Monde ANIMAL (Eucaryotes Invertébrés) : ARTHROPODES, Hexapoda,
Insecta : Près de 1,3 million d'espèces (près de 10.000 nouvelles espèces inventoriées par an).
Pterygota, Neoptera, Orthoptères ou Orthoptera (22.000 espèces)

Le Monde des Sauterelles
Ensifera (Ensifères), Tettigoniidea (19 sous-familles, 8000 espèces)

Amazonie : Bête de Scène (Panacanthus cuspidatus)
Conocephalinae, Copiphorini (58 genres), Genre Panacanthus (7 espèces)

E.B. - TERRE SAUVAGE N°401 > Juin > 2022

Loire-Atlantique : Grande Sauterelle Verte (Tettigonia viridissima)
Tettigoniidae, Tettigoniinae (12 tribus, 139 genres), Genre Tettigonia (22 espèces)

E.B. - TERRE SAUVAGE N°401 > Juin > 2022

Le Grand Bond de la Récolte des Sauterelles (Ruspolia differens)
Conocephalinae, Copiphorini (49 genres), Genre Ruspolia (41 espèces)

H.A. et J.D. - NATIONAL GEOGRAPHIC N°270 > Mars > 2022

Sauterelle de Papouasie

SCIENCE & VIE DÉCOUVERTES N°232 > Avril > 2018

Le Chant de la Sauterelle (Comorophisis mayottensis)
Meconematinae (11 genres, 13 espèces), Phisidini (6 espèces), Genre Comorophisis (1 espèce)

Jusque-là, les Phisidini, un groupe de sauterelles, étaient considérés comme rares dans l'océan Indien. Pourtant, 5 nouvelles espèces viennent d'être découvertes dans l'archipel des Comores, où les Phisidini étaient inconnus. Un beau palmarès pour qui traque des sauterelles nocturnes et assez discrètes dans la forêt tropicale !

Parmi elles, Comorophisis mayottensis (également placée dans un nouveau genre taxonomique, endémique de Mayotte, rejoint les espèces patrimoniales françaises. Cette sauterelle prédatrice se nourrit de petits grillons, eux aussi endémiques de l'île. "Ces sauterelles vivent relativement proches du sol, en sous-bois, mais ne sont attirées par aucun piège, détaille l'auteur de leur description, Sylvain Hugel (CNRS, université de Strasbourg). On les chasse donc à vue, à l'aide d'une lampe frontale. Avec mon détecteur à ultrasons, je captais de nombreuses stridulations pouvant potentiellement être produites par des mâles de cette espèce. Mais, dès que j'approchais, plus un son". Le scientifique a ainsi dû revenir plusieurs fois sur le site pour réussir à enregistrer, puis à capturer, quelques spécimens. Désormais, 15 espèces de Phisidini et autant de chants différents sont connues des îles du Sud-Ouest de l'océan Indien.
Comment sont-elles arrivées jusqu'aux Comores, bien loin de leur centre de dispersion indo-australien ? Les entomologistes pensent que plusieurs colonisations distinctes sont intervenues, notamment dans les îles volcaniques. L'étude fine des chants permettra peut-être d'en savoir davantage.

De l'électricité dans l'air : Chercheur en neurosciences, Sylvain Hugel a découvert des passerelles inattendues entre la neurobiologie et l'entomologie, sa passion : "Pour étudier les neurones, on en enregistre l'activité électrique avec des électrodes. Le chant d'un insecte, lui, est le résultat de vibrations de l'air qui peuvent être converties en signal électrique avec un micro. Dans les deux cas, mon travail consiste à discerner comment ces signaux s'organisent, à comparer leur fréquence, leur amplitude... Au final, les questionnements pour distinguer le son d'une sauterelle parmi d'autres ou l'activité d'un type de neurone parmi les autres sont quasi identiques.

C.L. et P.B. - NATIONAL GEOGRAPHIC N°164 > Mai > 2013

Sauterelles : un Ver les Pousse au Suicide (Meconema thalassinum)
Meconematinae (11 genres, 13 espèces), Genre Meconema (2 espèces)
VIROLOGIE

Comment des sauterelles en arrivent-elles à se jeter à l'eau et se noyer ? Parce qu'un parasite réussit à les manipuler au niveau moléculaire ! Une stratégie exceptionnelle, dont les dessous viennent d'être élucidés.

