifiques en ont désormais la preuve : l'esprit possède le pouvoir de soigner le corps ! Des expériences de méditation, de neurofeedback ou à base d'effet placebo ont démontré des effets thérapeutiques sur des maladies aussi graves que la dépression ou Parkinson. Et déjà, des hôpitaux sautent le pas... Une nouvelle médecine est en train de naître. Quelle médecine ? Notre dossier fait le point. L'esprit possède-t-il une "force", des "pouvoirs" dont les effets bénéfiques, voire guérisseurs, sur le corps ne souffriraient plus aucune discussion ? Longtemps la science a cherché les preuves de l'existence d'un tel lien entre "l'âme et le corps", que d'aucuns prétendaient parfaitement avéré, au point d'en faire bénéficier ceux qui, se détournant de la médecine traditionnelle, venaient les trouver pour aller mieux. Crédulité ? Charlatanisme ? Risque de faire naître de faux espoirs, voire d'empirer les choses en détournant de traitements ayant démontré leur efficacité ? Pourtant, des cas témoignaient d'indéniables effets thérapeutiques par on ne savait quel pouvoir de l'esprit sur le corps. Ce qui, dès lors, pouvait laisser sceptique. DES THÉRAPIES TRÈS EN VOGUE Quelles sont ces pratiques dont les scientifiques admettent aujourd'hui qu'elles mobilisent efficacement le cerveau au service de la santé, rapprochant un corps et un esprit que la tradition cartésienne séparait depuis plus de 3 siècles (encadré ci-dessous) ?
Il s'agit d'abord de la "méditation de pleine conscience", très en vogue des deux côté de l'Atlantique. Et pas seulement dans les cercles psychothérapeutiques. Dans les plus prestigieux laboratoires de neurosciences aussi, et jusque dans les hôpitaux. Son principe : élargir le champ de son attention jusqu'à être totalement conscient de l'instant présent (encadré ci-dessous).
Si les vertus pour le corps de cette pratique millénaire issue de la philosophie bouddhique sont depuis longtemps connues, ce n'est partir des années 1970 qu'elle suscite l'intérêt de l'Occident. D'abord réservée aux hippies, dans le domaine du développement personnel, elle entre dans le champ de la psychologie clinique grâce à Jon Kabat-Zinn, professeur de biologie dans le Massachusetts (États-Unis), qui la dépouille de ses racines spirituelles et crée le programme MBSR ("réduction du stress basée sur la pleine conscience"). Dès la fin des années 1980, à la faveur d'un dialogue entre le bouddhisme et la science, un nouveau champ d'étude voit le jour, celui des neurosciences contemplatives. Il est aujourd'hui en plein essor. En avril 2012, un premier symposium international a réuni à Denver (États-Unis) plus de 700 participants : psychologues, neurobiologistes, méditants... venus partager leurs résultats sur les mécanismes cognitifs et neuronaux des pratiques contemplatives, leurs effets sur le cerveau observés par imagerie cérébrale et les conséquences pour la santé. Plus de 200 hôpitaux américains ont intégré le programme MBSR. Et les applications ont été étendues à la dépression, à l'addiction, aux déficits de l'attention... Autre voie de guérison par la pensée qui excite actuellement la curiosité des chercheurs et des médecins : l'effet placebo. Cet effet bien connu est généré par la suggestion et l'attente d'un bénéfice thérapeutique lié à un traitement, indépendamment de son action chimique directe (encadré ci-dessous). Sa découverte remonte à la Seconde Guerre mondiale, quand, sur le front d'Italie, l'anesthésiste Henry Beecher injecte aux blessés une solution saline à la place de la morphine dont le stock est épuisé : il s'aperçoit que cette solution dénuée de principe actif réduit pourtant la douleur chez de nombreux patients. En 1955, devenu professeur à Harvard, il publie une étude qui fera date, révélant que 35 % des patients répondent positivement à un tel traitement, dit "placebo". Dès lors, il est introduit dans toutes les études cliniques visant à démontrer les effets "réels" d'un traitement : pour être efficace, un médicament doit montrer des effets supérieurs à ceux d'un placebo. Pour autant, l'effet placebo est longtemps resté réduit à un phénomène "psychologique". Autant dire inexistant, si ce n'est dans la tête du patient, supposé avoir l'impression d'aller mieux sans que les maux dont il souffre s'atténuent réellement. Il faut attendre le milieu des années 1990 pour que le pouvoir du placebo soit étudié pour lui-même, en particulier grâce aux travaux de Fabrizio Benedetti, à l'université de Turin (Italie). Depuis, l'imagerie cérébrale a montré que l'effet placebo n'est pas une simple vue de l'esprit, et les publications scientifiques de premier ordre se multiplient. Elles dévoilent un effet encore plus puissant que ce qu'on avait imaginé, et commencent à mettre au jour ses mécanismes biologiques, qui modifient bel et bien les équilibres biochimiques dans le cerveau. Les médecins eux-mêmes l'exploitent dans leur pratique clinique, comme l'a récemment montré une étude américaine - quitte à transgresser le serment d'Hippocrate, qui leur interdit de dissimuler la vérité aux patients !
