Les Nouveaux Envahisseurs

Un Biobazar Planétaire

Voici le scénario : profitant des frénétiques échanges mondiaux de toutes sortes qui caractérisent désormais les activités humaines, différentes espèces partent tenter leur chance à l'autre bout du monde.

Quand on est une fourmi ou une plante verte cantonnée à la même portion de terre depuis toujours ou presque, c'est incontestablement une aubaine historique ! On y croise toutes sortes de passagers plus ou moins clandestins. Des oufs de moustique tigre voyageant dans les pneus de voitures de tourisme, des frelons venus tout droit d'Asie cachés dans des poteries chinoises, et même six poissons lions accidentellement échappés d'un aquarium de Floride où ils font pas mal parler d'eux en ce moment. Evidemment, on imagine bien que se trouver fraîchement débarqué à l'autre bout du monde, sans le sou, sans le bagage et sans la moindre préparation, ce n'est pas forcément un cadeau. Il faut supporter le climat, trouver de quoi se nourrir, éviter de se faire manger par plus méchant que soi, s'adapter aux règles du jeu local, se trouver des amis, avoir l'occasion de se reproduire, assurer l'éducation de sa descendance, si éducation il y a... Cela fait beaucoup. Chacun doit savoir que, souvent, le plus souvent, ça rate. Il s'ensuit quantité de drames individuels, drames anonymes dont personne ne parle jamais, c'est vrai. Il ne sera d'ailleurs ici question que des cas plus rares, mais ô combien spectaculaires, où cela réussit. Lorsque la greffe prend, elle peut prendre bien au-delà du supportable pour les espèces autochtones. Et se faire à leur détriment... Or, ces propagations se multiplient au rythme exponentiel où croissent nos échanges internationaux. Vous l'aurez compris, ce n'est pas un film. Jamais le vivant n'a connu un tel brassage. Jamais tant d'espèces n'ont conquis tant d'espace, tant de continents en si peu de temps. Et personne ne sait quelles seront les conséquences de ce qui ressemble de plus en plus à un "biobazar" planétaire.

SCIENCE & VIE > Août > 2011

Jusqu'où Iront-ils ?

Frelon asiatique, crabe géant, poisson lion... Le phénomène est inédit dans l'histoire de la biodiversité : des insectes, des algues, des plantes et même des mammifères colonisent aujourd'hui à toute vitesse des territoires entiers à cause des activités humaines ! Or, ces invasions massives d'espèces exotiques bouleversent les systèmes locaux. Voir l'équilibre biologique de la planète ? La question est désormais posée.

Ce ne sont pas des créatures étranges venues d'une planète lointaine. Ils n'ont pas formé, a priori, le dessein de dominer la Terre. Pourtant, les envahisseurs sont là. Ils prolifèrent en nombre toujours grandissant dans notre environnement, perturbant les écosystèmes, affectant l'économie, menaçant la santé publique. Et le cauchemar ne ferait que commencer... Un cauchemar dans lequel les invasions biologiques, c'est-à-dire la colonisation de territoires par des organismes vivants qui en étaient historiquement absents, se succèdent à un rythme sans cesse croissant, de manière incontrôlable. Un cauchemar que l'homme rend chaque jour un peu plus réel en déplaçant en masse, volontairement ou involontairement, des milliers d'espèces de plantes, d'insectes, de poissons, de champignons ou d'oiseaux...
Certes, d'innombrables invasions biologiques ont eu lieu dans l'histoire de notre planète, bien avant qu'Homo ne fasse ses premiers pas sur Terre. Au gré des bouleversements climatiques et tectoniques, les espèces en place ont été remplacées par des espèces exotiques, venues d'ailleurs par leurs propres moyens. Certes, la participation de l'homme dans la dispersion des organismes vivants est à l'ouvre depuis des milliers d'années : la majorité des plantes cultivées ont ainsi été disséminées à travers le monde à partir des berceaux d'origine de l'agriculture, et peuvent être considérées comme exotiques dans la plupart des pays. Il n'empêche ! Les scientifiques considèrent que nous assistons aujourd'hui à un tournant historique, une transformation majeure dans la nature de la relation qu'entretiennent l'homme et les invasions biologiques.

