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Les océans recouvrent plus des deux tiers de la Terre, qu'on appelle à juste titre la planète bleue. Et si notre planète est habitable, c'est en très grande partie grâce à eux. Jadis, parce que c'est en leur sein que la vie a éclos et qu'elle s'est diversifiée. Aujourd'hui, parce que les grands courants marins, comme le Gulf Stream qui draine vers l'Europe les eaux chaudes du golfe du Mexique, régulent les différents climats du globe. Vie, climat... Toutes les grandes préoccupations de notre espèce trouvent leur embouchure, si l'on peut dire, dans ces vastes étendues liquides. Et pourtant, à l'aube du XXIè siècle, seule une infime fraction - sans doute moins de 5 % - en a été véritablement explorée. Il y a donc urgence à combler cette lacune. D'autant que l'impact des activités humaines se fait de plus en plus sentir. Circulation perturbée, déchets toxiques retrouvés jusque dans la graisse des phoques du Grand Nord, dégradation des littoraux, près desquels s'entasse presque la moitié de l'humanité... les grands équilibres océaniques, et donc planétaires, sont menacés. Il va falloir, au plus vite, les réparer. Mais pour cela, les scientifiques ont besoin de comprendre. DES MILLIONS D'ESPÈCES INCONNUES Qu'y voient-ils ? Un monde de falaises, de canyons, de grandes plaines et de gigantesques chaînes montagneuses - les dorsales - qu'avaient commencé à cartographier les premiers relevés topographiques, effectués durant la Deuxième Guerre mondiale, par des navires équipés de sonar. Les satellites, qui ont pris le relais, ont recensé des milliers de structures sous-marines, dont quelques centaines seulement ont été véritablement explorées. Pourtant, ces reliefs cachent une diversité insoupçonnée d'espèces vivantes, en particulier aux alentours des sources hydrothermales, véritables geysers sous-marins qui sont autant d'îlots de chaleur dans un monde des plus froids. Comment ces espèces peuvent-elles survivre dans ces environnements extrêmes ? Comment fonctionnent, plus largement, les écosystèmes marins, tant en profondeur qu'en surface ? La question devient vitale à l'heure où l'océan, surexploité par des décennies de pêche intensive, s'épuise dans son rôle nourricier. La disparition progressive du thon rouge, qui fait l'actualité, n'en est que l'une des manifestations les plus visibles. D'autres espèces meurent sans bruit. Avec quelles conséquences sur la chaîne alimentaire ? Les experts estiment à plusieurs millions le nombre d'espèces marines encore inconnues. Beaucoup auront disparu avant même qu'on n'ait la chance de les découvrir.
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