Troisième et dernière pratique, tombée en disgrâce dans les années 1970 et 1980, mais qui fait depuis une dizaine d'années un retour remarqué aux États-Unis : le neurofeedback. Ce nom barbare désigne une technique assez simple, qui s'apparente à de la musculation mentale (encadré ci-dessous). Elle est issue des travaux menés en 1958 par Joe Kamiya à l'université de Chicago. Grâce à un électro-encéphalographe (EEG) mesurant en temps réel l'activité du cerveau, le psychologue remarque qu'on peut apprendre à émettre certaines ondes cérébrales sur commande. Dix ans plus tard, le neuroscientifique Barry Sterman, à l'université de Californie, montre que des chats entraînés à contrôler leur activité cérébrale résistent mieux aux crises d'épilepsie. Des résultats bientôt reproduits chez l'homme. L'engouement est immédiat. Accessible, prometteuse, la technique séduit les adeptes du New Age et les entrepreneurs peu scrupuleux. De nombreuses études, souvent de mauvaise qualité, sont lancées. Des sociétés lucratives se créent, qui prétendent traiter tous types de pathologies (autisme, dépression, migraine...) à l'aide de méthodes non éprouvées. Le neurofeedback intègre ainsi le champ des pseudosciences et de la parapsychologie et se forge, auprès des scientifiques, une très mauvaise réputation... dont il est sur le point de se défaire. UNE TECHNIQUE DÉJÀ ÉPROUVÉE En novembre 2012, une association de pédiatres américains a reconnu le neurofeedback comme étant un traitement aussi efficace que les psychostimulants pour traiter les troubles de déficit de l'attention avec hyperactivité. L'armée américaine utilise cette technique pour soigner les soldats atteints de stress post-traumatique. En France aussi, la méthode revient sur le devant de la scène, notamment dans le cadre d'OpenVibe 2, un projet national sur les interfaces cerveau-ordinateur. Et depuis quelques années, la technique devient prometteuse pour traiter la dépression ou les douleurs chroniques, grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), qui permet de visualiser des structures du cerveau plus profondes que l'EEG. UN CERVEAU AUX DONS FASCINANTS Au-delà de la mesure de l'efficacité de ces thérapies, ces expériences laissent entrevoir le fascinant lien entre le corps et l'esprit qui dote le cerveau de son don thérapeutique. Car les techniques d'imagerie cérébrale et d'analyses biochimiques permettent de voir la force de l'esprit se matérialiser : la méditation bouleverse certains rythmes cérébraux entre les aires frontales et pariétales ; le placebo fait produire au cerveau ses propres antalgiques ; le neurofeedback change la manière dont le cortex préfrontal agit sur les autres régions cérébrales (infographie ->). Une chose est sûre : à condition de l'inciter à jouer ce rôle, le cerveau est un excellent médecin.
Epilepsie, douleur, dépression, Parkinson, déficits immunitaires... Depuis une dizaine d'années, les résultats s'accumulent. Et ils ne font aucun doute : l'esprit est bel et bien capable de soigner certains troubles, même les plus graves. Démonstration en 15 expériences. Que la méditation, technique millénaire issue du bouddhisme, le neurofeedback, pratique en vogue chez les adeptes californiens du New Age, et le placebo, effet connu de longue date dans l'industrie pharmaceutique sans que quiconque le prenne vraiment au sérieux, aient fini par convaincre les scientifiques de la réalité de leurs bénéfices est en soi une authentique surprise. Mais qu'en plus, leur action soit avérée sur des troubles aussi divers et importants que la dépression, la douleur, le stress, l'épilepsie, la maladie de Parkinson ou certains déficits immunitaires, voilà qui parait presque incroyable. Et pourtant ! Les expériences menées par des chercheurs toujours plus nombreux à se lancer sur cette nouvelle piste se concluent par des résultats sans équivoque : l'esprit guérit bien une série de troubles, et des plus sérieux. Au point que, d'alternative, cette médecine apparait désormais complémentaire de la médecine médicamenteuse, élargissant la panoplie thérapeutique des prescripteurs.