La petite sauterelle Meconema thalassinum progresse vers un ruisseau situé en contrebas, pour s'y jeter et se noyer aussitôt ! Elle vient de se suicider.

En 2002 des chercheurs montpelliérains s'étaient penchés sur cette bizarrerie de la nature. Pour découvrir que ce suicide dissimule... un assassinat : celui ourdi par un ver ayant élu domicile dans le corps de la malheureuse sauterelle ! Son mobile ? Gagner le milieu aquatique dans lequel il se reproduit. Son arme ? Une diabolique capacité à influencer "chimiquement" le cerveau de son hôte pour le contraindre à cet absurde destin.

UN VER GORDIEN LONG DE 10 CM

Justement ! La même équipe de Montpellier vient d'élucider les ressorts moléculaires de cette stratégie a priori unique dans le monde des "parasites manipulateurs". Une première, qui non seulement pourrait profiter à la recherche médicale, mais suggère un nouveau regard sur l'évolution. Il suffit de rester au bord du ruisseau et d'observer l'infortunée M. thalassimum s'enfoncer dans l'eau pour appréhender le criminel : un ver, long d'une dizaine de centimètres, qui peu à peu s'extirpe du corps de l'insecte, véritable "alien" qui finit par tranquillement s'éloigner de sa victime en gracieuses ondulations...

"Il s'agit d'un ver parasite qui appartient au groupe des gordiens. Ce groupe rassemble près de 300 espèces et infeste pas moins de neuf espèces d'orthoptères du Sud de la France.

D'AUTRES PARASITES MANIPULATEURS
Les vers gordiens ne sont pas les seuls manipulateurs. Ainsi, le ver de la douve du foie a mis au point une redoutable stratégie pour rejoindre son habitat, constitué par le foie des moutons.
En effet, les oufs qu'il y pond n'y demeurent pas : ils sont évacués via les excréments de l'ovidé. Une fois transformé en larve, le parasite rejoint d'abord l'estomac d'un escargot, lequel le régurgite sous forme de petites mucosités. Ces dernières sont alors ingérées par une fourmi où, par un mécanisme encore inconnu, la larve manipule le cerveau de l'insecte de façon à le forcer à se poster à l'extrémité des herbes de luzerne. Dont sont justement friands... les moutons ! Cette aptitude à influencer le cerveau de l'hôte est aussi ce qui permet à la guêpe Hymenoepimecis de survivre. Celle-ci pond son ouf dans l'abdomen d'une araignée, P. argyra. Son rejeton perturbe alors l'arachnide, au point de la contraindre à lui tisser un cocon protecteur, au lieu de la laisser fabriquer sa toile. Et pour finir, une fois sortie du cocon, par la dévorer...

Initialament présent dans le corps de ces insectes à l'état de larve microscopique, le ver s'y développe jusqu'à l'âge adulte, où il manipule alors le comportement de son hôte au point de le contraindre à la noyade, cela afin de gagner son lieu de reproduction. Comment ces insectes sont-ils parasités ? Simple : "Conçus en milieu aquatique, les rejetons des gordiens s'enkystent dans des larves d'insectes aquatiques, comme les phryganes. Lesquelles, une fois devenues adultes après métamorphose, meurent sur la terre ferme. À partir de là, il suffit qu'un orthoptère (ordre d'insectes qui, outre les sauterelles, inclut essentiellement les grillons et les criquets) les mange pour que le piège se referme", complète Didier Biron, membre de l'équipe de Frédéric Thomas.
C'est en injectant dans le cerveau de la sauterelle certaines molécules que le ver réussit à la "suicider". Une stratégie pour l'instant unique dans le monde de la manipulation animale ! L'explication tiendrait à une astuce, dite "mimétisme moléculaire" : "Il faut savoir que la sauterelle produit naturellement des protéines Wnt, décrit Didier Biron. Eh bien, nous avons découvert que leur structure, sans être identique aux Wnt du ver, est extrêmement proche". Tel serait donc le secret du gordien : il profite de la ressemblance qui lie ses Wnt avec celles de la sauterelle pour les exfiltrer dans le système nerveux de cette dernière sans qu'elles soient détectées... et déclencher ainsi le saut fatal.

N.R. - SCIENCE & VIE > Novembre > 2005
 

   
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