Le Cerveau et le Coma

Même dans un Coma très Profond, une Activitée Cérébrale peut être Détectée

Un électroencéphalogramme plat ne signifie pas forcément que le cerveau n'a plus aucune activité.

Des ondes cérébrales jamais observées auparavant ont été repérées chez un patient plongé dans un coma très profond. En poursuivant leurs tests en laboratoire, les chercheurs de l'université de Montréal à l'origine de la découverte ont déterminé que ces ondes étaient émises par une zone profonde du cerveau, l'hippocampe. Le cortex (couche externe) demeure, lui, inactif, ce qui explique que l'électroencéphalogramme soit plat. Reste à étudier le rôle de ces ondes, notamment dans la récupération des facultés après un coma.

E.A. - SCIENCE & VIE N°1155 > Décembre > 2013

Analyse des Comas

Un coma est un état d'inconscience dans lequel le cerveau fonctionne à son plus bas niveau de vigilance.

Habituellement, le cerveau transmet des signaux chimiques continus depuis le cortex cérébral (la couche externe) jusqu'au tronc cérébral (qui est continu avec la moelle épinière). Le cortex cérébral est divisé en aires sensorielles, motrices et d'association. Le tronc cérébral régule les fonctions automatiques telles que les battements du cour. Pour "communiquer" entre eux, les signaux passent dans le tronc cérébral via un chemin neural appelé système réticulé activateur (SRA). Le SRA est comme un bouton interrupteur : coupez le circuit et vous éteignez la perception du cerveau. Lorsqu'il fonctionne normalement, le SRA envoie des messages depuis un endroit appelé formation réticulée, par l'intermédiaire du thalamus (une masse de neurones dans la partie supérieure du tronc cérébral) vers le cortex cérébral. Durant le sommeil, les neurones du SRA fonctionnent au ralenti mais sont toujours actifs.
Le coma survient lorsque le SRA est perturbé par la maladie ou une lésion cérébrale. L'activité étant trop réduite pour que le cortex traite l'information, la personne sombre dans l'inconscience. Les médecins mesurent le degré de conscience d'un patient d'après l'échelle de Glasgow, ainsi que d'après les réponses motrices et verbales. Plus le score est bas, plus le coma est profond. Une personne dans le coma peut mourir, revenir à elle ou bien passer à un état végétatif. Une personne dans un état végétatif a une fonction cérébrale réduite (des actions comme la respiration) et des fonctions du tronc cérébral légèrement plus actives, comme être en mesure d'ouvrir les yeux. Le coma n'est pas la même chose que le "syndrome d'enfermement" où la personne est pleinement consciente mais paralysée.

SORTIR D'UN COMA : La sortie d'un coma dépend de la cause de ce dernier. Induit par une infetion, il peut s'inverser avec des antibiotiques, et la surpression peut être résolue en drainant le fluide. Un coma dure rarement plus de quatre semaines mais la récupération est progressive : au début, le patient peut n'être alerte que durant quelques minutes. La sortie du coma est liée à son score sur l'échelle de Glasgow : ceux qui ont le taux le plus bas dans les premières 24 heures, sont susceptibles de mourir ou de rester dans un état végétatif, tandis que ceux dont le score est dans la fourchette supérieure peuvent se remettre entièrement. Le patient se réveille généralement dans un profond état de confusion ; dans la plupart des cas il réapprend peu à peu, souvent à l'aide de physiothérapie (massages, ...) et d'ergothérapie (utilisation de travaux manuels notamment), les aptitudes de base telles que marcher, parler et manger.

COMMENT ÇA MARCHE N°36 > Juin > 2013

Dans le Coma, le Cerveau se Réorganise

Lorsqu'un patient est plongé dans le coma, son cerveau n'en devient pas pour autant inactif.

Grâce à des images obtenues par IRM fonctionnelle, une équipe de chercheurs franco-britannique vient de montrer que, comparées a celles d'un patient conscient, les connexions neuronales du cerveau d'une personne dans le coma ne diminuent pas. Autrement dit, il s'y échange toujours autant de données. En revanche, la cartographie des flux d'informations est largement modifiée. "Dans le cerveau, il existe ce que l'on appelle des 'hubs', des zones où la connectivité est plus importante, explique Sophie Achard, l'une des chercheuses du CNRS de Grenoble ayant participé à ces travaux. Si l'on comparait le cerveau à un réseau de transports en commun, ces hubs seraient les stations où se croisent le plus de lignes. Or, chez les patients dans le coma, ils sont déplacés : ils ne se trouvent pas au même endroit que dans le cerveau des personnes conscientes. Il y a une vraie réorganisation du trafic".
Les scientifiques ne savent pas encore expliquer les raisons de cette réorganisation, ni dire si elle est la cause ou la conséquence du coma. Mais ils travaillent d'ores et déjà à déterminer si la manière dont s'est réorganisé le cerveau influence la façon dont le patient récupère.

C.H. - SCIENCE & VIE > Février > 2013
 

   
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