En démontrant sa valeur thérapeutique, la "médecine par l'esprit" a cessé d'être une médecine "alternative". Mais en pratique, qui peut y recourir ? Existe-t-il des risques ?... Le point en 8 questions clés. 1/ L'ESPRIT PEUT-IL TOUT GUÉRIR ? Non. Soyons clairs, un cancer au stade terminal ne pourra être guéri ni par des séances de méditation, ni par le plus puissant des effets placebo. En revanche, l'un comme l'autre peuvent compléter, voire augmenter les effets d'un traitement. En 2001, Fabrizio Benedetti et son équipe de l'université de Turin montraient ainsi que l'effet placebo peut être utilisé pour réduire les doses médicamenteuses. Dans leur étude, des sujets souffrant de douleurs postopératoires étaient placés sous perfusion et recevaient sur demande un antalgique. 2/ AVONS-NOUS TOUS LA MÊME CAPACITÉ À NOUS SOIGNER PAR LA FORCE DE L'ESPRIT ? Oui, à condition de savoir exercer ce contrôle de l'esprit. Apprendre à maîtriser une région de son cerveau, voire une petite population de neurones, n'est qu'une question de temps. Ainsi, à raison d'une quarantaine de séances d'une demi-heure de neurofeedback, chacun peut améliorer ses capacités de concentration, cet entraînement modifiant la structure même de l'encéphale. N'importe qui peut par ailleurs bénéficier des bienfaits de la méditation, moyennant une pratique quotidienne assidue. D'autant qu'elle a l'avantage de ne nécessiter aucun appareillage. En 2012, Gaëlle Desbordes, neurobiologiste au Centre Martinos d'imagerie biomédicale (États-Unis), montrait qu'après 8 semaines de séances, l'activité de l'amygdale, une petite région du cerveau impliquée dans le contrôle des émotions, était modifiée chez des novices, avec à la clé moins de stress. Difficile en revanche de déclencher l'effet placebo sur commande. Un patient aura beau croire de toutes ses forces aux vertus d'une pilule de sucre, n'est pas certain que celle-ci fasse effet. Ce que l'on sait, c'est que notre inégalité face à l'effet placebo se lit dans nos gènes. Deux études, en Suède et aux États-Unis, ont ainsi montré que seuls les sujets porteurs de caractéristiques génétiques spécifiques réagissaient à un traitement anxiolytique ou antidépresseur factice. 3/ FAUT-IL CRAINDRE DES EFFETS SECONDAIRES ? Si "les effets néfastes éventuels de la méditation ne sont guère documentés", selon Christophe André, psychiatre à Sainte-Anne, se retrouver face à soit même peut toutefois s'avérer difficile. "Méditer expose à des pensées, émotions ou sensations douloureuses que l'on évite habituellement, de façon consciente ou non". Le neurofeedback peut, lui, entraîner de réels effets néfastes si la région du cerveau dont on souhaite modifier l'activité est mal ciblée ou mal stimulée. Pour minimiser ce risque, aux États-Unis, où ce procédé est très réglementé, des analyses précèdent les séances. Chez les enfants atteints de trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité, on compare l'activité du cerveau avec les enregistrements d'enfants "normaux", afin de déceler les anomalies. Mais ce n'est pas toujours simple : même si ce trouble est le plus souvent lié à un excès d'ondes lentes dans le lobe frontal, il existe aussi des schémas opposés, avec des ondes rapides. "Donc, si l'on se trompe de schéma, on va faire du mal au patient", prévient Marco Congedo, chercheur au Gipsa-Lab de Grenoble. Quant à l'effet placebo, aucun problème tant que la motivation est au beau fixe. Mais le phénomène contraire, l'effet nocebo, existe - et il est aussi puissant. Le neuroscientifique Fabrizio Benedetti a montré que si l'on persuade des patients parkinsoniens que leur stimulateur cérébral est à l'arrêt (alors qu'il fonctionne), leurs performances motrices se détériorent ! 