C'est vrai : si le chat ne perçoit pas le rouge, l'écureuil évolue, lui, dans un monde aussi coloré que le nôtre. Comment-le sait-on ? En fait, trois méthodes permettent de se faire une idée des couleurs que voient les animaux. La première étant l'étude du comportement : elle vise à savoir si l'animal distingue différents stimuli colorés. Ici, diverses techniques sont possibles. Par exemple, un test de conditionnement dit pavlovien cherche à observer les réactions spontanées d'un animal auquel on a appris à associer une récompense à une couleur. En 1956, l'éthologue Karl von Frisch a ainsi conditionné les abeilles à chercher du miel posé sur des cases bleues parmi d'autres cases colorées, puis a retiré le miel : les abeilles revenaient sur les cases bleues, preuve qu'elles reconnaissaient la couleur. ANALYSES IN VIVO ET IN VITRO Enfin, le test de choix consiste à proposer à l'animal, en milieu naturel, un choix entre plusieurs proies peintes de différentes couleurs. Selon la proportion de chaque couleur choisie, on peut conclure quelles sont les couleurs discriminées par l'animal. Outre le comportement, il existe deux méthodes basées, elles, sur l'anatomie (l'animal n'est pas vivant). La première est l'analyse des types de cônes (chacun contenant un pigment spécifique qui absorbe une longueur d'onde particulière) renfermés dans une coupe de rétine. Comme nous, les écureuils en possèdent trois types, et voient des nuances de vert, rouge et bleu. La rétine du chien, qui contient peu de cônes et davantage de bâtonnets (cellules sensibles aux faibles intensités lumineuses), laisse penser qu'il voit en noir et blanc.
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