Intelligence Animale

Ces Animaux qui Savent qu'ils ne Savent Pas

G.C. - LA RECHERCHE N°554 > Décembre > 2019

La Ligue des Animaux Extraordinaires





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Le Génie des Animaux







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Des Animaux pas si Bêtes

"Malin comme un singe, rusé comme un renard", ces expressions ne sont pas utilisé par hasard ! Pourtant, l'homme a longtemps considéré les animaux comme étant dépourvu d'intelligences et les réduits à de simples machines. Fallait-il qu'il soit plus bête que la bête ?

Si dans l'Antiquité les animaux étaient souvent vénérés, il y a belle lurette que ce n'est plus le cas, l'homme ayant la fâcheuse tendance à se croire bien supérieur à eux. Certains philosophes, tels Descartes avec l'Animal-machine, et Malebranche, ont ainsi décrété que l'animal n'avait pas de conscience, était dénué de pensée et ignorait la douleur. Cette vision pour le moins réductrice a fait que l'animal à longtemps été considéré comme un simple produit de consommation.
Il faudra attendre les années 1970 pour que le regard des scientifiques sur les animaux change. Grâce a l'éthologie, science étudiant le comportement animal, il a été démontré qu'il existe bel et bien des intelligences individuelles et des "cultures" animales avec notamment l'utilisation d'outils et la transmission de savoir-faire. Ainsi, chez les éléphants, la matriarche mène son troupeau aux sources non desséchées ; les dauphins aident l'un des leurs incapable de remonter à la surface ; les corbeaux appellant leurs congénères à la rescousse pour venir à bout d'une carcasse.

UNE ADRESSE QUI N'EN FINIT PAS DE NOUS SURPRENDRE

Aujourd'hui, la multiplication des observations jette des ponts entre les intelligences animale et humaine, montrant qu'il existe des similitudes entre elles. L'homme a longtemps cru être le seul à utiliser des outils. Il avait tort. De nombreux animaux y ont également recours et les adaptent pour explorer, chasser et même se protéger. Dès 1960, Jane Goodall, célèbre primatologue, observa des chimpanzés ramasser des petits rameaux et les dépouiller de leurs feuilles pour les utiliser comme instrument. Autrement dit, les animaux sont non seulement capables d'utiliser des outils, mais ils savent aussi les fabriquer ! Une simple tige, une brindille ou une épine sont sans doute les outils les plus utilisés dans la monde animal. Ainsi, le pinson-pic de Galapagos s'en sert pour extraire des insectes de l'écorce des arbres. Il tient sa pique dans son bec pour déloger sa proie et peut la transpercer pour mieux l'extraire. Les feuilles sont froissées par les mandrills pour extraire l'eau du creux des troncs d'arbres. Plus fort encore, ils y roulent des chrysalides afin de les débarrasser de leurs poils urticants avant de s'en délecter. Un orang-outan a été observé se protégeant les mains et les pieds à l'aide de feuilles alors qu'il fourrageait dans un arbre épineux. D'autres encore ont été surpris en train d'en faire des porte-voix !
Le marteau est un autre instrument fort utile. Certains vautours sélectionnent soigneusement une pierre pour casser les oufs d'autruche. La loutre de Californie flottant sur le dos maintient une pierre plate en équilibre sur son ventre et y frappe les coquillages (des moules...) jusqu'à leur ouverture. Une adresse qui n'en finit pas de nous surprendre, comme ce gorille qui sonde l'eau pour s'assurer qu'il aura pied pendant toute la traversée du gué. Certains oiseaux à berceau, construisant des nids uniquement pour séduire leur femelle, appliquent de la peinture faite à partir de fruits écrasés avec en guise de pinceau un morceau d'écorce.

