Le Nez Humain : l'Odorat

Ce que nos Odeurs disent de Nous



G.-H.A. et G.T. - POUR LA SCIENCE N°527 > Septembre > 2021

Le Nez fabrique des Neurones en Continu

C.H. - SCIENCE & VIE N°1233 > Juin > 2020

Éternuer est encore plus Violent qu'on Pensait

M.F. - SCIENCE & VIE N°1188 > Août > 2016

1012 Odeurs différenciées par le Nez Humain

Mille milliards : c'est le nombre d'odeurs que le nez humain réussit à différencier.

Une équipe de l'université Rockefeller, à New York, a fait renifler à des volontaires 260 mélanges composés de 10 à 30 senteurs différentes.

En extrapolant, ils sont arrivés à ce chiffre phénoménal, bien plus grand que les 10.000 senteurs que l'on croyait, depuis 1927, être la limite de notre odorat.

O.D. - SCIENCE & VIE N°1162 > Juillet > 2014

Une "Odeur Blanche"

Après le blanc, synthèse visuelle des couleurs mélangées, le bruit blanc (superposition de sons), des chercheurs ont démontré l'existence d'une "odeur blanche".

Ainsi, des mélanges composés de plus de trente molécules olfactives différentes auront tous la même odeur, même s'ils n'ont aucun composé en commun.

E.R. - SCIENCE & VIE > Février > 2013

Avoir 2 Narines rendent-elles notre Odorat Plus Efficace ?

Comme les yeux et les oreilles, les narines fonctionnent par paire symétrique. Si deux champs visuels permettent de percevoir la profondeur et deux oreilles de situer la source d'un bruit, deux narines permettent-elles aussi d'affiner notre odorat ?

Le neuropsychologue lyonnais George Michael propose de mener une petite expérience : si vous respirez par le nez contre un miroir, vous constaterez grâce à la buée qu'une narine expire plus que l'autre. Recommencez plus tard, et ce sera au tour de l'autre narine de souffler davantage... Et ce changement se produit plusieurs fois par heure. "Ce cycle nasal permet d'apporter plus de molécules odorantes dans l'un des deux bulbes olfactifs, régions du cerveau situées à l'avant de chaque hémisphère, explique le spécialiste. Ces zones spécifiques traitent alors les informations : odeur, température, taux d'humidité, piquant". Mais ces informations varient en fonction de la narine dont provient l'air. En effet, nos narines seraient en quelque sorte spécialisées. La gauche, plus sensible à la chaleur, permettrait de dire si une odeur est agréable ou pas, quand la droite détecterait mieux le froid et le piquant des odeurs (comme la menthe). En apportant alternativement un surplus d'oxygène aux hémisphères, ce cycle nasal induit aussi un cycle hémisphérique. Selon George Michael, "cela améliorerait alternativement leurs performances. Des expériences menées aux États-Unis ont ainsi montré que si un droitier se bouche la narine droite, son élocution s'améliore, et s'il obstrue sa narine gauche, ce sont ses performances visuelles". Est-ce pour cela que certains réussissent les doigts dans le nez ?

M.K. - SCIENCE & VIE > Décembre > 2012

Nos Odeurs Révèlent notre Âge
NEUROPSYCHOLOGIE

En reflétant les changements chimiques de notre corps, nos odeurs corporelles trahiraient notre âge, affirment des neuropsychologues américains et suédois.

Ils ont fait renifler à de jeunes volontaires des T-shirts portés durant cinq nuits par trois groupes de personnes : des 20-30 ans, 45-55 ans et 75-95 ans. Les hommes de 45-55 ans, suivis de leurs cadets, dégagent les plus fortes odeurs. Les femmes dans la cinquantaine ont l'odeur la plus agréable entre toutes. Les plus âgés ont une odeur bien moins intense et plus plaisante que les plus jeunes.

O.D. - SCIENCE & VIE > Octobre > 2012

À Plein Nez

L'être humain est capable de distinguer 10.000 odeurs.

Le chercheur et oenologue émile Peynaud les a classées en 10 catégories : animale, balsamique, boisée, chimique, épicée, empyreumatique, éthérée, florale, fruitée et végétale.

SCIENCE & VIE > Octobre > 2011

Qu'est ce qui fait que Chacun a une Odeur Spécifique ?

Il est vrai que chacun possède une odeur propre, une véritable signature, à l'instar des empreintes digitales. Les chercheurs de l'Institut d'éthologie Konrad-Lorenz de Vienne ont découvert en 2006 que 400 composés volatils forment un cocktail spécifique de l'odeur de chaque individu.

Les composés ne semblent pas varier avec le temps, mais leurs proportions peuvent changer. La singularité des odeurs corporelles s'explique par divers facteurs. Tout d'abord, il faut chercher au niveau des aisselles, où se concentrent un maximum de glandes sudoripares, appelées également mérocrines, qui expulsent la sueur via les pores.

UN COCKTAIL DE BACTÉRIES...

