Notre Cerveau en Questions

Pourquoi a-t-on des Poils dans le Cerveau ?

N.P. - ÇA M'INTÉRESSE QUESTIONS N°33 > Janvier-Mars > 2021

Est-il Vrai que nous utilisont que 10 % de notre Cerveau ?

H.R. - SCIENCES ET AVENIR N°865 > Mars > 2019

Pourquoi avons-nous un Cerveau Reptilien ?

Une partie du cerveau tout entière dédiée à l'instinct, les reflexes imbattables de nos lointains prédécesseurs à écailles qui sillonnaient la Terre il y a 200 millions d'années : tel serait notre cerveau "reptilien", structure anatomique la plus ancienne de l'organe de l'esprit, profondément enfouie dans notre crâne.

Certains livres de développement personnel appellent à s'en servir davantage que de la raison pour prendre des décisions urgentes. Mais en réalité, si nous avons bien un cerveau rapide, support de nos meilleurs réflexes, nous n'avons pas de cerveau reptilien. Du moins, pas tel que l'imaginait dans les années 1960 le neurobiologiste américain Paul MacLean, qui a popularisé la notion de "cerveau à trois étages" : le cerveau de l'homme moderne empilerait, du bas vers le haut, un cerveau archaique (dit reptilien), responsable des fonctions de survie ; un cerveau "limbique", en charge des émotions ; et un "néocortex", à qui l'on devrait la pensée abstraite et rationnelle. C'est dans cet ordre que le cerveau des êtres vivants se serait complexifié au fil de l'évolution. Et l'homme jouirait des trois structures à la fois.

FACE AU DANGER, DES REFLEXES RAPIDES : Sauf que cette vision est inexacte. L'étude du cerveau des reptiles a montré qu'ils disposent bien d'un cortex, qui traite plus que de simples réflexes. Le cerveau limbique est, quant à lui, une vue de l'esprit : le traitement des émotions, chez l'homme, n'est pas réservé à une unique couche intermédiaire de la matière cérébrale, mais se distribue aussi bien dans les régions dites récentes que dans les couches profondes supposées reptiliennes.
Reste à l'appui de cette idée selon laquelle une partie du cerveau serait spécialisée dans la gestion des réflexes de survie le phénomène bien attesté de "vision aveugle". Durant la première Guerre mondiale, des soldats sévèrement blessés à l'arrière de la tête, privés de cortex visuel et donc rendus aveugles, plongeaient encore pour éviter les balles. L'explication ? Un court-circuit cérébral faisait transiter les signaux transmis par la rétine directement vers l'amygdale, sans passer par le cortex visuel. C'est ce même court-circuit qui déclenche une réaction de peur rapide et automatique à la vue d'une forme menaçante, par exemple une ligne sinueuse dans l'herbe évoquant un serpent. Cette vision aveugle permet de percevoir un contenu émotionnel, comme le danger, avant de prendre conscience du contenu visuel. L'amygdale, noyau pair situé entre les 2 hémisphères cérébraux, est la pièce centrale de notre cerveau émotionnel. Face à un danger potentiel, elle transmet d'abord un signal au thalamus, filtre des informations sensorielles et motrices. À partir de là, le signal nerveux peut suivre deux voies. Dans la "voie longue", il est transmis au cortex visuel, où il sera comparé, analysé, évalué, puis redirigé vers l'hypothalamus et le tronc cérébral, deux régions qui vont déclencher la réponse émotionnelle. Dans la "voie courte", le signal est directement relayé vers l'hypothalamus et le tronc cérébral, sans "consulter" au préalable le cortex visuel. Instantanément ou presque, le rythme cardiaque s'accélère, la sueur perle aux paumes des mains et l'iris se contracte, préparant le corps à l'action.

R.V. - SCIENCE & VIE QUESTIONS RÉPONSES N°7 > Mai > 2012

Est-il Vrai que l'on utilise seulement 10 % de notre Cerveau ?

Cette idée reçue est aussi largement répandue que fausse. Dire que le cerveau n'utilise que 10 % de ses capacités, c'est un peu comme prétendre qu'une équipe sportive ne joue pas à 100 %, puisqu'une partie de ses joueurs ne prend pas part directement à chaque action.

En réalité, tout le cerveau est utilisé, mais pas au même moment. Depuis une vingtaine d'années, les techniques d'imagerie qui permettent de suivre l'activité du cerveau en temps réel le montrent bien. La résonance magnétique fonctionnelle (IRMt) et la tomographie par émission de positons (PET scan) indiquent en outre que les régions activées lorsque nous parlons, lisons, bougeons... sont réparties dans tout le cerveau. Preuve que toute l'activité cérébrale n'est ni restreinte à un domaine qui représenterait 10 % du volume total du cerveau, ni a 10 % de ses cellules nerveuses, les neurones. "En réalité, les neurones sont tous dans un état de veille permanent. Pour eux, il s'agit même d'une nécessité vitale, puisqu'un neurone non stimulé dégénère, explique Rémi Gervais (Laboratoire de neurosciences sensorielles, Inserm, à Lyon). Si 90 % de notre cerveau étaient inactifs, tous ces neurones auraient disparu et notre cerveau ne représenterait que 10 % de son volume actuel.

