Le Lait Maternelle peut Transmettre une Immunité à Vie |

P.K. - SCIENCES ET AVENIR N°869-870 > Juillet-Août > 2019 |
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Les Nouveau-Nés font déjà le lien entre l'Espace, le Temps et les Quantités |
L'espace, le temps et les quantités sont reliés à la fois dans le monde et dans l'esprit humain, mais comment ces connections viennent-elles à l'esprit ? Apprend-on à relier ces concepts grâce à nos expériences sensorielles en observant leurs corrélations dans le monde qui nous entoure, ou bien notre esprit permet-il d'emblée de les appréhender naturellement dès notre naissance ?
Afin de répondre à cette question, un protocole expérimental a été mis en place par des chercheurs du Laboratoire de psychologie de la perception (Université Paris Descartes/CNRS/INSERM). Au sein de la maternité de l'hôpital Bichat, ils ont enregistré l'attention visuelle de 96 nouveau-nés âgés de 2 jours en moyenne. L'expérience les plaçait dans une situation sollicitant deux de leurs modalités sensorielles : la vision et l'audition.
Dans une première phase, pendant une minute, les nouveau-nés entendaient une séquence de sons évoquant une quantité numérique (6 ou 18 syllabes) et/ou une durée (1,4 ou 4,2 secondes), pendant qu'ils voyaient sur un écran une ligne légèrement en movement. Dans une seconde phase, les expérimentateurs présentaient de nouveaux événements visuels et audififs, modifiés par rapport à la première phase. Cependant, ces événements changeaient soit de manière congruente, tous dans la même direction (ex : ligne plus longue, et une quantité de sous plus élevée), soit de manière non congruente, dans des directions opposées (ex : ligne plus grande, quantité de sons réduite). Les résultats ont montré que les nouveau-nés réagissent quand ces grandeurs changent de manière congruente. Ils sont donc capables de relier une quantité numérique et/ou une durée, à une longueur dans l'espace. Ce protocole expérimental a permis de montrer que, seulement quelques heures après leur naissance, les êtres humains sont déjà sensibles à la structure commune du temps, de l'espace et de la quantité, confortant ainsi certaines théories philosophiques comme celles de Kant. Reste à savoir si d'autres dimensions quantitatives (luminosité, sonorité, etc.) sont concernées et à déterminer les bases cérébrales de ces prédispositions.
SCIENCE MAGAZINE N°43 > Août-Octobre > 2015 |
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Si les Bébés tombent souvent Malade, c'est pour leur Bien |
Les maladies fréquentes chez les nouveau-nés ne s'expliqueraient pas par l'immaturité de leur système immunitaire, mais par sa mise en sourdine le temps que s'installent les bactéries de la flore intestinale.
C'est ce que laisse penser la découverte d'un type particulier de globules rouges diminuant activement les défenses immunitaires. À l'hôpital des enfants de Cincinnati (États-Unis), Shokrollah Elahi a neutralisé ces celluies chez de très jeunes souris : elles sont devenues moins sensibles aux infections bactériennes, mais ont souffert d'inflammations intestinales causées par l'installation de bactéries censées être bénéfiques.
Ce mécanisme de mise en sourdine de l'immunité permettrait donc à la flore bactérienne de coloniser l'intestin sans entrainer de réaction excessive. En contrepartie, le développement de bactéries pathogènes est lui aussi facilité. Chez l'homme, les mêmes cellules ont été retrouvées dans du sang de cordon ombilical. Si elles agissent comme chez la souris, cela pourrait expliquer la fragilité des nouveau-nés, mais aussi ouvrir la voie à de nouvelles pratiques vaccinales. En effet, suspendre temporairement ce mécanisme rendrait possible la vaccination des bébés dès la naissance, ce qui augmenterait la couverture vaccinale des populations.
V.E. - SCIENCE & VIE N°1156 > Janvier > 2014 |
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Pourquoi les Nouveau-nés Sourient-ils ? |
On est tenté de répondre : "Parce qu'ils sont contents". Sauf qu'on n'en sait rien !
Avant 6 semaines, le petit humain n'utilise pas le sourire comme nous. Souriez-lui, il ne vous rend pas la pareille ; câlinez-le, il se détend mais ne sourit pas pour montrer son bien-être. En revanche, pendant son sommeil, il ne lésine pas sur les risettes, ni sur les minniques de dégoût ou de colère d'ailleurs. Ces expressions faciales sont-elles bien ce qu'elles semblent être ?
