C'est le record en apnée jamais enregistré.

Une baleine à bec de Cuvier a plongé à cette profondeur au large de la Californie.

Son apnée a duré 2 heures et 17 minutes.

Les mammiféres marins doivent leurs talents d'apnéistes aux propriétés particulières de leur myoglobine, la protéine qui transporte l'oxygène dans les muscles, comme l'hémoglobine dans le sang.

Très concentrée chez les espèces championnes de plongée, comme le lion de mer (photo) ou le cachalot, elle fixe davantage d'oxygène que celle des autres mammifères. Une équipe de chercheurs britanniques, canadiens et américains a découvert que ces capacités reposent sur les charges électriques portées par la molécule : les myoglobines des animaux plongeurs sont plus fortement chargées que les autres. À la manière de deux aimants qui se repoussent, ces charges empêchent les molécules de se coller les unes aux autres, libérant plus de surface pour fixer l'oxygène.

Marsouins, otaries, phoques, baleines : ces mammifères marins sont affectés par les mêmes pathogènes que les animaux terrestres.

C'est la révélation faite à la remcontre annuelle de l'American Association for the Advancement of Science, à Vancouver, le 21 fevrier. Entre 1998 et 2010, les services vétérinaires de la côte ouest du Canada et des Etats-Unis ont récupéré et autopsié 5000 cadavres d'animaux marins échoués sur les plages. "Les maladies infectieuses sont responsables de 40 % de la mortalité", assure Stephen Raverty, du centre de santé animale de Colombie-Britannique. Et les agents en cause sont très souvent les mêmes que ceux rencontrés à terre. Les chercheurs ont ainsi annoncé le premier cas de présence de Neospora caninum chez des otaries. Ce pathogène est connu pour provoquer des avortements chez les vaches laitières et des dégénérescences musculaires chez les chiens. Autre exemple, Cryptococcus gattii : un champignon présent sur les eucalyptus en décomposition a été retrouvé chez des marsouins. Quant aux mammifères marins décédés de maladies neurologiques, ils étaient infectés par deux parasites, Toroplasma et Sarcocystis, présent dans les excréments de félins sauvages. Or, selon le Programme de l'Onu pour l'environnement (Pnue), 80 % de la pollution des mers est d'origine terrestre. Pas étonnant donc d'y trouver ces microbes. Mais l'empleur de leur diffusion étonne encore les scientifiques.

Leur appareil respiratoire n'admet pas d'échanges entre le sang et l'air, évitant la formation de bulles d'azote.

"En principe, non, répond Vincent Ridoux, du Centre de recherche sur les mammifères marins à la Rochelle. Ces animaux dotés de poumons et vivant dans l'eau font, après une plongée, une remontée lente, mais régulière, sans réels paliers de décompression.

"Ces arrêts sont pratiqués chez l'homme afin d'évacuer en douceur l'azote dissous dans le sang lors de la descente, et d'éviter ainsi la formation de bulles qui peuvent causer des lésions, voire la mort.

Or, les mammifères marins vident leurs poumons avant de plonger et n'ont donc qu'un faible apport d'azote supplémentaire. En outre, cet air est "stocké" dans des zones de l'appareil respiratoire où il n'y a aucun échange entre le sang et l'air. Cependant, des animaux comme le cachalot peuvent souffrir d'accidents de décompression. Ainsi, une étude de la Woods Hole Oceanographie Institution (Massachusetts) montre qu'une interaction avec des sonars peut perturber la façon dont les animaux gèrent leur vitesse de remontée lors d'un mouvement de fuite ou de panique.