71 % des Sols Cultivés Reçoivent Trop de Phosphore

L'utilisation massive d'engrais à base de phosphore d'origine minérale (phosphate) ou organique (fumier) s'est accompagnée, dans la majorité des sols cultivés du monde, d'une accumulation néfaste de ce nutriment pourtant essentiel.

Tel est le constat d'une étude dirigée par Graham McDonald (université McGill de Montréal, Canada) qui a évalué le déséquilibre entre la quantité de phosphore apportée aux sols et celle extraite lors de la croissance des cultures. Pour 71 % des surfaces agricoles, les apports dépassent les besoins des plantes. "Cet excédent contribue aux problèmes environnementaux comme les invasions d'algues dans certains lacs, ce qui pose un problème majeur pour gérer nos ressources vitales en eau", indique le chercheur.

La consommation des engrais phosphatés est particulièrement excessive en Asie de l'Est, en Europe de l'Ouest et au Brésil. En parallèle, un tiers des sols (Afrique de l'Ouest, Ukraine et Russie) affichent un déficit en phosphore, ce qui limite leurs rendements agricoles. Face à l'augmentation de la population et à l'épuisement des réserves de phosphate, une meilleure gestion de cet élément semble indispensable selon Graham McDonald, qui préconise une réduction de l'apport en phosphore dans les zones en "surplus", afin de le rendre disponible ailleurs.

40 % du phosphore injecté dans les sols cultivés est fourni par le fumier.
11,5 millions de tonnes de phosphore s'accumulent dans les sols chaque année.
200 % de hausses des rendements céréaliers ont été observés dans le monde depuis 50 ans.

Pa.G. - SCIENCE & VIE > Avril > 2011
 

   
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