L'ÈRE DE LA MONDIALISATION

"Les hommes ont transporté et fait commerce d'espèces exotiques pendant des millénaires, avec deux sauts quantitatifs majeurs : le premier à la fin du Moyen Âge, consécutif à la redécouverte des Amériques et aux grandes explorations ; le deuxième au début de la révolution industrielle, résultant de la construction d'un réseau de canaux, routes et voies de chemin de fer, note Philip Hulme, spécialiste des invasions biologiques au Bio-protection Research Centre (Lincoln University, Nouvelle-Zélande). Cependant, au cours des dernières décennies, le monde est entré dans une nouvelle phase en termes de magnitude et de diversité des invasions biologiques : l'ère de la mondialisation".
Les biens, les personnes, voire les cultures circulent aujourd'hui à travers le monde dans des proportions et à des vitesses inédites... et les organismes exotiques avec eux ! Ceux-ci peuvent être l'objet du commerce (agriculture, aquaculture, animaux de compagnie...) ou de simples passagers clandestins, qui empruntent le premier véhicule à leur portée. Par exemple, l'un des 50000 navires marchands qui sillonnent en permanence les mers du globe et assurent collectivement 90 % des échanges commerciaux internationaux (dont le volume a quadruplé depuis les années 1970). Crabes, moules, méduses... Ce sont entre 5.000 et 10.000 espèces aquatiques qui seraient ainsi quotidiennement transportées de port en port dans les eaux de ballast des bateaux !
D'autres envahisseurs adoptent plutôt la voie des airs, s'incrustant dans les bagages ou sous les semelles des 5 milliards de voyageurs qui prennent chaque année l'avion dans l'un des 1.650 principaux aéroports du monde. "La croissance économique et l'efficacité des transports déterminent l'origine, la fréquence et la magnitude des déplacements des espèces exotiques", analyse Philip Hulme. Dès lors, il ne faut pas s'étonner de ce constat, unanimement partagé : l'accélération des échanges internationaux s'est accompagnée d'une explosion des arrivées d'organismes vivants dans des territoires qui leur étaient jusqu'ici inconnus et naturellement inaccessibles. "Nous avons observé une augmentation exponentielle du nombre d'espèces exotiques en Europe au cours des dernières décennies, et ce, quel que soit le groupe d'organismes considéré : insectes, plantes"..., révèle ainsi Alain Roques, spécialiste des invasions à l'Inra d'Orléans et co-auteur du projet Daisie ("Delivering Alien Invasive Species Inventories in Europe"). Achevé en 2008, ce programme de recherche sans équivalent au monde a dressé un inventaire complet des espèces animales ou végétales exotiques introduites en Europe depuis l'an 1500. D'où il ressort, par exemple, que près de 80 % des espèces d'invertébrés aquatiques, 75 % des espèces de poissons, 65 % des espèces d'insectes, ou encore 60 % des espèces de champignons qui se sont installées en Europe au cours des 500 dernières années sont arrivées après... 1950 ! "Les preuves accumulées à ce jour sont indéniables, estime Philip Hulme. Non seulement le nombre total d'espèces exotiques établies en Europe est en augmentation, mais le taux auquel ces espèces se sont introduites avec succès est plus élevé aujourd'hui qu'à tout autre moment dans le passé".
