Amazonie : le Monde des Zo'é

L'Homme, Espèce Menacée ?

ÇA M'INTÉRESSE Questions-Réponses N°17 > Février-Avril > 2017

Amazonie : le Paradis des Zo'é

"Dans une trouée de la forêt profonde juste sous l'équateur, notre reporter exceptionnel Nicolas HULOT vient de découvrir "le royaume de l'harmonie". Une tribu de 242 âmes, les ZO'é, que la civilisation n'a pas abimées.

Amazonie. Ils vivent à l'écart de la civilisation depuis l'âge de pierre. On les appelle les Zo'é. Et ils sont 242 qui appliquent, comme leurs ancêtres, les lois du partage et de la modération. Leur existance est indissociable de ce décor immuable, et pourtant menacé. Comme un sablier qui s'écoule, la forêt amazonienne et les arbres abattus disparaissent à la vitesse de 100 m² par seconde. Déjà, c'est plus que la surface de la France qui a été arrachée à ce territoire grand comme l'Europe, indispensable à l'équilibre de la planète. Nicolas Hulot a voulu rencontrer les gardiens de ce temple : les tribus d'Indiens rescapés de la préhistoire pour affronter les méfaits du IIIè millénaire. Les Indiens Zo'é nous ignorent, mais nous ne pouvons pas igorer les Zo'é. Ils possèdent peut-être l'antidote du poison qui détruit la Terre.

"Le paradis existe, nous l'avons retrouvé"

Nicolas Hulot : "Jamais ne me sont autant apparues certaines vérités nous concernant. Comme si les Zo'é nous délivraient un ultime message de raison et de sagesse".


Les Zo'é continuent de vivre en petits clans abrités par des huttes de paille. Ils sont protégés par le Funai, l'organisme gouvernemental chargé de la défense des cultures indigènes.

Au cour de la selva, au nord de Santarem, un des plus gros ports de L'Amazonie brésilienne, les Zo'é ont réussi à perpétuer leur mode de vie ancestral à mille lieues des prétendus bienfaits de la civilisation. Ces chasseur-cueilleurs, qui se sont peu à peu mis à une agriculture rudimentaires, habitent toujours dans des huttes collectives partagées par plusieurs familles élargies. Il n'y a pas de stricts systèmes de parenté parmi les tribus amazoniennes. Dès les années 30, l'ethnologue français Clause Lévi-Strauss avait été frappé par l'incroyableliberté de ces peuples. Les "natifs" se comptaient par millions quand les Européens ont débarqué sur le Nouveau Monde. Ils ne sont plus aujourd'hui que quelques centaines de milliers. Au Brésil, près de la moitié restent fidèles à leur exitance traditionnelle. Pour leur plus grand bonheur.

Zo'é signifie "nous". Ils sont nus. Et moi qui suis habillé, parmi eux, je suis embarrassé. Assis les pieds dans l'eau, je regarde les enfants s'ébattre dans la rivière, cernée d'un jardin infini. Un chahut joyeux se mêle au murmure subtil de la cascade. L'un des enfants me tend un ananas sauvage, cueilli juste à côté. Une vieille femme magnifique, le corps luisant, rouge, enduit d'une substance végétale, marmonne un chant rituel en berçant un bébé. Sur ses épaules sautille un singe minuscule. Les bains des bébés sont quasiment un rituel chez les Zo'é qui se lavent à toute heure du jour. L'eau est leur meilleure allié contre les forces mauvaises. Un homme, au regard doux et profond, se balance dans son hamac. La main en coquille contre l'oreille, il l'accompagne en rythme. Plus loin, un groupe de chasseurs agiles, l'arc à la main, courent sur la trace de pécaris, les porcs sauvages.
Ils n'ont que 10 ans et ils tirent déjà à l'arc comme des maîtres. Pécaris et toucans seront bientôt les cibles préférées de ces gamins de la jungle. Un "bushmaster", terrible serpent à sonnette à la blessure mortelle, a été tué à côté du village.
Quand les parents partent en forêt ou au champ, ils attachent leurs enfants à un piquet afin qu'ils ne risquent pas d'accident (à g). Les enfants grandissent avec pour première compagnie des oiseaux retenus par un fil. Les animaux qui ont échappé à leurs flèches sont à jamais leurs protégés (à d).

