Le Ventre : notre Deuxième Cerveau

Notre Intestin se Renouvelle entièrement tous les 5 Jours

COMMENT ÇA MARCHE N°136 > Mars > 2022

Combien de Bactéries a-t-on dans le Ventre ?

C.H. - SCIENCE & VIE Questions N°39 > Décembre > 2020

La Ménagerie du Microbiote





R.M.H. et M.O. - NATIONAL GEOGRAPHIC N°244 > Janvier > 2020

Notre "Cerveau Ventral" Émet-il des Ondes Cérébrales ?

F.C. - SCIENCE & VIE N°1227 > Décembre > 2019

À quoi servent ces Étranges Langues ?

A.S. - ÇA M'INTÉRESSE Questions N°26 > Mai-Juillet > 2019

Les Bactéries Intestinales aideraient à bien Vieillir

F.V. - SCIENCE & VIE N°1202 > Novembre > 2017

Nous Sommes ce que nous Mangeons

W.R.-P. - LA RECHERCHE N°528 > Octobre > 2017

24H dans la Vie d'un Ventre

A.S. - ÇA M'INTÉRESSE HS N°9 > Février > 2017

Les Super-Pouvoirs du Ventre

E.B. - SCIENCE & VIE N°1183 > Avril > 2016

Notre Santé dépendrait des Bactéries Intestinales


SCIENCE MAGAZINE N°34 > Juillet > 2012

Notre Microbiote abrite 100 000 milliards de Bactéries
BACTÉRIOLOGIE

Cent mille milliards de bactéries habitent notre tube digestif. Soit 10 fois plus que toutes les cellules de notre corps !

Elles représentent un demi million de gènes, l'équivalent de plus de 20 génomes humains dans l'intestin d'un seul individu... Les chercheurs n'hésitent plus à parler d'un organe à part entière en évoquant ce "microbiote", l'écosystème qui vit dans notre intestin. En 2011, ils ont même déterminé qui l'existerait trois entérotypes (A, B, C), comme il existe des groupes sanguins. Pourtant, il y a peu, notre flore intestinale était une terra incognita. Il faut dire que 80 % des bacteries intestinales ne sont pas cultivables en laboratoire. Inféodées les unes aux autres dans des interactions complexes, la plupart meurent quand on tente de les séparer. Il a donc fallu faire appel aux outils puissants de la bio-informatique pour aller à la pêche aux gènes dans les matières fécales.
Cette exploration en est à ses prémices. Entamé en 2008, MetaHIT, le premier projet de ce genre, financé à hauteur de 22 millions d'euros par la Commission européenne, a recueilli des échantillons dans 8 pays pour séquencer la totalité des gènes bactériens. Si l'est aujourd'hui sur le point de se conclure, d'autres vont prendre sa suite. Ainsi, MétaGénoPolis, porté par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) – avec Danone et Nestlé pour un budget de 19 millions d'euros, propose de construire une banque nationale des échantillons fécaux de 100 000 individus au total, et d'en analyser 10 000 par an en vue de démontrer l'impact de la flore sur la santé. Peter Bork, du laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) de Heidelberg (Allemagne) a, lui, ouvert le site My.microbes. Pour moins de 1000 €, il est possible d'envoyer un échantillon fécal à l'Inra qui se charge d'en extraire les gènes microbiens et de les envoyer ensuite à l'EMBL pour une analyse complète et un stockage des données. Le but n'est pas de faire des profits mais d'agrandir le catalogue de données. Le projet se complétera, d'ici à la fin de cette année, d'un réseau mondial connectant tous les participants qui souhaiteraient échanger avec d'autres utilisateurs, par exemple sur des pathologies. Un réseau social d'un genre nouveau que l'on pourrait surnommer "Fècesbook"...

H.R. - SCIENCES ET AVENIR N°784 > Juin > 2012

200 Millions de Neurones dans l'Intestin

Pour contrôler ses mouvements et ses sécrétions, le tube digestif dispose d'un système nerveux indépendant et autonome : le système nerveux entérique (SNE) ou deuxième cerveau (schéma de droite).