E.N. - SCIENCE & VIE QUESTIONS RÉPONSES N°7 > Mai > 2012

N'utilise-t-on Vraiment que 10 % de notre Cerveau ?

Cette question fait allusion à une idée aussi largement répandue qu'elle est... fausse. Car il s'agit là d'un mythe, dont l'origine apparaît floue.

Est-ce une erreur d'interprétation des travaux de Karl Lashley qui, en 1930, observa que des rats dont une grande partie du cerveau était détruite continuaient à apprendre certaines tâches ? Ou bien le fait que les neurones ne représentent que 10 % des cellules nerveuses du cerveau a-t-il semé le trouble (90 % étant les cellules gliales, réputées n'être que des assistantes des neurones) ? Toujours est-il que l'idée selon laquelle nous n'utilisons que 10 % des capacités de notre cerveau est largement admise.
Or, il n'en est rien. Certes, nous avons souvent l'impression de ne pas utiliser toutes les capacités de notre cerveau. Un peu comme notre ordinateur que nous employons uniquement comme traitement de texte ou pour surfer sur Internet. Cependant, toutes les régions de notre cerveau ont une fonction. C'est juste que selon les tâches à accomplir, certaines sont plus actives, alors que d'autres le sont moins.
Les techniques d'imagerie qui permettent de suivre l'activité du cerveau en temps réel montrent bien depuis une vingtaine d'années que la thèse des 10 % ne tient pas la route. La résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et la tomographie par émission de positons (PET scan) indiquent que les régions activées lorsque nous parlons, lisons, bougeons, pensons... - sont réparties dans tout le cerveau, preuve que toute l'activité cérébrale n'est ni restreinte à un domaine qui représenterait 10 % du volume total du cerveau, ni à 10 % des neurones. De même, les lésions lors d'accidents cérébraux et de traumatismes crâniens confirment que si seuls 10 % de notre cerveau étaient utilisés, la plupart des séquelles toucheraient une région inactive et ne seraient pas handicapantes, ce qui est loin d'être le cas !

UN ÉTAT DE VEILLE PERMANENT

En fait, comme l'a montré la neurologue Malia Mason (Harvard Medical School, Boston), aucune région n'est inactive, et ce, même lorsqu'elle n'est pas impliquée dans une tâche. "En réalité, les neurones sont tous dans un état de veille permanent. Pour eux, il s'agit même d'une nécessité vitale, puisqu'un neurone non stimulé dégenère, explique Rémi Gervais (Neurosciences sensorielles, Inserm, Lyon). Si 90 % de notre cerveau étaient inactifs, tous ces neurones auraient disparu et notre cerveau ne représenterait que 10 % de son volume actuel, ce qui n'est pas le cas."
Cependant, tous les neurones ne sont pas tous aussi actifs au même moment. Comme chacun l'a sans doute déjà constaté, nous sommes incapables de courir, manger et lire en même temps. Une de ces actions va prédominer sur les autres. En effet, le cerveau ne peut accomplir qu'un nombre limité de fonctions en même temps ; en revanche, il est capable de mobiliser rapidement d'autres réseaux de neurones pour répondre à une nouvelle stimulation. Ce qui explique que l'on puisse se concentrer sur un article et, la seconde suivante, jouer au ballon avec son enfant. Il est donc évident que nous n'utilisons pas 100 % de nos capacités cognitives à chaque instant.
Mais la bonne nouvelle, c'est que même si nous utilisons tous nos neurones, on peut encore améliorer nos capacités intellectuelles. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que ce n'est pas la quantité de neurones qui compte, mais le nombre de connexions établies entre eux. Ce cablage n'est pas fixe, il est plastique, c'est-à-dire que l'apprentissage permet de mettre en place de nouvelles connexions. S'il fallait encore un ultime argument, on pourrait ajouter que la sélection naturelle aurait sans doute interdit l'apparition d'une espèce dont l'organe le plus consommateur d'énergie serait inutile à 90 %.

QUE FAIT LE CERVEAU QUAND ON NE FAIT RIEN ?

Rêvasser serait l'activité par défaut du cerveau. En effet, même lorsque nous paraissons inactifs, nos neurones ne sont pas au repos : nous continuons à respirer, à bouger, etc. - autant de fonctions contrôlées par notre cerveau. Mais une autre activité est présente pendant ces pauses, quoiqu'elle passe souvent inaperçue car inconsciente et plus ou moins présente en fonction des personnes : ce sont les pensées traversant l'esprit sans que l'on en contrôle la succession. Et justement : une équipe de scientifiques vient d'identifier les régions du cerveau impliquées, qu'ils ont appelées "réseau par défaut". Le niveau d'activité de ce réseau augmente dès que notre concentration sur une ou des tâches diminue. C'est en comparant l'activité cérébrale de 19 volontaires pendant et après l'apprentissage d'une succession de lettres, que l'équipe de Neil Macrae (université d'Aberdeen, Ecosse) a corrélé la propension à rêvasser et le niveau d'activité de ce réseau neuronal particulier.

E.N. - SCIENCE & VIE > Mai > 2007
 

   
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