4/ QUEL EST LE RÔLE DE L'INCONSCIENT ? Cela dépend. Parfois, le contrôle de l'esprit est pleinement conscient. Pour preuve, l'implication du cortex préfrontal, région liée à l'anticipation et au contrôle cognitif, dont l'activité est indispensable pour que s'élabore l'effet placebo. À l'inverse, chez des malades Alzheimer, dont le cortex préfrontal dégénère, le placebo a beaucoup moins d'effet. Impossible que s'élabore chez eux l'attente d'un bénéfice thérapeutique futur. Mais ce pouvoir de l'esprit n'est pas toujours conscient. En 2003, Fabrizio Benedetti le prouvait par une expérience. Après avoir administré à des sujets un composé modulant la sécrétion d'hormones - stimulant la sécrétion d'hormones de croissance et réduisant celle de cortisol -, il le remplaça par un placebo... qui produisit les mêmes variations hormonales, quand bien même le chercheur tentait de persuader les cobayes que les effets inverses étaient attendus ! Si la suggestion verbale peut être efficace dans le contrôle de la douleur (une fonction physiologique consciente), seul un conditionnement inconscient agirait sur des fonctions également inconscientes, comme la sécrétion d'hormones... ou le système immunitaire. Ainsi une étude américaine montrait en 2003 que les méditants produisent plus d'anticorps que des sujets lambda après une vaccination. Difficile de croire qu'ils aient contrôlé consciemment leur système immunitaire... Il est probable que la méditation ait agi indirectement, en diminuant leur stress, dont les méfaits sur l'immunité sont connus. 5/ LA SÉCURITÉ SOCIALE REMBOURSE-T-ELLE CETTE MÉDECINE ? Oui pour la méditation, lorsqu'elle rentre dans le cadre d'une prise en charge hospitalière ou psychiatrique - comme pour toutes les psychothérapies. Oui également pour l'effet placebo, à hauteur du remboursement prévu pour le traitement suivi... car, dès lors qu'un medicament est remboursé, l'effet placebo associé l'est nécessairement ! Plus sérieusement, la Sécurité sociale ne rembourse pas une substance inerte, même lorsque ses effets sur la santé sont démontrés. Quant aux séances de neurofeedback proposées par de rares psychiatres en France, elles ne sont pas remboursées, aucune réglementation n'encadrant, pour l'heure, cette pratique. 6/ L'HYPNOSE PERMET-ELLE AUSSI DE SOIGNER LE CORPS ? Dès le XIXè siècle, en France, le neurologue Jean-Martin Charcot introduisait l'hypnose à l'hôpital pour traiter l'hystérie. Si le côté spectaculaire des séances a depuis disparu, l'essentiel demeure : le thérapeute plonge le patient, par les gestes et par des paroles apaisantes, dans un état de "transe hypnotique". Détendu, réceptif, celui-ci entend alors le praticien lui suggérer les changements à opérer dans son comporternent pour guérir, avant de sortir de son état hypnotique sur injonction du thérapeute. De telles séances d'hypnose médicale sont couramment utilisées contre certaines phobies ou addictions. Elles ont lieu dans un cadre instauré il y a 13 ans, avec le premier diplôme reconnaissant la pratique. Il existe désormais 8 diplômes universitaires d'hypnose, qui valident une formation spécifique pour les médecins et les psychologues cliniciens (soit 250 médecins formés chaque année). Une technique largement reconnue, donc, et pour cause : de nombreuses études ont montré sa capacité à atténuer la douleur - elle est d'ailleurs de plus en plus fréquemment utilisée en accompagnement de l'anesthésie avant une opération chirurgicale -, l'épilepsie... ou l'eczéma. Si l'hypnose repose sur une modification de l'esprit du patient, cette dernière passe néanmoins, obligatoirement, par le travail de suggestion du thérapeute : ici, la force de l'esprit est donc autant celle du médecin que celle du patient. 7/ PEUT-ON DOPER LES POUVOIRS DE L'ESPRIT ? On serait tenté de le croire. Après tout, on sait déjà doper le cerveau à l'aide d'excitants, voire de stimulations électriques ou magnétiques. Et de fait, des chercheurs du MIT sont parvenus, il y a quelques années, à provoquer des oscillations des ondes gamma caractéristiques de la méditation. Un succès cependant tout relatif : les "patients" étaient des rats et le "dopage" nécessitait la diffusion de lumière à la surface de leur cerveau via une fibre optique traversant leur crâne. Sachant par ailleurs que, dans le cas du neurofeedback, l'effet thérapeutique consiste d'abord à ramener l'activité cérébrale à la normale quand elle s'en éloigne... Doper les forces de l'esprit s'annonce donc, outre délicat, sans doute risqué. 