Il contient près de 200 millions de neurones qui s'organisent en deux réseaux (ou plexus) denses. Le plexus myentérique contrôle les contractions musculaires (pour faire progresser le bol alimentaire ou provoguer les vomissements). Le plexus sous-muqueux régule, lui, les sécrétions intestinales. Le système digestif communique aussi avec l'encephale principalement grâce au nerf vague, veritable autoroute qui prend naissance dans deux noyaux cérébraux et innerve les organes vitaux. La branche afférente (sensitive) du nerf vague renseigne le cerveau ou système nerveux central (SNC) sur ce qu'il se passe dans l'intestin. Tandis que la branche efférente (motrice) envoie des ordres aux muscles intestinaux.
Ces deux cerveaux, SNE et SNC, fonctionnent de concert, informés de l'état intestinal par des sentinelles très vigilantes. Les cellules épitheliales de la barrière intestinale tout d'abord, qui analysent les aliments, les trient et donnent l'alerte en cas de danger. Mais aussi, les 100 000 milliards de bactéries intestinales qui forment le microbiote (autrefois appelé flore intestinale). Ces bactéries non seulement nourrissent les cellules épitheliales, mais aussi défendent l'organisme en activant le système immunitaire. L'étanchéité de la barrière intestinale est cruciale pour la bonne santé de l'individu. Un défaut d'étanchéité et des métabolites de bactéries pathogènes peuvent traverser et créer une inflammation. C'est l'une des hypothèses qui prévaut pour la colopathie fonctionnelle.

E.S. - SCIENCES ET AVENIR N°784 > Juin > 2012

La Flore Intestinale est Décryptée
GÉNÉTIQUE

Chacun de nous porte en moyenne 170 espèces de bactéries dont les fonctions restent en grande partie méconnues. Epithélium colique, avec marquage de la flore intestinale (en rose ->).

Le programme sino-européen Metahit (METAgenomics of the Human Intestinal Tract) vient de procéder au premier séquençage de l'ensemble des gènes du millier d'espèces de bactéries qui vivent dans des intestins humains. Essentiels à notre survie, ces hôtes invisibles pèsent 1,5 kg dans notre corps. Ils présentent un patrimoine de 3,3 millions de gènes, quand l'homme se contente de 23.000.

Principale difficulté : ces bactéries vivent dans un milieu, l'intestin, qui ne peut pas être reconstitué en laboratoire. Les chercheurs ont donc dû les prélever dans les selles de 124 Européens représentatifs des populations nordiques et méditerranéennes. Grâce aux techniques de séquençage rapide, il n'a fallu que deux ans pour décrire ce métagénome.
Résultat : chacun de nous porte en moyenne 170 espèces, chaque bactérie ayant un patrimoine de 3400 gènes. "Mais un tiers seulement de ces espèces sont connues, comme Escherichia coli, explique Dusko Ehrlich, directeur de recherche à l'Inra de Jouy-en-Josas (Yvelines) et coordinateur du programme. Il reste donc beaucoup de travail de description".
Par ailleurs, la quasi-totalité des 19.000 fonctions de ce métagénome ont été constatées, dont 6000 sont communes aux 124 individus : synthèse des vitamines et des acides aminés, dégradation des sucres complexes... Mais beaucoup de ces fonctions demeurent inconnues.
On imagine déjà les conséquences de ce travail, qui a fait la une de Nature le 4 mars, sur l'agriculture et la médecine. La deuxième phase va en effet consister à déterminer les déséquilibres et les manques de la flore bactérienne de patients souffrant d'obésité, d'ulcères, d'inflammations intestinales ou encore de maladies cardio-vasculaires. On pourra ainsi imaginer soigner en apportant aux bactéries les aliments dont elles ont besoin. Pas étonnant que le géant de l'agroalimentaire Danone ait financé Metahit.

L.C. - SCIENCES ET AVENIR > Avril > 2010
 

   
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