Autre effet de la mondialisation, l'origine géographique des espèces introduites a radicalement changé. "Le développement du commerce avec l'Asie a relégué les États-Unis au second rang des sources principales", détaille Alain Roques. Une origine que l'on retrouve dans la dénomination commune des envahisseurs ayant récemment fait parler d'eux, comme le frelon asiatique, la coccinelle asiatique ou l'huître japonaise. Outre la dimension spatiale - la mise en relation de régions (et donc d'animaux et de plantes) éloignées de plusieurs milliers de kilomètres -, la mondialisation a aussi bouleversé le rapport au temps. "Une dizaine d'heures suffit aujourd'hui pour transporter une cargaison d'Asie jusqu'en Europe, contre plusieurs mois auparavant, rappelle Alain Roques. La conséquence, c'est que cela augmente les chances de survie des organismes au cours du transfert, et facilite le développement de colonies une fois ces organismes arrivés".
De fait, atteindre un nouveau territoire est une étape nécessaire, mais pas suffisante sur le chemin de l'invasion. Une théorie développée pour les plantes (donc difficilement généralisable pour les autres organismes) par le biologiste anglais Mark Williamson, à la fin des années 1990, a abouti à la règle dite des dixièmes. Schématiquement, celle-ci prévoit que pour 1000 espèces de plantes exotiques introduites volontairement ou non, 100 s'acclimateront à leur nouvel environnement, mais parmi elles, 10 parviendront à s'établir (autrement dit à maintenir une population se reproduisant de façon autonome) et une seule deviendra invasive, c'est-à-dire qu'elle proliférera suffisamment pour menacer la biodiversité locale ou les activités humaines. De très nombreuses opportunités de conquête avortent donc prématurément...
Mais le phénomène d'invasion biologique devrait encore s'amplifier. Car si l'homme a accéléré considérablement le rythme auquel des organismes vivants sont déplacés d'un bout du monde à l'autre, il favorise aussi, sans en avoir conscience, leur épanouissement dans leur milieu d'accueil. Et ce, de deux façons. Directement, en perturbant les écosystèmes (destruction de l'habitat naturel, pollution), ce qui les rend plus vulnérables à l'arrivée d'organismes avec lesquels ils n'ont pas de passé commun. Indirectement, par le biais des changements climatiques dont les activités humaines sont responsables, notamment la hausse des températures. "De nombreuses espèces, en particulier subtropicales, qui par le passé n'étaient pas susceptibles de s'établir en Europe, bénéficient aujourq'hui de conditions climatiques qui leur sont bien plus favorables, estime Alain Roques. Ce phénomène est particulièrement visible en mer Méditerranée". Le réchauffement de ces eaux a ainsi permis la prolifération du poisson ballon.
L'homme est donc bien le maître d'ouvre des invasions biologiques, et la mondialisation offre à des milliers d'espèces la possibilité d'exercer leur talent naturel d'opportunistes. Le problème étant qu'il est très difficile et très coûteux de se débarrasser des espèces introduites qui parviennent à proliférer - si tant est que cela s'avère nécessaire, pour des raisons sanitaires ou de protection des écosystèmes locaux. "Une fois établie dans les frontières de l'Europe, la dispersion progressive sur le continent d'espèces invasives telles que la berce du Caucase, la coccinelle asiatique ou la mineuse du marronnier apparaît inévitable quelles que soient les mesures mises en place pour les contrer", prévient Philip Hulme.

