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Pour répondre à cette question, il faut revenir au XVIIIè siècle, lorsque le botaniste Carl von Linné, père de la classification des espèces, a donné une définition scientifique de la notion de race : une subdivision de l'espèce humaine, basée sur des critères physiques. Or, les fondements des critères physiques sont en partie déterminés par les gènes. Il n'y a donc discipline plus indiquée que la génétique pour alimenter le débat, d'autant plus qu'elle se prête merveilleusement à la classification scientifique. Elle s'intéresse aux molécules d'ADN qui constituent notre patrimoine génétique. Cet ADN contient les informations indispensables à la fabrication de milliers de protéines nécessaires aux cellules pour bâtir et faire fonctionner l'organisme. Des protéines dont dépendent en partie la couleur de la peau, la taille ou la prédisposition plus ou moins forte à diverses maladies, etc. Or, en 2003, le génome humain était entièrement décrypté, révélant un enchaînement de 3,2 milliards d'éléments répartis le long de la molécule d'ADN. Et il apparaît que, d'un individu à l'autre, cet enchaînement ne varie que pour un emplacement sur dix mille.
DES RACES, ÇA SE FABRIQUE Chez les animaux domestiques, les races n'ont rien de naturel. La plupart des races de chiens ont ainsi été créées il y a moins d'un siècle, en faisant se reproduire des individus présentant tous deux des caractères recherchés (poils longs, nez écrasé, comportement maléable...). Les descendants ayant hérité de ce trait sont amenés à se reproduire avec d'autres chiens aux caractéristiques identiques, souvent leurs frères ou leurs parents. Quelques dizaines d'années de ce traitement suffisent pour obtenir des chiens très typés. Si différents les uns des autres que les généticiens préfèrent parler de sous-espèce plutôt que de race, notion scientifiquement moins rigoureuse. Reste qu'au fil de cette sélection artificielle, la consanguinité favorise le développement de maladies génétiques. C'est par exemple le cas des briards qui sont souvent atteints de cécité ou des dobermans qui souffrent parfois de narcolepsie. Si les hommes sont tous des bâtards, et qu'on ne peut en isoler des races, c'est donc un signe de bonne santé !
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