Les femmes se bousculent pour attraper les porcelets qui seront élevés avec grand soin. En amont, des jeunes tordent et pressent une plante au-dessus de l'eau pour en extraire une sève qui, en absorbant l'oxygène, assommera les poissons. Cette méthode de pêche est restée celle de leurs ancêtres. Les poissons abondent dans l'Erepecuru et le Cuminapanema, affluents de l'Amazone qui délimitent le territoire des Zo'é. Pour les capturer, ils n'utilisent ni lignes ni hameçons : ils pressent et écrasent au-dessus de l'eau des fagots de mekun, une plante gorgée d'un suc blanc aux étranges pouvoirs. Celui-ci, ruisselant dans la rivière, raréfie son oxygène. Nulle cruauté : les poissons, engourdis, remontent vers la surface. Les pêcheurs n'ont qu'à les guetter avec leurs arcs, voire à les ramasser à mains nues. Cette partie de pêche est un jeu pour les enfants, chargés d'attendre en aval les poissons qui tentent de fuir. J'observe, émerveillé, la plénitude de la vie humaine. Depuis plus de trente ans que je fouille, entre autres pour "Ushuaïa", tous les horizons du monde, je crois avoir croisé ou côtoyé une belle palette de l'humanité. Même si je suis loin d'être blasé, la vue du premier indigène venu ne me tourne plus la tête. Mais ma rencontre avec les Indiens Zo'é a été une vraie tempête mentale. Jamais certaines vérités ne me sont apparues de manière aussi évidente. Comme si, d'instinct, ils nous délivraient un ultime message de raison et de sagesse, eux qui ne soupçonnent même pas notre existence. En séjournant dans leur univers, comme un chapitre oublié de la Genèse, m'apparaissaient tous les excès de notre civilisation.
Quelque part dans le nord de la forêt amazonienne, dans l'Etat de Para, sous l'équateur, une trouée de la forêt, le refuge des derniers hommes libres. J'ai l'impression de découvrir le royaume de l'harmonie. Aucun lieu, aucune rencontre ne m'a rendu ce mot si évident. A me demander si cette origine de l'humanité n'en est pas une forme d'aboutissement.

Le mot "merci" n'existe pas dans la langue zo'é car le partage est ici spontané. La convoitise est étrangère. L'est également son mal associé, la jalousie. On ne demande pas, on obtient ; la solidarité est une seconde nature. On ne manque de rien car tout est là, gracieusement, à portée de main. Il y a un équilibre rare et précieux entre besoin et satisfaction. Les Indiens Zo'é n'ont pas vraiment de conscience d'eux-mêmes : ils appartiennent d'abord à leur tribu, ce grand corps collectif où tout est réparti selon des lois immuables. Ici, pas de profit ni de gloire individuels, on ne se dit même pas merci tant l'entraide semble couler de source. Comme des millions d'indigènes des Amériques avant eux, les Zo'é communiquent dans une intimité exceptionnelle avec la nature et les autres membres de leur communauté. Contrairement à leurs voisins du nord-ouest amazonien, les fameux Yanomami, surnommés les gens féroces, les Zo'é coulent des jours paisibles au fond de la plus grande forêt pluviale du monde. Aucun conflit durable n'est encore venu assombrir leur quotidien paradisiaque.
Dans ce territoire vaste comme l'Europe vivent ou survivent quelque 400.000 Indiens répartis en près de 225 ethnies ; une quinzaine d'entre elles comptent moins de 50 membres. Erling, l'ethnologue qui nous accompagne, m'affirme même qu'il existe dans la forêt brésilienne, à la frontière péruvienne, un homme apeuré qui serait le dernier représentant d'une tribu disparue.

