Elles piquent, elles mordent, elles brûlent, elles font mal - voire pire... Elles nagent, rampent ou volent. On les trouve un peu partout en France. Elles ? Ce sont les bêtes à dard, à crochets ou à poils urticants qui, en cette période de reproduction, sont plus nombreuses et agressives. Pourquoi elles ? Quels sont les bons gestes ? Que faut-il craindre et pourquoi ? Petit bestiaire des dix rencontres qu'on ne souhaite à personne de faire cet été.

Ce ne sont pas vos compagnons de voyage, pourtant ils partagent les plages de vos vacances. Vers, mille-pattes, acariens... une faune étrange et microscopique vit sur les cotes françaises. Decouvrez ce "peuple du sable" invisible à l'oil nu.

Insectes aux antennes recouvertes de poils, crevettes à moustache, vers équipés de cils vibratiles, concombres de mer, crabes, acariens, mille-pattes... Un monde de créatures monstrueuses et microscopiques peuple les plages des côtes de l'Atlantique et de la Méditerranée. Elles vivent entre les grains de sable et dans les zones humides recouvertes par la marée. Pourtant ces animaux marins n'attirent pas l'attention des vacanciers qui posent leurs serviettes sur un royaume dont ils ignorent presque tout. Car cette minuscule faune, appelée méiofaune, est composée de très petits animaux invertébrés dont la taille est comprise entre 50 microns et 1 millimètre. Ensemble, ils forment un écosystème à part entière, constitué d'espèces qui possèdent leur mode de vie propre.
Il y a des "brouteurs", qui se nourrissent de microalgues, d'excréments ou d'animaux morts, mais aussi des prédateurs et des parasites. Leur existence est essentielle à l'écosystème des cotes : en consommant les déchets organiques dans les sédiments marins et en les recyclant, ces animaux participent à nettoyer et à régénérer le sol des milieux aquatiques qui ne pourraient pas subsister sans leur action.
Sous nos pieds nus et nos corps allongés, ces bêtes vivent dans un univers parallèle à celui des hommes avec lesquels il n'y a presque aucune interaction. Celle-ci se limite à manger les peaux mortes et les matières organiques que les humains abandonnent sur le bord de mer. Bien sûr, il arrive à ces individus invisibles d'atterrir sur notre peau, mais ils ne peuvent prospérer dans cet "environnement" étranger à leur milieu naturel.
Le photographe américain David Scharf lève le voile sur ce monde aux allures fantastiques, il a collecté du sable sur le littoral Atlantique, puis l'a filtré pour en extraire les minuscules invertébrés marins avant de les photographier à l'aide d'un microscope électronique à ballayage. Le résultat est sous vos yeux : voici le peuple du sable.