Cerveau des Hommes et des Femmes |
Une Différence Cérébrale entre les 2 Sexes |

C.G. - SCIENCES ET AVENIR N°926 > Avril > 2024 |
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Le Cerveau d'un Homme différent de celui d'une Femme ? |

F.L. - SCIENCE & VIE QUESTIONS N°38 > Septembre-Novembre > 2020 |
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Avons-nous le Même Cerveau ? |





K.H. - ÇA M'INTÉRESSE HS N°9 > Avril-Mai > 2018 |
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Est-il Vrai que le Cerveau des Hommes est différent de celui des Femmes ? |
Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. Tel est le titre du best-seller de l'Américain John Gray, qui défend l'idée que les différences de comportement hommes/femmes proviennent de structures psychiques fondamentalement dissemblables. La science peut-elle véritablement établir de réelles différences entre le cerveau des hommes et celui des femmes ? Rien n'est moins sûr.
Le débat fait rage autour de l'idée d'un cerveau sexué, opposant des hypothèses qui ne sont ni démontrées ni invalidées...
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir étudié la question. Au XIXe siècle, au moment où le cerveau fut désigné comme le siège de la pensée à la place du cour, le grand neuro-anatomiste Paul Broca s'est évertué à comparer des cerveaux humains. Pendant des années, il a rempli des boites crâniennes de grenaille de plomb pour en évaluer le volume, et prélevé des cerveaux sur des cadavres pour les mettre sur la balance. "Il ne faut pas perdre de vue que la femme est en moyenne un peu moins intelligente que l'homme", faisait-il remarquer en 1861 dans son ouvrage Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races.
GROSSES TÊTES, MAIS CERVEAUX LÉGERS : "Il est donc permis de supposer que la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle". L'argument du poids du cerveau servait donc clairement à justifier la hiérarchie sociale entre les sexes établie à cette époque. Mais à l'heure de la parité, qu'en est-il réellement : hommes et femmes ont-ils le même cerveau ? Cette question est encore loin d'être anodine, car elle sous-tend toutes les interrogations sur la part de l'inné et de l'acquis dans nos comportements et la controverse reste lourde d'implications sociales. Ainsi, pour Catherine Vidal, neurobiologiste à l'Institut Pasteur de Paris et fervente militante féministe, promouvoir l'idée que les capacités mentales sont inscrites dans la nature biologique de chacun, ce serait abandonner tout espoir d'égalité. Car dès lors, "pourquoi pousser les filles à faire des sciences et les garçons à apprendre les langues ? A quoi bon le soutien scolaire et la mixité ? Si l'on donne une explication 'naturelle' aux différences sociales et professionnelles entre hommes et femmes, tout programme pour l'égalité des chances devient inutile".
Une chose est sûre, la démonstration de Paul Broca ne tient pas. Les poids des cerveaux variant considérablement d'un individu à l'autre, quel que soit son genre, et il n'y a aucun rapport entre poids du cerveau et aptitudes intellectuelles. La preuve : le cerveau d'Anatole France ne pesait qu'un kilo, quand celui d'Ivan Tourgueniev atteignait le double ! Quant à Einstein, il se situait en dessous de la moyenne avec un cerveau de seulement 1230 grammes.
L'INFLUENCE DE L'ENVIRONNEMENT : Depuis, la bataille se fait à coup de publications scientifiques, entre les tenants d'un cerveau sexué et leurs opposants. Si de nos jours le débat n'est toujours pas tranché, qu'il repose fondamentalement de chaque côté sur des hypothèses scientifiques qui ne sont ni totalement démontrées ni invalidées. On peut toutefois retenir que, lorsqu'il vient au monde, le nouveau-né a un cerveau encore inachevé. 90 % de ses connexions neuronales se construiront plus tard, fortement guidées par les stimulations de l'environnement intérieur de l'enfant (hormones, alimentation, maladies) et celles de son environnement extérieur (les interactions familiales et sociales)... La "plasticité" du cerveau, c'est précisément cette propriété qu'il a de se modeler en fonction de l'expérience vécue. Chez les pianistes professionnels, par exemple, on voit les régions du cortex cérébral spécialisées dans la motricité des doigts, dans l'audition et dans la vision s'épaissir, et ces modifications sont directement proportionnelles au temps consacré à l'apprentissage du piano pendant l'enfance.
En resumé, les différences entre les individus d'un même sexe dépassent largement les différences entre les deux sexes. Que l'on soit fille ou garçon importe peu, chacun façonne son cerveau à l'aune de son histoire. Les données scientifiques disponibles sur le cerveau ne parviennent pas à générer un consensus. Mais si le débat se déleste peu à peu de sa charge idéologique et s'enrichit de nouvelles avancées scientifiques, peut-être finira-t-il par mettre tous les chercheurs d'accord ?
R.B. - SCIENCE & VIE QUESTIONS RÉPONSES N°7 > Mai > 2012 |
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