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Monde ANIMAL - Eucaryotes - Invertébrés
ARTHROPODES, Chelicerata, Xiphosura (Merostomata), Limulidae |
Le Monde des Limules (Limulidae, 3 genres, 4 espèces) |
Prise de Sang chez les Limules |

ÇA M'INTÉRESSE Questions N°39 > Juillet-Septembre > 2022 |
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Polyamour chez les Limules |

D.F.M. - NATIONAL GEOGRAPHIC N°273 > Juin > 2022 |
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Les Limules : un Passé de 400 Millions d'Années |

COMMENT ÇA MARCHE N°47 > Mai > 2014 |
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La classe des mérostomates, dont les représentants actuels sont appelés limules (famille des Xiphosuridae), a connu son âge d'or au paléozoÖque ou ère primaire. Les quatre espèces actuelles de limules, vivant dans l'Atlantique occidental, au large du Japon, de l'Indonésie et de l'Inde, sont de véritables fossiles vivants, n'ayant plus guère évolué depuis des centaines (500 ?) de millions d'années. C'étaient et ce sont toujours des animaux marins. Leur corps, atteignant 40 cm, est, comme chez les arachnides, fait de deux parties : un prosome ou céphalothorax antérieur, et un opisthosome ou abdomen postérieur. Le céphalothorax est un énorme bouclier orbiculaire percé de deux yeux composés latéraux faits de nombreuses ommatidies recouvertes d'une unique cornée épaisse, et de deux ocelles simples centraux. L'abdomen, également carapaçonné, se termine par une longue pointe en épée, le telson, qui est à l'origine du nom de ces animaux.
Les six paires de pattes ambulatoires ventrales sont disposées autour de la bouche, tandis que les appendices abdominaux aplatis servent de branchies et de nageoires en même temps. Les pattes ambulatoires se terminent par une pince permettant de saisir la nourriture, et la base de ces pattes est renflée pour broyer les aliments. |
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Morphologie d'une limule : arthopode marin vivant près des côtes.
Organe frontal : organe du limule étant situé au niveau de son front.
Chélicère : crochets pairs venimeux situés à la tête du limule.
Patte ambulatoire : membre n'ayant pas de place fixe.
Opercule génital : pièce recouvrant l'accès aux organes génitaux.
Sillon auriculaire transverse : trace peu profonde relative à l'oreille.
Patte branchifère : patte ayant la forme d'une feuille.
Cavité articulaire de l'aiguillon caudal : fosse relative à la flexibilité et au mouvement de l'aiguillon caudal.
Aiguillon caudal : dard du limule terminant sa queue.
Abdomen : partie postérieure du corps du limule.
épine mobile : aiguillon du limule ayant la capacité de bouger.
Céphalothorax : tête et thorax du limule, soudés ensemble, formant une partie.
Oeil : organe visuel du limule.
Ocelle : oil simple. |
Vivant normalement vers 30 m de fond, les limules effectuent annuellement une migration de 4 à 40 km vers les eaux peu profondes pour venir pondre leur oufs dans le sable des plages (jusqu'à 20 amas de 3500-4000 oufs chacun par femelle ; concentration jusqu'à 500 000 oufs par mètre carré). À cette occasion, elles peuvent (ou pouvaient pour l'espèce japonnaise aujourd'hui localement menacée d'exctinction) être si abondantes durant une courte période sur certaines plages (jusqu'à 30 individus au mètre carré) qu'autrefois leur récolte massive était à l'origine de la production d'un engrais agricole.
 DANSE NUPTIALE AQUATIQUE
À la saison des amours, au printemps, le mâle stimule la ponte en agripant sa partenaire. Plus petit que la femelle, il s'aide de ses 6 paires de pattes pour rester en place. Il arrive que les limules s'agglutinent et forment de longs cordons en forme de pile d'assiettes. Couché sous le sable.
Alors que la larve nage sur le dos en se servant de ses pattes comme de rames, l'adulte passe la majeure partie de son temps à moitié enfoui dans les fonds sableux. Plaqués sur sa cuirasse, les mollusques lui donnent un air de récif.
  
SON SANG SAUVE DES VIES
 Le sang du limule contient des cellules appellées amoebocytes, qui réagissent en présence d'endotoxines pour former une sorte de gelée. Ces poisons produits par des bactéries peuvent contaminer tous les milieux liquides, y compris des préparations médicales. À l'aide du sang des limules, on fabrique des tests destinés à contrôler les produits devant être injectés à des patients.
Le sang du limule est extrêmement sensible à la présence de bactéries Gram négatif. La coagulation du sang en réponse au contact des bactéries Gram négatif protège l'animal de l'infection par ces bactéries. Cette particularité intéresse les scientifiques, et les conduit à faire des prises de sang aux limules ! La caractéristique du sang du limule est sa couleur bleue, due à la présence d'hémocyanine.
Pour la "prise de sang", les limules sont placés dans des portoirs spéciaux et une aiguille stérile et apyrogène est enfoncée dans la cavité intracardiaque de l'animal, facilement accessible par la pliure à la charnière entre le thorax et l'abdomen de l'animal. L'écoulement se fait spontanément et s'arrête dès que l'animal a donné 80 % de son sang. Les 20 % restant correspondent au volume viable minimum. Un animal donne entre 150 et 250 ml de sang. Il est ensuite rejeté à la mer où il se "refera une santé" pendant trois à quatre mois. Le limule garde tout son mystère : il n'a pas de prédateur et ne peut vivre en captivité. On ne connaît rien de ses moeurs si ce n'est qu'il vient pondre sur la plage, au printemps, les soirs de pleine lune... Une énigme et un clin d'oil de 300 millions d'années.
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Illustrations montrant le rassemblement annuel reproducteur de la limule Limulus polyphemus sur une plage près de la Delaware Bay (côte atlantique nord-américaine).
(photographie de gauche de Don Riepe, photographie de droite du National Aquarium in Baltimore, toutes deux d'après http://www.horseshoecrab.org/gallery.htm). |
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SCIENCE & VIE > Août > 1997 |
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