À l'arrivée des conquistadors, les Indiens étaient plus de 6 millions. Sur les 1300 langues parlées alors, il n'en subsiste que 181. Certaines ne sont connues que de 400 locuteurs. En Amazonie, il ne reste aujourd'hui que 50 groupes d'Indiens avec lesquels aucun contact n'a été établi. Avec les Zo'é, il ne l'a été que dans les années 80. Depuis, la Funai, l'administration responsable des Indiens du Brésil, veille sur eux après que des missionnaires zélés eurent tenté quelques conversions et transgressions tragiques.
Peu avant notre arrivée, un homme est mort sous la mâchoire d'un jaguar. Sa hutte a été brûlée avec ses quelques affaires lors d'une singulière cérémonie nocturne destinée à se réconcilier avec leur grand ancêtre Sihièt, une sorte de héros culturel. Sa famille a été aussitôt accueillie sous un autre toit.


Après la mort violente d'un des leurs, les Zo'é ont organisé une fête du Seh'py. Ils se sont alors parés de jupes végétale que les femmes vont rendre à la forêt. Ainsi disparaîtront les mauvaises vibrations qui ont perturbées la tribu. Le "poturu" traditionnel fiché dans le menton, se purifie avec de l'écorce d'un sibo'y, l'arbre à savon.

Les Zo'é n'étaient plus que 133 en 1991, après les premiers contacts avec l'autre monde. A présent, leur communauté compte 242 membres, avec deux naissances récentes. Deux cent quarante-deux survivants d'une histoire inconnue, sans écriture ni vestiges qui pourraient éclairer leur passé. Des clandestins de l'Histoire que la canopée dissimulait depuis toujours. À part deux ou trois morceaux de miroirs brisés, abandonnés probablement par les missionnaires, dans lesquels chacun n'en finit pas de se mirer, rien ne semble avoir changé dans leur univers depuis des siècles. Il y a bien, depuis peu, le petit avion de la Funai qui se pose parfois à proximité d'un des villages. Il dépose alors un médecin de Santarem qui dispense des soins essentiels. Seule contribution modeste de "l'autre monde" pour soutenir la démographie de ce peuple pacifique mis en danger par l'arrivée des missionnaires et leur cortège de pathologies nouvelles. Aujourd'hui, Joao, le chef de la mission Funai, le seul étranger à parler la langue des Zo'é, veille jalousement et scrupuleusement sur leur intégrité géographique et culturelle. Son obsession est que les Zo'é restent maîtres de leur destin, que rien ni personne ne puisse influer sur le cours de leur existence ou la perturber. Il a seulement construit une infirmerie et un lieu de soins dentaires. Il se bat pour trouver le minimum de fonds pour assurer la pérennité du dispositif.

