Monde ANIMAL - Eucaryotes - Invertébrés : ARTHROPODES, Hexapoda, Pancrustacea
Près de 1,3 million d'espèces (et près de 10.000 nouvelles espèces inventoriées par an).

Le Monde des Collemboles
Arthropodes Pancrustacés, Entognatha, Collembola (4 ordres, 30 familles, 7900 espèces)

Tullbergia, Survivant de l'Extrème (Antarctique)


D.F. - POUR LA SCIENCE N°514 > Août > 2020


Planète Collemboles


K.D. - NAT'IMAGES N°48 > Février-Mars > 2018

Cet Invertébré Vit à 2 km de Profondeur

C'est l'animal possédant le plus profond habitat terrestre connu ! Plutomurus ortobalaganensis, un arthropode de la classe des collemboles, a été trouvé à 1980 mètres sous terre, dans le gouffre de Krubera-Voronya, en Géorgie.

Avant cette découverte, faite par Rafael Jordana (université de Navarre, à Pampelune), le record, également détenu par un collembole, ne dépassait pas les 500 mètres de profondeur...

Décrit dès 1980, Plutomurus ortobalaganensis est un invertébré de 3,8 millimètres de longueur - antennes exclues - et dépourvu d'yeux car vivant dans l'obscurité. Il apporte une nouvelle preuve que la vie en conditions extrêmes est bien moins rare qu'on ne le pensait.

R.B. - SCIENCE & VIE > Mai > 2012

La Peau des Collemboles

À qui la Peau ?

Le microscope électronique révèle l'étrange structure de l'épiderme de certains animaux.

 

Elle les protège, les aide à se mouvoir ou même leur sert d'oreille.

La peau des collemboles : petits ou longs, des poils à tout faire.

D.McC. - ÇA M'INTÉRESSE > Novembre > 2009


Les Collemboles ou Collembola


Isotoma sp., habitus
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe
Collembola : Lubbock, 1870

Les collemboles (Collembola) sont de petits invertébrés, souvent sauteurs, anciennement classés parmi les insectes, puis dans les aptérygotes. Ils forment aujourd'hui une classe soit le sous-embranchement des hexapodes, soit dans les Pancrustacea. Connus comme étant les plus anciens des hexapodes fossilisés, ils étaient déjà présents au Dévonien, il y a environ 400 Ma, donc bien avant les insectes.

Ils ont longtemps été considérés comme des insectes primitifs mais ils sont aptères et amétaboles (c'est-à-dire dépourvus d'ailes et ne passant pas par une phase larvaire). On tend à les rapprocher aujourd'hui des crustacés : beaucoup d'espèces ressemblent à de petites crevettes et certains crustacés (talitres par exemple) sont également "sauteurs".

La plupart sont lucifuges (fuient la lumière, préfèrent l'obscurité) et vivent dans les premiers centimètres du sol, à l'abri de la lumière directe (quelques espèces descendent jusqu'à 30 cm de profondeur). Ils jouent un rôle essentiel dans la dissémination et le contrôle de la microflore du sol et participent donc indirectement à la transformation de la matière organique et au cycle des nutriments. Là où la matière en décomposition (feuilles mortes surtout) est abondante, en forêt par exemple, on en trouve en Europe de 50.000 à 400.000 individus par mètre carré. On les trouve depuis les forêts tropicales humides aux limites des glaces polaires et jusqu'à la limite des glaciers en altitude. Certaines espèces vivent dans des fourmilières. En zone tempérée ils sont actifs en hiver (hors période de gel), au printemps et à l'automne.

CARACTÉRISTIQUES MORPHOLOGIQUES

  • couleur parfois vive, mais plus souvent gris foncé, bleutée, blanchâtre ou jaunâtre
  • petite taille (2 à 3 mm en moyenne, exceptionnellement de 0,25 à 9 mm chez certaines espèces)
  • absence d'yeux composés (mais jusqu'à huit yeux simples ou ocelles)
  • une paire d'antennes segmentées (4 à 6 articles)
  • pièces buccales cachées dans la capsule céphalique, non visibles extérieurement (entognathes) de type broyeur, suceur ou suceur-piqueur
  • corps protégé par une fine cuticule, allongé (arthropléones) ou globuleux (symphypléones et neelipléones)
  • trois segments thoraciques et 6 segments abdominaux au maximum, parfois soudés entre eux
  • abdomen (segmenté ou non) toujours caractérisé par deux organes propres aux collemboles :
  • un appendice abdominal sauteur, la furcula, ou furca (fourche), repliée sous l'abdomen et tendue comme un ressort, maintenue par un organe ventral à deux branches appelé tenaculum (rétinacle), qui peut brutalement libérer le ressort en propulsant l'animal vers l'avant (réflexe de fuite)
  • un organe ventral dit collophore ou tube ventral, en forme de petit tube situé sous le premier segment abdominal. Chez certaines espèces (symphypléones) ce tube peut se dévaginer et avoir une longueur considérable. Il permet la régulation du milieu intérieur, notamment sa pression osmotique (l'animal boit par son tube ventral), et autorise les échanges gazeux grâce à sa paroi extrêmement fine, participant ainsi à la respiration cuticulaire. Le tube ventral est en relation avec une gouttière ventrale, qui le relie au labium, où débouchent des néphridies, permettant ainsi à l'animal de filtrer et de récupérer en partie son urine
  • de nombreuses soies et sensilles sur tout le corps, dont le rôle est encore imparfaitement connu
  • certaines espèces (entomobryens) ont le corps couvert d'écailles ou de grandes soies plumeuses, qui assurent une protection vis-à-vis du dessèchement, les Collemboles étant d'une manière générale particulièrement sensibles à la sécheresse en raison de leur respiration tégumentaire
  • certaines espèces (Sminthuridae) possèdent un système de trachées rudimentaire, autorisant un épaississement de la cuticule et donc une meilleure tolérance vis-à-vis de la sécheresse.

