Le Secret de la Gestation des Vivipares s'éclaircit

Capable d'être vivipare et ovipare, le scinque à trois orteils a été le sujet de l'étude (->). Où les embryons des espèces vivipares trouvent-ils le calcium nécessaire là leur développement ? Un étrange lézard a permis de lever le voile.

Tandis qu'oiseaux, crocodiles et tortues pondent des oufs, les femelles des serpents et des lézards sont nombreuses à conserver leurs oufs dans leur utérus pour donner naissance à des petits entièrement formés. Une évolution qui intriguait depuis longtemps les biologistes, car pour faciliter les échanges gazeux plus difficiles dans l'utérus qu'à l'air libre, l'épaisseur de la coquille diminue, ce qui implique également une diminution de l'apport en calcium pour l'embryon. Dans ces conditions, où l'embryon trouve-t-il le calcium nécessaire à son développement ? Dans le placenta, répond James Stewart, biologiste à l'université de l'Est Tennessee (États-Unis). Le biologiste et son équipe australo-américaine ont montré que chez le scinque à trois orteils, une espèce de lézard australien aux pattes atrophiées dont certaines populations sont vivipares (donnent naissance à des petits déjà formés) et d'autres ovipares (pondent des oufs fécondés), le déficit en calcium est compensé chez les femelles vivipares par une augmentation des échanges de calcium de la mère à l'embryon à travers une sorte de placenta primitif. "On pensait jusqu'alors que la viviparité ne pouvait apparaître que chez les espèces chez qui le calcium de la coquille ne participait pas au développement", explique James Stewart. Les scientifiques avaient en effet envisagé que le secret du passage de l'oviparité à la viviparité tiendrait dans un jaune d'ouf riche en calcium dont se nourrissent les petits durant la gestation. Ce n'est donc pas le cas. Il suffit juste de liaisons plus étroites entre la mère et l'embryon.

C.H. - SCIENCE & VIE > Novembre > 2010
 

   
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