La première chose qui vient à l'esprit, au mot "civilisation", est une certaine rondeur, une certaine tendresse maternelle, souvent loin de la brutalité, de la rigueur et de la rigidité qu'inspirent nos sociétés. Ici, pas de cris, pas de coups, pas de précipitation, tout semble douceur, calme et mesure. Au côté des Zo'é, il faut oublier nos certitudes. Et tout simplement les regarder vivre. Ils ont beaucoup plus à nous apprendre que nous n'avons à leur enseigner. Il émane d'eux une autre vérité, une part essentielle et authentique d'humanité, comme s'ils en étaient l'unité de mesure, la référence. Ils vivent nus.
Les corps sont beaux, la peau est peu scarifiée, rarement blessée. Les hommes entourent leur pénis ou leur front de lanières de palmier. Les femmes, parfois coiffées d'un bandeau de plumes blanches de vautour, nouent des fils de coton autour de leurs chevilles ou de leurs genoux. Elles ont aussi les poignets ceints de bracelets en bogues de châtaignier. Dans cet univers de nudité, nous mesurons combien chez nous tout est fait pour la dissimuler. Le je et l'ego n'ont pas place ici, chacun apparaît tel qu'il est. Il n'y a chez eux ni chef ni chaman ; nul besoin d'autorité ni d'organisation hiérarchique.
Nécessité fait loi ! L'expérience vaut respect. Le savoir se transmet sans exclusive et sans retenue, il est un bien collectif, l'héritage qui unit et relie ceux d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Ces clés précieuses innées et acquises pour vivre et survivre dans la forêt. La polygamie et la polyandrie sont les bases de la relation familiale et de la cohésion sociale dans cette communauté dépourvue d'esprit guerrier. Si, d'exception, une tension survient, on saisit sans brutalité les protagonistes et on les immobilise sur le sol. Une femme est alors chargée de les chatouiller sur le ventre... Tout finit dans un immense rire général. L'antidote des Zo'é pour tuer le conflit dans l'ouf. Depuis toute éternité, les Zo'é pratiquent la chasse et la pêche. Ce n'est qu'au cours des derniers siècle qu'ils se sont mis à cultiver des légumes et des céréales. Totalement inscrit dans leur écosystème, ces "primitifs" savent intuitivement quelle est la quantité annuelle de gibier et de poissons qu'ils peuvent prélever sans rompre l'équilibre de leur environnement. L'exubérance de l'Amazonie est un leurre : ses sols sont plus pauvres qu'il n'y paraît et ses réserves halieutiques et cynégétiques sont restreintes. Les Indiens le savent et ne transgressent jamais les limites que Mère nature leur octroie. Si les activités vivrières les occupent une bonne partie de la journée, les Zo'é tiennent plus que tout aux moments de détente qui les rassemblent régulièrement.
Qu'ils coupent un arbre ou capturent un pécari, les Zo'é s'excusent presque de leur geste en effectuant des rituels de conciliation. Ils ne tuent que pour manger et vivent dans une grande complicité avec des animaux qui ont échappé à leurs flèches et sont à jamais leurs protégés. Chasseurs d'excellence, ils cultivent aussi le manioc et collectent une sorte de châtaigne ainsi que de nombreux tubercules, des piments divers et plusieurs variétés de bananes. Enfin, ils récoltent un coton sauvage destiné à la confection d'ornements et de liens.
Les Zo'é ignorent le gâchis. Ils ont conscience que leur vie est entre les mains de la nature qu'ils célèbrent, et n'y prélèvent que le nécessaire. Quel contraste avec notre histoire que l'on s'obstine à voir comme une libération progressive des contraintes de la nature. Un affranchissement proportionnel au bonheur, la domination de la nature comme gage de notre intelligence. Ils réparent leurs arcs, recyclent leur hamac, leur seul mobilier, quand il est usé. Ils vivent à l'économie sans le savoir. Seule entorse, le labret, nommé "poturu", du bois dont il est fait, et qui perce leurs mentons ; une marque de beauté et d'identité sociale. Il est porté avec fierté et reste le symbole ethnique par excellence. Nicolas Hulot assite à la fabrication du "poturu" qui sera placé dans la lèvre inférieure des filles, à 7 ans, et des garçons à 9 ans.
L'écologie, un comportement originel, inné, délité au fil de nos prouesses scientifiques et que la force des choses nous oblige à réadapter ; ironie de l'histoire ou leçon des enfants de la forêt ? Les Zo'é ont la beauté de ceux qui vivent sans angoisse. Ils parlent, se touchent, surveillent les enfants sans relâche et soutiennent les anciens sans effort. Il y a des tâches, mais pas de travail ni d'obligations. Les uns chassent ou pêchent, d'autres cuisinent, vannent, tissent, soignent et entretiennent le foyer pendant que certains se lavent ou aiguisent les flèches.
Fabriquées avec des bambous et des plumes de vautour, les flèches sont préparées avec un soin extrême. Les pointes sont soigneusement aiguisées en fonction de l'usage et du gibier auxquels ont les destine.