ILS NOUS ONT DÉJÀ ENVAHIS...

MICROBES : ILS ONT TOUT COLONISE !

"Nous vivons dans l'ère des bactéries ; nous avons toujours vécu dans l'ère des bactéries", se plaisait à dire le paléontologue américain Stephen Jay Gould.
De fait, les bactéries représentent la forme dominante de vie sur Terre : elles ont colonisé avec succès tous les milieux naturels. Pourtant, on ne perçoit le caractère envahissant des bactéries, et plus généralement des microbes, que face à des épidémies. Les microbes s'adaptent sans cesse aux changements de l'environnement, qu'ils soient rapides (la grippe saisonnière) ou lents (le paludisme). En 2003, le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) nous a rappelé que les microbes savent aussi se répandre en quelques heures, en prenant l'avion avec l'homme.

M.N. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

UNE AMPLEUR SOUS-ESTIMÉE

Et ce ne sont là que trois exemples parmi d'autres. Beaucoup d'autres ! "Au total, poursuit-il, il faut se préoccuper de plus de 1000 espèces invasives en Europe, connues pour avoir un impact négatif sur l'environnement ou l'économie !" Un chiffre qui pourrait bien, à l'avenir, être revu à la hausse. De nombreux cas d'école ont en effet révélé qu'il pouvait exister un délai important entre l'arrivée d'une espèce exotique sur un nouveau terrain de jeu et la manifestation de son caractère invasif. "La plupart des espèces exotiques les plus problématiques ont été introduites il y a plusieurs décennies", remarque Franz Essl, de l'université de Vienne (Autriche). Dans un article publié en décembre 2010, ce chercheur a démontré que bien que la majorité des introductions se soient produites au cours de la deuxième moitié du XXè siècle, le nombre d'envahisseurs en Europe était plutôt corrélé aux indicateurs socio-économiques (PIB, densité de population) des années 1900 qu'à ceux des années 2000...
"Les conséquences du niveau actuel des activités socio-économiques sur la magnitude des invasions biologiques ne seront donc probablement pas réalisées avant plusieurs décennies, estime Franz Essl. Les graines des futures invasions ont déjà été semées". Hélas, personne ne peut dire combien de ces graines vont germer, ni quels seront leurs fruits empoisonnés. Seule certitude : nous sommes déjà dans le monde d'après, un monde sans frontières, où l'exotisme est devenu la règle, et dans lequel les nouveaux envahisseurs ont déjà entamé leur marche en avant. Démonstration en images avec 13 cas d'espèces.

B.B. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

13 Cas d'Espèces

 Le Cas du Crabe Royal : Remonté des profondeurs à cause du réchauffement

Ils les ont aperçus cet hiver, tandis qu'ils longeaient la péninsule antarctique. "Il y en avait des centaines, c'était très impressionnant", témoigne Sven Thatje, du centre national océanographique de Southampton, en Grande-Bretagne.

"Ils venaient des profondeurs", ajoute James McClintock, de l'université d'Alabama à Birmingham. En ces terres de glace, les mastodontes aux couleurs de feu ne pouvaient pas passer inaperçus : ces crabes royaux, dont il existe une dizaine d'espèces, peuvent atteindre jusqu'à 1,50 m d'envergure ! Ces crustacés vivent habituellement dans les eaux bordant l'Alaska, la Russie, la Nouvelle-Zélande, le Chili ou l'Argentine, et ne s'aventuraient guère jusqu'à présent dans les eaux froides de l'Antarctique. Mais le changement climatique, qui a élevé la température des eaux d'un degré depuis les années 1950, semble lui avoir ouvert les portes de ce territoire vierge, isolé depuis 40 millions d'années. Désormais, les scientifiques s'inquiètent pour l'écosystème unique de cette zone. Moules, étoiles de mer et oursins risquent fort d'être les premières victimes de ce prédateur, dont l'arrivée pourrait entraîner une perte tragique de la biodiversité dans l'un des rares endroits préservés et réellement à l'état sauvage de la planète.

R.B. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas du Parthenium : Largué avec de l'aide Humanitaire

J.B. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas de l'Huitre Japonaise : Transplantée pour relancer le Commerce

O.D. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas du Frelon Asiatique : Débarqué en même temps que des Poteries Chinoises

O.D. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas du Moustique Tigre : éparpillé en prenant les Transports en commun

Paré de ces délicates rayures noires et blanches, ce moustique est un envahisseur hors normes.