ALIMENTATION

La plupart des espèces connues sont saprophages puisqu'elles se nourrissent principalement de végétaux en décomposition et de microorganismes présents au sein de la litière (champignons, bactéries, algues), mais certaines espèces sont phytophages et se nourrissent du feuillage des plantes (Sminthurus viridis) ou de racines (Onychiuridae). Il existe aussi des espèces carnivores (genre Friesea) qui se nourrissent de nématodes, de protozoaires et de rotifères. Leur activité de broutage de champignons (hyphes et spores) est considérable.

HABITAT

Les collemboles peuplent les sols, mais également les rochers, troncs d'arbres et autres milieux en contact plus ou moins direct avec le sol, ainsi que les milieux humides tels que mares et tourbières. Il existe même une espèce marine vivant dans la zone intertidale, Anurida maritima. Dans chaque type d'habitat on trouve un grand nombre d'espèces qui cohabitent, mais la composition spécifique varie en fonction de la profondeur (espèces épigées ou épiédaphiques, hémiédaphiques, endogées ou euédaphiques), de l'usage du sol et du type de végétation (forêts, landes, prairies, cultures), de l'humidité et de la lumière. Les Collemboles sont grégaires et sont attirés par des substances excrétées par leurs congénères (phéromones). Certaines espèces (Hypogastruridae) peuvent pulluler et se déplacer en groupes compacts à la surface du sol ou sur une couverture neigeuse, où ils s'orientent grâce à la position du soleil. Les capacités de dispersion de ces animaux varient fortement d'une espèce à l'autre et les modifications trop rapides des paysages peuvent avoir des conséquences néfastes sur les communautés en défavorisant les espèces les plus spécialisées et les moins mobiles. Les communautés de collemboles sont sensibles au niveau d'acidité du sol (communément exprimé par le pH) et leur composition spécifique n'est pas la même selon que les sols sont acides ou non, avec un seuil à pH 5 environ. D'après les quelques études sur la phylogénie des collemboles dont on dispose, il semble que les espèces les plus proches de l'origine des lignées évolutives soient plus tolérantes vis-à-vis de l'acidité du sol. étant donnée l'ancienneté de ces animaux, déjà très diversifiés au Dévonien, il est possible que certaines espèces aient conservé des caractères ancestraux, hérités des conditions de vie ayant prévalu dans les milieux terrestres avant le Carbonifère.

RÔLE ÉCOLOGIQUE

Ils contribuent à la dissémination et à la régulation de la microflore du sol (bactéries, champignons) et jouent un rôle majeur dans la circulation des nutriments (azote, phosphore, potassium, etc...), assurant ainsi la mise à disposition d'éléments essentiels pour la nutrition des végétaux. En l'absence de ces animaux, un grand nombre d'éléments resteraient immobilisés au sein de la biomasse microbienne. Lorsque les feuilles et aiguilles mortes tombent au sol, elles sont rapidement colonisées par des champignons microscopiques, dont les spores sont véhiculées par les collemboles vivant dans la litière. Par la suite, le mycélium de ces champignons pénètre les feuilles et contribue à leur décomposition. Les hyphes de champignons se développant à l'extérieur des feuilles sont broutées, les collemboles empêchant ainsi le développement excessif de certaines espèces, en particulier les champignons pathogènes responsables de la fonte des semis.

CLASSIFICATION

Leur détermination nécessite la compétence de spécialistes et un microscope. Actuellement on connait près de 7.900 espèces décrites dans le monde et environ 2200 en Europe, mais il existe encore un très grand nombre de formes non décrites car de nouvelles espèces sont décrites régulièrement de par le monde. Des clés d'identification existent pour certains pays ou certaines régions du globe. Une clé mondiale d'identification est en cours de construction, accompagnée de cartes de répartition.
Elles sont classées en quatre ordres et une trentaine de familles :
- Poduromorpha Börner, 1913
- Entomobryomorpha Börner, 1913
- Neelipleona Massoud, 1971
- Symphypleona Börner, 1901

WIKIPEDIA > Février > 2010
 

   
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