Paradoxe du Placenta et du Fœtus

Le Paradoxe du Placenta

A.P. - SCIENCE & VIE N°1206 > Mars > 2018

Une Mère devrait Rejeter son Fœtus

Le rôle du système immunitaire est de défendre l'organisme contre les intrus. Or, chez un embryon, la moitié des gènes vient du père : le futur bébé devrait donc être reconnu comme un corps "étranger" !

Et éliminé par les défenses immunitaires de la mère en 10 à 14 jours, de la même manière qu'une greffe est rejetée en l'absence de traitement immunosuppresseur. Pourtant, le corps de la mère offre l'hospitalité à cet intrus pendant 9 mois... Cette "tolérance" immunologique est longtemps restée une énigme pour les scientifiques. Ils savent aujourd'hui qu'elle résulte d'interactions mère-enfant complexes, régies par le placenta. Car durant la grossesse, le fœtus n'est pas en contact direct avec les tissus de la mère : c'est le placenta, composé à la fois de cellules fœtales et maternelles, qui sert d'interface - et de barrière - entre les deux. Les cellules du placenta provenant du fœtus (les trophoblastes) affichent à leur surface des molécules "neutres", qui leur permettent d'être tolérées et de ne pas déclencher l'alerte. "Cette barrière neutre, comme tout château fort, a de quoi neutraliser ses assaillants", précise Gérard Chaouat, spécialiste de l'immunologie de la gestation (Inserm, Clamart). Ainsi, entre autres actions, les trophoblastes déjouent le système immunitaire maternel en produisant des substances qui inhibent, voire tuent, les cellules destructrices de la mère. Une anomalie dans ces mécanismes peut d'ailleurs rompre l'equilibre et provoquer une fausse couche ou certaines pathologies graves comme la pré-éclampsie.


M.Co. - SCIENCE & VIE > Août > 2010

On sait Comment le Fœtus apprend à Tolérer les Cellules de sa Mère

Pour le fœtus, les cellules de sa mère ne sont pas des étrangères, expliquent des chercheurs de l'université de Californie. Des cellules régulatrices répriment le système immunitaire du fœtus.

Car au cours de la grossesse, un grand nombre de cellules maternelles passent la barrière placentaire et se logent dans les ganglions lymphatiques du fœtus. Les antigènes présents à la surface des cellules maternelles provoquent alors la production de cellules immunitaires régulatrices. Leur rôle est de réprimer le système immunitaire du fœtus, qui a été éduqué pour s'attaquer à tout corps étranger. Grâce à elles, le fotus tolère les cellules de sa mère comme faisant partie de lui. Les chercheurs pensent que ces lymphocytes empêchent aussi le fœtus d'attaquer ses propres cellules, comme cela se produit au cours des maladies auto-immunes.

Ces cellules régulatrices perdurent dans l'organisme bien après la naissance, parfois jusqu'à 17 ans. Ce qui expliquerait pourquoi un individu tolère plus facilement les greffes de tissus venant de sa mère.

O.D. - SCIENCE & VIE > Février > 2009
 

   
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