"Albopictus est une véritable nuisance, explique Francis Schaffner, de l'institut de parasitologie de Zurich et de la société Avia-GIS, premier découvreur de l'espèce dans l'Hexagone en 2000. Il est actif toute la journée, et très agressif". Le moustique tigre est sensible à une bonne vingtaine de pathogènes humains, du virus du Nil occidental à la dengue, en passant par le chikungunya - dont il a provoqué une impressionnante épidémie à la réunion il y a cinq ans, et une plus petite en Italie l'été dernier. Originaire d'Asie, il a colonisé en 30 ans les cinq continents. "On peut ralentir sa progression, estime Francis Schaffner, mais on ne pourra pas l'empêcher de conquérir le monde, zones les plus froides exceptées". Son secret ? Il emprunte les transports humains ! Sous forme d'ouf, il effectue des trajets intercontinentaux, via l'eau des pneus stockés en plein air. Et une fois devenue adulte, il suit les hommes dans les voitures, les bus ou les trains. C'est sans doute ainsi qu'il a gagné la France depuis l'Italie, où il avait pris pied il y a une quinzaine d'années...

Y.S. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas de l'Hydrocotyle fausse renoncule : importé pour faire joli dans un jardin

C.L. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas du Poisson Ballon : arrivé grâce aux réchauffement des eaux

C.L. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas du Tamia de Sibérie : amené pour servir d'animal de compagnie

C.L. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas de la Moule Zébrée : transportée par les ballasts des navires

J.B. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas du papillon de la Tomate : apporté avec des cargaisons de Légumes

J.B. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas du poisson Lion : échappé accidentellement d'un Aquarium

En août 1992, le cyclone Andrew s'abat sur la Floride. Dans la baie de Biscayne, un aquarium est détruit : six poissons lions, originaire du Pacifique et de l'océan Indien, sont relâchés dans l'Atlantique.

Ils se reproduisent à raison de 30.000 oufs tous les quatre jours ! 20 ans plus tard, leur progéniture a envahi les côtes de Floride, les Bahamas et la caraïbe : sur certains sites d'Bahamas, des biologistes canadiens ont dénombré plus de 300 individus à l'hectare, soit 5 fois plus que dans ses zones d'origine. Avec ses épines capables d'injecter un puissant venin, il est une proie plutôt indigeste. Et il est extrêmement vorace : ingurgitant 1/20 de son poids par jour, il s'attaque à plus de 50 des espèces de poissons et provoque une réduction de près de 80 % dans l'arrivée de nouvelles générations de poissons locaux. "Son éradication est impossible, mais on peut encore en contrôler les populations par capture et pêche intensive, affirme Franck Mazeas, à la direction de l'environnement en Guadeloupe. Sa chair est délicieuse, nous allons donc lancer une étude pour savoir si la consommation ne présente pas de danger et si la commercialisation peut-être encouragée". Reste à apprendre à découper le poisson et surtout, à oter les épines et les glandes à venin sans se piquer !

E.C. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas de la Fourmi des Jardins : Disséminée au fil des déplacements Humains

J.B. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 Le Cas de la Coccinelle Asiatique : implantée pour lutter contre les insectes nuisibles

C.L. - SCIENCE & VIE > Août > 2011

 L'Espace : autre Terre des Envahisseurs...

Les directives du Traité de l'espace sont claires : "Les Etats qui rapportent volontairement des échantillons susceptibles de renfermer des organismes vivants extraterrestres doivent prendre des précautions pour s'assurer qu'ils n'affecteront pas l'écosystème terrestre", explique Michel Viso, responsable des programmes d'exobiologie au Cnes.

Ainsi, trois barrières de protection étanches et une batterie de tests devraient accueillir les futurs échantillons de sol martien. Une vigilance qui s'applique aussi à l'aller : tout ce qui quitte la Terre doit être au préalable désinfecté, des bactéries s'étant déjà retrouvées sur Mars et Titan, où les conditions ne leur permettent toutefois pas de se développer. Cette "protection planétaire" ne concerne que les activités humaines : aucune surveillance biologique n'est établie pour les météorites, dont la plupart sont impossibles à retrouver une fois tombées.

C.L. - SCIENCE & VIE > Août > 2011
 

   
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