Mais ils jouent aussi, chantent, dansent, câlinent, regardent, se parent, apprennent, enseignent et souvent ne font rien, sans pour autant s'ennuyer. L'esprit divague, le visage est épanoui. Ils savent vivre le moment présent. Le temps, comme l'Amazone, se dilate dans l'infini. Et nous réalisons combien de liens nous avons sacrifiés à la notion de possession. On mesure l'outrance de notre société standardisée, basée sur le pouvoir, la compétition, le rendement et l'accumulation. On prend conscience à travers eux de l'absurdité de notre quotidien, régi par la satisfaction de nos désirs matériels, confondant plaisir et bonheur, oubliant que l'ombre de la convoitise, c'est la frustration, et que l'ombre du plaisir, c'est la douleur. Et nous traînons souvent derrière nous un mal-être indéfinissable, le désarroi tragique de ceux que rien ne relie à rien dans un monde parfois vide de sens. Les Zo'é, dont la seule fortune est la forêt, nous enseignent sans le savoir que le bonheur n'est pas dans les choses : il est un bien de l'âme.
La géographie a fait l'Histoire et, aujourd'hui, l'Histoire défait la géographie. "La forêt précède les hommes, les déserts les suivent", constatait amèrement Chateaubriand. La forêt a fait les Indiens, sa disparition annoncée sonnera leur glas. Et, curieusement, cela pourrait être le signe annonciateur de notre propre disparition. Tant notre sort est lié à celui des forêts tropicales en général et de la forêt amazonienne en particulier. Pourtant, chaque jour, de nouveaux fronts s'ouvrent et la dévastent un peu plus. L'équivalent de la France a déjà succombé aux feux rampants de la civilisation. Le Pérou a ouvert 70 % de l'Amazonie péruvienne à l'exploration pétrolière ; le Brésil s'apprête à construire cinq barrages sur le fleuve Xingu qui inonderont le territoire des Indiens Kayapo... Comble de l'absurdité, à l'heure de la conférence de Bali, où l'on constate notre quasi-impuissance à endiguer le réchauffement global, nous assistons en spectateurs informés à la réduction fulgurante du plus efficace puits de carbone. Ce territoire inviolé et assiégé à la fois, ces millions d'hectares qui protègent et abritent les derniers hommes libres, Zo'é ou autres Indiens, stockent aussi des milliards de tonnes de CO2 que nous tentons par ailleurs, sans grand succès, d'éviter d'émettre. L'Amazonie est notre providence et, en mettant la forêt en coupe réglée pour son bois, on compromet l'avenir de la planète tout entière. Pour arracher à la forêt ses richesses minières qui offriront plus de luxe à une minorité ou plus de confort à d'autres, pour cultiver demain plus encore de canne à sucre pour les agrocarburants des pays les plus riches, ce sont 100 mètres carrés par seconde, 2,2 millions d'hectares par an qui partent en fumée ! Le plus grand réservoir de biodiversité et de ressources naturelles est mis à sac. Des clés agronomiques et médicales irremplaçables et inestimables pour le futur sont jetées par la fenêtre de notre petite et unique maison Terre. Chaque arbre qui disparaît, c'est autant de nuages en moins. Plus d'arbres, plus d'eau, dans un territoire qui produit un cinquième de l'eau douce du monde. En spoliant les Indiens de leur territoire, en cédant aux barons du soja qui, chaque jour, empiètent un peu plus sur le couvert forestier pour nourrir, entre autres, notre bétail - lequel, au passage, pourrait se passer de ce complément alimentaire en utilisant la prairie -, on sacrifie un peu plus l'avenir de ceux qui n'ont rien demandé à personne : les Indiens aujourd'hui et, demain, nos enfants.
Dans un monde où le virtuel et l'artificiel occultent le réel, les Zo'é forcent le regard vers la réalité. Cette tribu inespérée, où l'être prime sur l'avoir, nous ouvre un chemin. Notre société matérialiste sans limites n'a pas d'issue dans un monde clos. Il y a une voie nouvelle et supérieure pour une civilisation fondée sur deux règles d'or : la modération et le partage.
Avec les Indiens Zo'é, nous avons une communauté de destin. Ignorant les dangers qui les menacent, ils risquent de le subir ; nous, qui savons, nous pouvons encore agir. Où que nous soyons, chacun de nos comportements, de nos actes de consommation individuels et collectifs sont déterminants pour l'avenir. L'Amazonie est notre centre de gravité. Nous sommes tous des Amazoniens.

Photos George Bosio et Gilles Santantonio
Pour soutenir l'association Amazoe, en charge d'aider et de protéger les Indiens Zo'é, vous pouvez envoyer vos dons à la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme, 6 rue de l'Est, 92100 Boulogne, en précisant "À l'intention des Indiens Zo'é".

Nicolas Hulot - Paris Match > 2008
 

   
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