Les sourires, en tout cas, ont les mêmes caractéristiques que les nôtres : même durée moyenne, même forme, même tendances à sourire en coin en soulevant le côté gauche de la bouche. Reste à savoir ce qu'ils traduisent. "Nous n'avons pas réussi à relier ces miniques à une émotion particulière. Les situations de bien-être, comme se trouver repus ou être cajolé par sa mannan, ne semblent pas en déclencher un plus grand nombre", analyse Marie-Josèphe Challannel, pédiatre et chercheuse à l'Inserm. Ces émotions pourraient être vécues en rêve. L'ennui, c'est qu'on ignore si le nouveau-né réve : "On pense plutôt que les miniques correspondent à la mise en place des circuits nerveux entre le cerveau et les muscles du visage. Ce serait une sorte d'entrainement génétiquement programmé avant le vrai sourire social, celui pour communiquer". D'ailleurs, le sourire "aux anges" disparaît vers deux mois, quand l'enfant commence à sourire volontairement à ses proches.
S.R.-C. - SCIENCE & VIE JUNIOR HS N°97 > Décembre > 2012 |
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C'est la Voix de la Mère qui Apprend à bien Prononcer |
Pour le nouveau-né, la voix de la mère n'est pas seulement familière : elle stimule aussi l'apprentissage du langage et sa prononciation.
Maryse Lassonde et ses collègues de l'université de Montréal, au Canada, ont posé des électrodes sur le crâne de nouveau-nés moins de vingt-quatre heures après leur naissance : une exploration cérébrale qui n'avait jamais été pratiquée chez des bébés aussi jeunes. Tandis qu'ils dormaient, leur maman et une autre femme, à la voix familière et au timbre proche, prononçaient la lettre "A".
Résultat : la voix familière n'active que les zones de reconnaissance de la voix. En revanche, celle de la mère sollicite les zones du langage et de la motricité, située dans l'hémisphère gauche, qui commande le bon placement de la bouche et de la langue. Ainsi, en parlant à son bébé, et cela alors même qu'il est encore dans son ventre, la mère l'entraîne à maîtriser sa langue "maternelle" - la bien nommée -, et prépare ses futures capacités motrices pour bien articuler cette langue. "Au cours de la grossesse, le bébé est constamment exposé à la voix de sa maman. Ce qui l'incite à l'associer au langage, contrairement à la voix de l'étrangère qui, elle, est analysée en tant que voix", explique Maryse Lassonde. Quant à la voix du père, son impact sur l'acquisition du langage reste à définir.
V.B. - SCIENCE & VIE > Mars > 2011 |
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Le Premier Souffle tient à un Gène |
Le délicat passage, à la naissance, d'une vie aquatique intra-utérine à une vie aérienne, repose sur un seul gène.
"Ce gène, TSHZ3, commande l'activité de neurones du groupe respiratoire parafacial, qui intervient dans la respiration néonatale des mammifères", explique Laurent Fasano, de l'Institut de biologie du développement de Marseille. Pour le prouver, le chercheur et son équipe ont inactivé ce gène chez des souris. Résultat : à la naissance, les souriceaux ne respirent pas et meurent en quelques minutes. Leurs neurones ne présentent pas d'activité rythmique à l'origine des mouvements respiratoires automatiques. "Même s'il existe d'autres neurones chargés de préparer le fœtus à la respiration aérienne, et dont l'activité rythmique ne dépend pas de ce gène, ils ne peuvent prendre le relais", précise Laurent Fasano. Ces résultats pourraient permettre de mieux comprendre les maladies respiratoires héréditaires, l'apnée du sommeil et le syndrome de la mort subite du nourrisson.
V.B. - SCIENCE & VIE > Novembre > 2010 |
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Le Lait Maternel Transmet des... Bactéries |
Le lait maternel permet de transmettre au nourrisson des composants de la flore intestinale de leur mère.
Une équipe de l'INRA et du centre de recherche Nestlé vient de montrer que les bactéries intestinales maternelles sont véhiculées, via le lait, jusqu'au nourrisson par des cellules du système immunitaire (macrophages, cellules dendritiques). Le passage de ces cellules dans le sang, puis dans le lait maternel, était déjà connu, mais la présence des bactéries, elle, n'avait jamais été démontrée. Jusqu'à la naissance, le tube digestif de l'enfant est vierge de toute flore microbienne. Il faut attendre l'accouchement pour que le nourrisson absorbe les bactéries de son environnement, qui colonisent ensuite son intestin. L'apport de bactéries par le lait maternel viendrait alors en complément. Les bactéries maternelles ainsi implantées joueraient un rôle important dans l'acquisition de l'immunité du bébé.
J.C. - SCIENCE & VIE > Mai > 2007 |
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