La Révolution Végétale

De la Neurobiologie des Plantes à la Sylvothérapie




POUR LA SCIENCE HS N°101 > Novembre-Décembre > 2018

Arbres Solidaires

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Les Plantes ont-elles un Cerveau ?

Y.S. - SCIENCE & VIE Questions-Réponses N°25 > Juillet-Août > 2017

Les Plantes Savent aussi Faire des Maths

Une petite plante vient de démontrer sa capacité à gérer ses reserves énergétiques, même lorsque son cycle est contrarié. Une découverte à mettre au crédit de l'intelligence des plantes, qui faisait notre une il y a quelques mois.

En perturbant ses nuits et en la modifiant génétiquement, Martin Howard et Alison Smith ont mis à l'épreuve la capacité de calcul de l'arabette des dames.

Intelligentes, les plantes ? S&V l'affirmait au mois de mars dernier en s'appuyant sur des expériences récentes qui révélaient leurs capacités de communication, de mémorisation, d'entraide... Or Martin Howard, biologiste an Centre John Innes (Royaume-Uni), vient de mettre en lumière un autre comportement étonnant : Arabidopsis thaliana serait capable de faire des divisions ! Cette arabette des dames sait parfaitement gérer, la nuit, les réserves énergétiques qu'elle a accumulées pendant la journée sous forme d'amidon. Que la nuit dure 6 ou 12 heures, qu'elle soit interrompue par quelques heures de lumière, artificielle on non, il lui restera toujours la même quantité d'amidon à l'aube : 5 %, soit une marge suffisante pour tenir en cas de coup dur.

UN MODÈLE ÉPROUVÉ DE GESTION DES RESSOURCES : Comment diable parvient-elle à optimiser ainsi la gestion de ses réserves ? Par une simple opération mathématique ! L'équipe anglaise a en effet fourni de sérieux indices sur l'existence d'un mécanisme capable de mesurer, à tout moment, la quantité d'amidon disponibie et le temps restant jusqu'à l'aube, puis de diviser le premier paramètre par le second pour ajuster en temps réel l'utilisation de l'amidon. "Nous avons imaginé un modèle de calcul reposant sur deux molécules : une molécule S, liée à la teneur en amidon, et une molécule T dont la concentration reflèterait le temps jusqu'à l'aube, explique Martin Howard. S favoriserait la dégradation de l'amidon, tandis que T l'inhiberait, par exemple en se liant à S pour la désactiver". Eprouvé sur des plants perturbés par des alternances jour/nuit irrégulières, ou par des mutations génétiques, ce modèle a démontré toute sa pertinence. Ces travaux ouvrent donc des perspectives inédites : "Ce modèle pourrait aussi être pertinent pour d'autres classes de processus biologiques dans lesquels les réserves alimentaires sont accumulées en avance sur des périodes de temps déterminées, et sont juste suffisantes pour assurer la survie à la fin de la période", suggère Antonio Scialdone, coauteur de l'étude. Périple des oiseaux migrateurs, couvade du manchot empereur... Autant de situations potentiellement résolues par de simples opérations arithmétiques !

E.H. - SCIENCE & VIE > Septenbre > 2013
 

   
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