Les amibes sont des êtres vivants unicellulaires eucaryotes anciennement classés dans le grand groupe des protozoaires. Leur nom vient du grec amoibe signifiant "transformation". Les amibes (Amoebozoa), sont des protozoaires simples de taille variant entre 20 µm et 1 mm de longueur (mais le plus souvent entre 200 µm et 500 µm), vivant en eaux douces ou salées, capables de se déplacer par de multiples déformations du cytosquelette appelées pseudopodes, elles peuvent plus rarement être équipées de flagelles pour assurer leur mobilité. À ne pas confondre avec les amiboïdes (également nommés rhizopodes) qui sont un sous-groupe des amibes (200 espèces environ) d'organismes vivants unicellulaires hétérotrophes. Ce sont des organismes non-photosynthétiques : la chlorophylle parfois observée dans leurs cytoplasmes provient de microalgues phagocytées et en cours d'assimilation par l'amibe. Les amibes ont été pour la première fois décrites par August Johann Rosel von Rosenhof en 1757. ANATOMIE
Les amibes ont un seul grand pseudopode tubulaire dans leur partie antérieure et plusieurs autres ramifications secondaires sur les côtés. L'espèce la plus célèbre, Amoeba proteus (<-) mesure en moyenne environ 220 à 740 µm de longueur quand elle se déplace, ce qui en fait un géant dans le monde des amoeboides.
HABITAT Les amibes sont des protozoaires qui occupent presque tous les compartiments de l'environnement aquatique et des sols humides. REPRODUCTION Les amibes, comme les autres organismes unicellulaires eucaryotes, se reproduisent de façon asexuée par mitose et cytocinèse (à ne pas confondre avec la fission binaire qui est la façon dont les procaryotes (bactéries) se reproduisent). ALIMENTATION Elles se nourrissent principalement de microalgues ou d'autres protozoaires plus petits qu'elles, tels que des euglènes, diatomées, chlorelles, qu'elles ingèrent par phagocytose. L'AMIBE DANS L'ENVIRONNEMENT On distingue les amibes libres des amibes parasitaires.
PATHOGÉNICITÉ Certaines amibes ont un pouvoir pathogène pour diverses espèces, dont l'Homme. C'est le cas de Entamoeba histolytica responsable de la dysenterie amibienne ou amibiase dans les milieux tropicaux. La prévalence de ce protozoaire varie considérablement dans les différents groupes de population et est généralement étroitement liée aux conditions socio-économiques. Les taux les plus élevés sont retrouvés dans des endroits dépourvus d'installations sanitaires comme les toilettes, égouts ou dépourvus d'accès à l'eau potable. Une espèce particulièrement dangereuse : Naegleria fowleri est responsable d'une très rare (environ 200 cas dans le monde) mais gravissime pathologie : la méningo-encéphalite amibienne primitive (ou MEAP) presque systématiquement mortelle pour l'Homme (~ 97% de mortalité dans les 15 jours). Le genre Acanthamoeba comme l'espèce Acanthamoeba castellanii est responsable d'encéphalite amibienne granulomateuse (ou EAG) ou d'atteintes oculaires (kératite ou kérato-uvéite) chez les animaux et humains immunodéprimés. SYSTÈME IMMUNITAIRE DE L'AMIBE Le système immunitaire primitif de l'amibe est constitué de "cellules sentinelles" qui ont une capacité de stockage dix fois plus importante que les autres cellules ; ces cellules spécifiques éliminent toxines et bactéries. Les Acanthamoeba s'avèrent plus résistantes que les Naegleria (plus de 40 fois plus en termes de durée de survie dans une eau (40 mn contre 1mn). 0,5 mg/l de chlore actif (acide hypochloreux) est le minium nécessaire dans une piscine pour éliminer les amibes, ce qui implique 0,5 à 1 mg/l de chlore actif en permanence. Si l'acide hypochloreux est activé par 5 à 10 % de brome naissant, le chlore tue les amibes plus rapidement. Certaines amibes font preuve d'une relative résistance à certains biocides (dont le chlore actif des piscines, sous un certain seuil de concentration). GÉNOMIQUE Une autre caractéristique remarquable des amibes est la grande taille de leur génome. L'espèce Amoeba proteus (->) a 270 milliards (109) de paires de bases dans son génome, et Polychaos dubium (autrefois nommé Amoeba dubia) en compte 670 miliards. Le génome humain est petit par contraste (environ 2,9 milliards de bases).
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