Le roman Moby Dick, de Herman Melville, est en fait un mythe. D'où l'extraordinaire surprise d'être confronté à la realté, avec une baleine blanche...

Lors du passage du détroit de Olga, dans l'archipel du Svalbard, sur le bord de trois arbres Antigua vue de miroitement est la structure massive d'une baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) de couleur blanche, semblable à un iceberg à la surface des eaux. Puis, devant les yeux de l'équipage et 31 passagers, la baleine a navigué avec sa queue énorme. Elle n'est probablement pas albinos : le dessous de la queue montre les taches blanches et noires typiques du Megaptère ; la synthèse des pigments de la peau, par conséquent, n'est pas perturbé dans l'ensemble de l'organisme, comme chez un vrai albinos. Au contraire, ça pourrait être un albinisme incomplet : une mutation génétique, seulement dans des parties spécifiques du corps n'ayant pas de pigments.
Partout dans le monde, on n'y compte que quatre baleines blanches. L'un de ces Megaptères a été repéré à plusieurs reprises au large de la côte du Queensland, en Australie, où il a été observé. Beaucoup plus nombreux et régulièrement blancs, le béluga adulte (Delphinapterus leucas), cétacés des eaux arctiques et subarctiques.

Pour la première fois, deux baleines à bosse ont emprunté le passage du nord-ouest, ce raccourci entre l'Atlantique et le Pacifique, ouvert par la fonte de la banquise arctique.

Il s'agit de deux mâles de 15 et 17 mètres, qui se sont croisés, sans se rencontrer.

Une technique de pêche des baleines à bosse bluffait depuis longtemps les scientifiques : Megaptera novaeangliae, une géante qui peut atteindre 14 mètres de long, est en effet capable d'encercler un banc de harengs dans un filet de bulles !

L'équipe de David Wiley, biologiste à la NOAA, l'agence américaine responsable de l'étude de l'océan et de l'atmosphère, vient enfin de comprendre comment. Grâce à des balises posées sur une dizaine d'individus, les scientifiques ont enregistré la course sous-marine en trois dimensions du cétacé en pleine chasse.

La géante plonge d'abord en profondeur puis remonte vers le haut en décrivant des spirales et en libérant de l'air. Elle forme ainsi une barrière visuelle autour de ses proies et n'a plus qu'à surgir, la gueule grande ouverte, à l'intérieur de cette nasse pour festoyer... La baleine à bosse peut également nager en formant une "double boucle" : elle encercle une première fois les poissons, claque la nageoire à la surface pour les assourdir et fait un dernier tour pour les capturer ! Selon les auteurs de l'étude, de telles techniques de chasse se révèlent aussi complexes que l'utilisation d'outils par les grands singes.

Une baleine à bosse a effectué la plus longue migration recensée chez les mammifères !

Repérée au Brésil par des biologistes américains, elle a été photographiée deux ans plus tard au large de Madagascar, soit 9.800 km plus loin.