Les Serpents Fossiles

Le plus Vieux Python du Monde (47 Ma)

L.G. - SCIENCE & VIE N°1243 > Avril > 2021

Gros Coup de Vieux pour les Serpents

L.B. - SCIENCES ET AVENIR N°817 > Mars > 2015

Serpent à 4 Pattes

COMMENT ÇA MARCHE N°66 > Décembre > 2015

L'énigme du Serpent à 4 Pattes

Le corps d'un serpent et les pattes d'un lézard. Tetrapodophis est-il le chaînon qui manquait dans l'arbre des ophidiens ? Thomas Cavaillé-Fol a remonté la piste. J.COSTONYI - D.MARTILL ET AL/SCIENCE.

Avec les lézards et les amphisbènes, les serpents forment le groupe des reptiles à écailles et squamates (qui muent). Si les plus vieux fossiles d'ophidiens remontent au Jurassique (200 à 145 millions d'années), les serpents actuels se sont développés au Crétacé (145 à 66 Ma).

Il était à la vue de tous, négligemment exposé avec la mention "inconnu" dans un musée allemand, parmi d'autres fossiles provenant du Brésil. Et sans David Martill, de l'université de Portsmouth, il y serait encore resté longtemps dans un total anonymat. "Lorsque j'ai vu ce fossile, je suis resté bouche bée, raconte le paléontologue britannique. Sauf erreur, c'était le premier serpent à quatre pattes jamais découvert !" On est en 2012. David Martill baptise ce fossile d'une vingtaine de centimètres Tetrapodophis amplectus, autrement dit "constricteur à quatre pattes". En jeu : la découverte de l'ancêtre commun de tous les ophidiens, celui qui se rapproche le plus du serpent originel et révélera les caractéristiques de ce plus-tout-à-fait-lézard, dévoilant le mystère d'une origine longtemps débattue par les spécialistes. D'ailleurs, l'étude fait immédiatement grand bruit dans le milieu de l'herpétologie. Une chose est sûre : Tetrapodophis n'est pas le père des serpents. Il n'a "que" 113 millions d'années environ, alors que le plus vieux fossile retrouvé de ce groupe en a 167. Mais justement, ces fossiles pourtant plus anciens n'arborent jamais quatre membres, au mieux des pattes postérieures et, souvent atrophiées. Tetrapodophis, lui, a toutes ses pattes. S'agirait-il alors d'un lézard ? Non, au sein des reptiles à écailles, seuls les serpents ont plus de 150 vertèbres ; lui en a 160. Et son crâne est serpentiforme. Alors quoi ? Qui est Tetrapodophis ? Pour son découvreur, aucun doute : il s'agit d'une espèce de serpent archaïque qui aurait conservé pendant des millions d'années nombre de caractères primitifs ; il serait donc le spécimen se rapprochant le plus du serpent originel !

UN FOSSILE QUI FAIT DÉBAT : "Avec ce fossile, on a la preuve que l'ancêtre commun des serpents avait quatre pattes bien formées, confirme le docteur Nicolas Vidal, au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Et ces membres ont perduré chez au moins une espèce, de manière fonctionnelle de surcroît, malgré un nombre phénoménal de vertèbres précaudales". Car ces pattes, longues d'un centimètre et terminées par 5 doigts, paraissent trop bien formées pour être inutiles. Toutefois, elles sont si réduites que la question se pose : pouvaient-elles l'aider à se mouvoir ? "Au vu de leur petite taille et de l'écart entre elles, elles ne soutenaient certainement pas le corps, argumente Alexandra Houssaye, paléontologue au Muséum d'histoire naturelle. Dès que l'élongation du tronc a permis la reptation, elles ont perdu leur utilité et pouvaient même être une gêne. Elles se sont réduites, et ont probablement eu une autre fonction".
Pour les auteurs de l'étude, le fait que les dernières phalanges soient longues et courbées indique que les pattes servaient à attraper, peut-être à maintenir les proies ou à faciliter l'acte sexuel. Mais elles ont fini par quasiment disparaître (les pythons en possèdent encore des reliquats), preuve qu'elles n'étaient pas si essentielles. Ce sont d'autres caractères, en plus de l'élongation du corps, qui ont permis aux serpents de conquérir, de la mer aux arbres, de nombreuses niches écologiques. Et justement, Tetrapodophis semblait déjà posséder certains caractères des serpents actuels, indiquant qu'ils sont apparus très tôt dans l'évolution, avant la perte de leurs pattes.