ET SI LA VRAIE HUMAINTÉ PASSAIT PAR LA RECONNAISSANCE

"L'union fait la force", voici un adage bien connu de nombreuses espèces animales. Par exemple, lorsque les chimpanzés de la forêt Taï (la plus grande forêt tropicale de l'Afrique de l'Ouest) partent en chasse, l'un deux lance un appel caractéristique donnant le signal du départ. S'en suit la répartition des rôles ; un premier groupe entraîne la proie vers l'avant, un deuxième essaie de la saisir, un troisième l'empêche de s'échapper et le dernier attend, dissimulé, pour bondir dessus.
Que ce soit pour s'entraider, porter secours à un congénère, ou au contraire lui prendre sa place au sommet de la hiérarchie en nouant des alliances, les animaux sont pleins de ressources. C'est ainsi que des chercheurs ont été témoins d'une "réconciliation" entre deux mâles chimpanzés. Suite à une bagarre, chacun restait dans son coin... jusqu'à ce que l'un d'eux décide de saisir la main de son compagnon d'enclos en signe de paix. Les deux singes, réconciliés, se sont alors embrassés. Chez les animaux où la cohésion du groupe est une des conditions de sa survie, ces scènes ne sont pas rares et mêmes fréquentes au sein des sociétés de hyènes, bonobos ou dauphins afin d'apaiser les tensions. Les chercheurs ont même réussi à prouver que les macaques pouvaient faire preuve de compassion lors d'une expérience ou l'obtention de nourriture était indissociable d'une douleur pour un congénère. Certains ont refusé jusqu'à douze jours la nourriture par compassion, sentiment souvent estimé réservé à notre seule espèce.
Et si la vraie humanite passait par la reconnaissance, le respect et la protection des autres maillons du vivant ?

LA CONSCIENCE DE SOI : L'homme s'est longtemps cru supérieur à l'animal tout simplement parce qu'il a une conscience de soi en tant qu'individu. Jusqu'à ce que Gordon Gallup, psycholoque, ne s'interroge dans les années 70 devant son miroir sur sa propre aptitude à compremdre que le reflet n'était que lui-même. Cette aptilude existe-elle aussi chez les animaux ? Pour en avoir le cour net, il mit au point le test du miroir. Le chimpanzé fut la première espèce à le tester. L'expérience consistait à hahituer l'animal à la présence du miroir et du reflet. Etonnés au départ, les chimpanzés en ont cherché un autre derrière la glace, puis très vite, ont compris qu'il s'agissait d'eux et l'ont utilisé pour examiner des parties de leur corps auxquelles ils n'avaient pas facilement accès, comme l'intérieur des cuisses, avant de jouer avec le reflet en tirant la langue ! Cette étape franchie, les scientifiques ont compliqué l'exercice. Ils ont endormi des singes pour leur placer une marque colorée non odorante sur le corps, qui ne pouvait être vue que grâce au miroir. Au réveil, en s'y regardant, les chimpanzés ont immédiatement touché l'emplacement de la tâche et reniflé leurs doigts pour déterminer ce qui était sur leur tête. Déduction ? Ils ont conscience de leur propre corps et ne se laissent pas duper par le miroir
UN CERVEAU SOCIAL : Vivre en société développe une plus grande intelligence. Plus le groupe est complexe, plus les individus qui le composent doivent tenir compte du comportement de l'autre pour interagir avec lui. Ainsi, si l'un d'eux invente une nouvelle tactique, les autres peuvent l'imiter, contribuant au développement du groupe tout eniter. Une jeune femelle macaque, à qui on avait donné des pommes de terre, s'est mise à les laver dans l'eau de mer avant de les consommer. Non seulement cette technique élimine le sable, mais donne en plus un goût. Les jeunes du qroupe l'ont vite imitée, tirant tout le bénéfice de son expérience. Puis ce sont les adultes qui se sont convertis. Maintenant, tous les membres de ce groupe appliquent cette technique, les plus anciens l'enseignant aux plus jeunes.

SCIENCE MAGAZINE N°33 > Février-Mars-Avril > 2012
 

   
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