Cette sueur n'acquiert une odeur qu'au moment où elle est transformée par les bactéries nichant sous nos aisselles. Or, la composition de cette microflore varie selon les individus et selon la chaleur ou l'humidité. Comme les bactéries en présence diffèrent en nature (diverses espèces bactériennes cohabitent) et en quantité, leur activité de transformation de la sueur excrétée, à l'origine inodore, a pour résultat l'élaboration d'odeurs différentes. Cependant, d'autres facteurs sont avancés, sans être tout à fait démontrés scientifiquement... C'est le cas des gènes du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) qui codent des protéines à la surface des cellules, et qui sont spécifiques du soi du point de vue immunitaire. C'est grâce à elles que l'organisme ne s'attaque pas à ses propres cellules. Des études ont monté que les femmes, en étant attirées par des odeurs révélant un CMH différent du leur, contribuaient au brassage génétique.
Par ailleurs, alimentation, hygiène de vie, âge et cycles menstruels font varier les proportions du cocktail de molécules. Mais globalement, selon une équipe de l'université de Genève, les odeurs humaines se classent en deux groupes : celui des hommes et celui des femmes. En fonction du sexe, les précurseurs des odeurs sont libérés à des concentrations différentes. La sueur masculine contient plus de précurseurs d'une odeur faisant penser à du fromage, celle de la femme des précurseurs d'une odeur évoquant les fruits exotiques ou l'oignon. Quant à savoir le rôle de la singularité de l'odeur, les chercheurs écartent la possibilité que l'homme ait pu un jour marquer son territoire grâce à son odeur singulière car les différences chimiques sont plus importantes dans la sueur axillaire que dans l'urine ou la salive.

M.Cy. - SCIENCE & VIE > Août > 2009

Comment notre Nez parvient-il à Reconnaître les Odeurs ?

Le processus de reconnaissance des odeurs reste encore très mystérieux. Certes, on sait que lorsqu'on approche une rose de son nez, les molécules qui s'en échappent viennent chatouiller des récepteurs olfactifs cachés dans la muqueuse nasale. Un signal nerveux est alors envoyé au cerveau... Et c'est ainsi que nous percevons l'odeur.

Il s'agit donc d'une sensation, déclenchée par un stimulus : une ou plusieurs molécules qui viennent activer les récepteurs des cellules nerveuses du bulbe olfactif. Comme une clé dans une serrure, la molécule odorante s'imbrique dans le récepteur olfactif qui lui correspond. La cellule émet alors un signal qui parvient au cerveau.

UN ORGUE A 350 TOUCHES

Mais alors, chaque forme de molécule donne-t-elle une odeur ? Et si deux molécules ont la même forme, auront-elles la même odeur ? Eh bien non, et c'est ici que tout se complique, comme si l'on avait affaire à une serrure dans laquelle jouerait une clé extrêmement compliquée. Car toutes les caractéristiques des molécules sont prises en compte dans leur reconnaissance par les récepteurs : la position des atomes, des électrons, la longueur de la chaîne de carbone, la polarité, et surtout la position des possibles liaisons entre atomes... Autant de critères pour que la molécule active ou non un récepteur. Du coup, deux molécules très proches, des énantiomères, par exemple, qui sont inversées de la même façon qu'une image et son reflet dans un miroir, peuvent ne pas activer les mêmes récepteurs et ne pas avoir la même odeur. C'est le cas de l'acide 2-méthylbutanoique (S), dont l'odeur est délicieusement fruitée alors que son énantiomère (R) sent la transpiration ! Tous ces paramètres rendent le mécanisme de l'olfaction extrêmement complexe. Et ce n'est pas tout : il faut aussi considérer le nombre de récepteurs. La muqueuse nasale possède 350 sites récepteurs prêts à accueillir les molécules odorantes. Notre nez est donc comme un orgue à 350 touches !
Le secret de l'odeur de rose, de pain grillé ou de l'essence correspond à une combinaison bien précise, un accord sur l'orgue, avec toutes ses nuances. Mais toutes ces touches demeurent encore très mystérieuses. Et certains phénomènes restent toujours inexpliqués. Par exemple, une odeur peut varier avec la concentration : le thioterpinéol, qui a une odeur de fruit tropical à faible concentration, sent le raisin à concentration moyenne, et devient nauséabond à très forte concentration.

UNE ODEUR DE... QUANTIQUE

Toutes ces curiosités laissent une place aux théories les plus audacieuses. La dernière en date, celle de l'Anglais Marshall Stoneham, veut que les molécules soient reconnues grâce à leur configuration électronique. Le physicien a étudié des molécules qui ont la même odeur mais des formes différentes : l'hydrogène sulfuré (H2S) et le décaborane, qui sentent toutes deux l'ouf pourri. Et il a découvert que leurs modes de vibration quantiques (qui dépendent de l'énergie des électrons qui lient leurs atomes) sont similaires. Le spectre de vibration de la molécule lui conférerait une signature odorante. La mécanique quantique jouerait-elle donc un rôle dans les odeurs ? Le mystère s'épaissit... Sans compter que notre sensibilité et notre mémoire entrent aussi dans l'équation.

DES NEURONES OLFACTIFS CAPTENT LES MOLÉCULES ODORANTES
L'odeur est captée dans la cavité nasale par des neurones spécialisés reliés au cerveau par le bulbe olfactif. À la surface de la muqueuse, Il existe 350 types de récepteurs à très fort pouvoir discriminant. Chaque molécule odorante vient se fixer sur un ou plusieurs récepteurs spécifiques.

M.F. - SCIENCE & VIE > Janvier > 2008
 

   
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