Monde ANIMAL (Eucaryotes Invertébrés) : ARTHROPODES, Hexapoda,
Insecta : Près de 1,3 million d'espèces (près de 10.000 nouvelles espèces inventoriées par an).
Pterygota, Neoptera, Lépidoptères (43 sup-fam, 136 fam, 155.100 à 174.233 espèces)

Papillons et Changement Cimatique

Les Papillons mettent le Cap au Nord

En Europe, les communautés de papillons se sont déplacées de 114 km vers le nord entre 1990 et 2008, pour s'adapter au réchauffement.

Un mouvement imparfait : leur enveloppe climatique (les conditions climatiques optimales pour elles) s'est décalée de 249 km sur la même période. Cet écart pourrait, à terme, poser problème à des espèces de papillons : si elles n'arrivaient plus à suivre le déplacement rapide des habitats nécessaires à leur survie, elles pourraient manquer de nourriture et s'éteindre.

Lu dans Une autre Terre, lexique illustré d'une nature à protéger, d'Olivier Dangles, François Nowicki et Belen Mena, IRD Editions.

NATIONAL GEOGRAPHIC N°189 > Juin > 2015

L'Effet Papillon

Le changement climatique modifie la répartition de certaines espèces, même s'il est parfois plus difficile de le constater chez les insectes.

Une étude publiée dans Integrative Zoology vient de montrer comment le papillon isabelle (Actias isabellae) subit indirectement les effets de ce changement. Prisée des collectionneurs, au point d'être placée sous protection en 1993, c'est une sous-espèce endémique de l'Espagne et des Alpes méridionales françaises de moyenne altitude. Depuis 1995, un autre papillon, la processionnaire du pin, est sorti de son aire de répartition habituelle (le sud et l'ouest de l'Europe) et empiète plus au nord, sur le territoire de l'isabelle. La faute a l'homme qui l'a amené là en plantant des pins, mais aussi au climat, plus favorable à son maintien. À l'état de chenille durant l'hiver, la processionnaire du pin dévore voracement les aiguilles de son arbre, le laissant en partie à nu. Sous l'effet de cette attaque, la composition chimique des aiguilles se modifie : celles-ci deviennent moins digestes. Or c'est à la fin du printemps, peu après le depart des chenilles processionnaires pour leur métamorphose dans le sol, que les larves de l'isabelle émergent et cherchent à se nourrir... des mêmes aiguilles. Charles-Edouard Imbert, Francis Goussard et Alain Roques (unité de zoologie forestière de l'Institut national de recherche agronomique) ont étudié l'impact de la situation. Ils ont observé que les larves d'isabelle vivant sur un conifère défolié de plus de moitié se développent bien moins vite. A terme, les adultes seront plus légers que la normale. Ce qui fragilise davantage l'espèce. "Pour l'heure, on ignore quelle est la réponse propre de l'isabelle aux variations de température, regrette Alain Roques. Va-t-elle monter en altitude ?" Une adaptation qui accorderait peut-être un sursis à ce beau papillon. Céline Lison avec Olivier Gargominy.

Élevage sous contrôle : Pour mener cette étude sur une espèce protegée, les chercheurs de l'Inra ont dû solliciter l'autorisation du ministère de l'Environnement. L'inscription de l'isabelle sur les listes rouges française et espagnole de l'Union internationale pour la conservation de la nature interdisait en outre toute expérience en milieu naturel. "Heureusement, depuis 1990, nous avons un élevage permanent à l'Inra, renouvelé de manière semi-naturelle, explique Alain Roques. On emmène les femelles dans les Alpes pour qu'elles s'accouplent et on rapporte les oufs". Un élevage unique en France.

NATIONAL GEOGRAPHIC N°161 > Février > 2013

Les Papillons sont en Retard sur le Climat
GÉNÉTIQUE

En près de vingt ans, les papillons d'Europe ont accumulé un retard de 135 km par rapport à la hausse des températures.

En analysant les observations réalisées par des milliers de bénévoles entre 1990 et 2008, Vincent Devictor (CNRS) a mis en évidence un changement dans la composition de leurs communautés en faveur des espéces aimant la chaleur.

Une modification égale à un déplacement de 114 km vers le nord. Or, dans le même temps, les températures se sont décalées de 249 km. Le cas des papillons n'est pas isolé : les oiseaux sont encore plus en retard. Ces décalages conjugués risquent de fortement impacter les écosystèmes.

H.R. - SCIENCE & VIE > Mars > 2012
 

   
 C.S. - Maréva Inc. © 2000 
 charlyjo@laposte.net