8/ OÙ ALLER POUR BÉNÉFICIER DE CES PRATIQUES ? Pour exploiter les pouvoirs du placebo, il suffit de se rendre chez son médecin ! Car le placebo n'est pas seulement la pilule sans principe actif : ce sont aussi les paroles, les rituels de l'acte thérapeutique, les croyances... que renforce la conviction du médecin, d'autant plus si la relation avec le patient est bonne. Pour le neurofeedback, il est difficile de conseiller de bonnes adresses en France, où la pratique n'est pas réglementée. "Ce sont les psychiatres qui utilient l'électro-encéphalographie pour faire du neurofeedback, observe Marco Congedo, chercheur au Gipsa-Lab, à Grenoble. Mais suivant quelle méthode ? Font-ils des analyses au préalable ? Avec quelles bases de données ? Difficile de le savoir... Quant au neurofeedback par IRM fonctionnelle en temps réel cette technologie, trop chère pour être largement utilisée à l'hôpital, est réservée à la recherche. Méditer se révèle en revanche beaucoup plus simple. "On peut s'entraîner à la pleine conscience à peu près n'importe où, dans le bus, en marchant"..., souligne Jon Kabat-Zinn, grand importateur de la méditation dans le champ de la psychologie clinique. À condition d'en connaître les bases. Pour faciliter cet apprentissage ou approfondir sa pratique, il est conseillé de suivre l'enseignement de professionnels. L'Association pour le développement de la mindfulness (pleine conscience) en France donne la liste de ses membres actifs sur son site internet : "www.association-mindfulness.org".
"Un esprit sain dans un corps sain", demandait dans ses prières Juvénal, poète latin du IIe siècle av. J.-C.. C'est que de tout temps, l'homme se voit comme un être hybride à la fois esprit et corps. Et ce, depuis les philosophes grecs qui visaient l'idéal "beau et bon", c'est-à-dire l'harmonie d'un corps d'athlète et d'un esprit vertueux et cultivé, jusqu'aux humanistes d'hier et d'aujourd'hui. Et si cette dichotomie n'existait pas ? Si corps et esprit étaient irrémédiablement liés, pour le meilleur et pour le pire ? En toute logique, prendre soin de l'un reviendrait alors à soigner l'autre. Et tel semble bien être le cas ! Avec les progrès réalisés depuis 30 ans en neurosciences, biochimie, génétique etc, la science a peu à peu fait la lumière sur le lien mystérieux, longtemps resté dans l'ombre, qui unit psychisme et organisme. Et à l'évidence, l'esprit et le corps ont partie liée, en particulier quand il s'agit d'affronter une maladie. EFFICACITÉ DE LA RELAXATION : L'effet placebo, le plus connu des pouvoirs psychiques sur le corps, a fait l'objet de multiples expériences de laboratoire, prouvant qu'un simulacre d'intervention médicale parvient à améliorer la qualité de vie des personnes malades. Au point que désormais, avant d'être validé, tout nouveau traitement doit faire l'objet d'un test avec un groupe témoin qui ne reçoit qu'un faux. Mais l'effet placebo n'est qu'un phénomène parmi d'autres, pour lesquels la science a mis en évidence le travail uni du corps et de l'esprit. Ainsi, en Géorgie, des collégiens souffrant d'une tendance à l'obésité, ont réussi à faire baisser leur pression artérielle trop élevée... en pratiquant la mediation transcendantale, une technique ancestrale de relaxation venue d'Inde ! DÉFENSES IMMUNITAIRES : Mais la réduction du stress n'influe pas uniquement sur les fonctions métaboliques. Elle permet également d'améliorer nos défenses immunitaires ! C'est ce qu'a révélé en 2004 un vaste programme de soutien psychologique mis en place dans l'Ohio en montrant que le fait de redonner le moral à des femmes opérées d'un cancer du sein dope leurs globules blancs ! On savait déjà que les systèmes immunitaire et nerveux interagissent puisqu'un hon rhume ou une forte inflammation allonge la durée de sommeil et provoque une grande fatigue. L'organisme met alors toute son énergie à lutter contre la maladie et délaisse d'autres fonctions moins vitales. Mais on ignorait jusque-là que le chemin inverse était possible et qu'améliorer l'état psychique du patient pouvait stimuler son système immunitaire.
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