TERRESTRE OU MARIN ? Ainsi était-il carnivore : ses dents incurvées et un joint intramandibulaire lui permettaient d'avaler de grosses proies. Il contient même les restes de son dernier repas : des os de vertébrés qui renforcent l'idée qu'il étouffait déjà ses proies. Si la plupart des experts pensent que le serpent originel était insectivore, comme la majorité des lézards, le fossile démontre que le goût pour la chairet la capacité de constriction des reptiles sont apparus très tôt. Et il semble qu'avoir une grande gueule leur ait réussi : 85 % des espèces actuelles sont macrostomates ! Ces caractères sont-ils à l'origine des succès des serpents ? Surtout, ce fossile répond à une question qui divise les scientifiques depuis plus d'un siècle : les premiers serpents étaient-ils marins ou terrestres ? David Martill n'a aucun doute : avec ses pattes réduites mais fonctionnelles, sa queue courte et non aplatie et la région post-orbitale de son crâne allongée, Tetrapodophis était un animal terrestre, tout comme son aïeul le premier serpent.
Les défenseurs de la cause marine ne sont pas aussi catégoriques. "Ce fossile est exceptionnel, mais il faut confirmer que c'est bien un serpent, prévient Michael Caldwell, de l'université d'Alberta, au Canada. Et certaines conclusions de l'étude sont réfutables, comme la constriction par exemple : seule sa tête est enroulée, et ce phénomène peut très bien se produire post-mortem, avec le mouvement des sédiments. Enfin, le fait que les poignets et les chevilles ne sont pas ossifiés est clairement caractéristique des animaux marins". Susan Evans, herpétologiste à l'University College de Londres, préfère attendre : "Tetrapodophis était manifestement terrestre, mais son crâne est trop endommagé pour le classer avec certitude chez les serpents. Il faut attendre sa reconstruction numérique pour statuer. Si c'est un serpent, ce sera alors un coup dur pour l'hypothèse marine". Ce débat rappelle les tergiversations autour d'archéoptéryx, passé d'oiseau à dinosaure en 2011, avant de redevenir un oiseau en 2013. Tout comme ce spécimen mythique, le serpent à pattes divise, pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses, et risque d'être baladé de place en place dans l'arbre de la vie au fil de futures études et découvertes. Un signe qu'il est bien en train d'entrer au panthéon de l'évolution.

Mosasaure, l'autre challenger : C'est sur le mosasaure, gigantesque reptile marin du Crétacé, que repose la thèse d'une origine marine des serpents. En 1997, les chercheurs Mike Lee et Michael Caldwell présentent le fossile d'un reptile marin doté de pattes arrière comme le chaînon manquant entre mosasaures et serpents. Ces derniers seraient donc apparus en mer. Depuis, plusieurs études morphologiques et moléculaires, ainsi que la découverte d'autres fossiles - dont Tetrapodophis - sont venues contredire cette hypothèse. "Les mosasaures ont une longue queue, tandis que les fossiles de serpents marins en ont une courte. Pourquoi perdre un avantage moteur ?", réfute l'herpétologiste britannique Susan Evans.

T.C.-F. - SCIENCE & VIE N°1177 > Octobre > 2015

Quand le Serpent avait 4 Pattes

SCIENCES ET AVENIR N°823 > Septembre > 2015

Serpents à Pattes

Dans un passé très lointain, certains serpents étaient dotés de membres postérieurs. Dans le pourtour méditerranéen, trois fossiles de serpents bipèdes ont été découverts, tous âgés de 90 millions d'années.

À ces spécimens vient s'ajouter un quatrième, tout juste décrit par Jean-Claude Rage (CNRS-Muséum) et François Escuillié (association Rhinopolis).
Ces serpents marcheurs ont tous été trouvés au Moyen-Orient. Mais la structure de leur crâne diffère, si bien qu'on a dû créer un genre pour chacun d'entre eux. Ce sont des macrostomates : comme les boas, ils avalent des proies plus grosses qu'eux. Ce caractère, qualifié jusqu'ici de moderne, cadre mal avec la présence de pattes, jugée archaïque. À moins que les membres aient régressé (on en trouve trace chez certaines espèces actuelles, comme les pythons) pour réapparaître chez des serpents aujourd'hui disparus. "Il est plus vraisemblable que le caractère macrostomate est, en réalité, lui-même primitif", juge Jean-Claude Rage.

I.B. - SCIENCE & VIE > Janvier > 2001

Un Serpent bat des Records de Gigantisme

Un serpent de 60 millions d'années bat des records de gigantisme.

D'après des fossiles découvert en Colombie, Titanoboa cerrejonensis mesurait 13 mètres de long pour un poid estimé à plus d'une tonne (contre 10m et environ 300 kg pour les plus gros pythons actuels).

L'animal se serait nourri... de crocodiles !

F.B. - SCIENCE & VIE > Avril > 2009
 

   
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