Monde ANIMAL - Eucaryotes - Invertébrés
Bilateria, Protostomia, Lophotrochozoa, Mollusca (environ 80.000 espèces) |
Le Monde des Calmars Géants (Architeuthis et Mesonychoteuthis)
Céphalopodes (829 espèces), Decabrachia, Oegopsida (25 genres, env 300 espèces) |
SCIENCE & VIE JUNIOR N°292 > Janvier > 2014 |
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Le Calmar Colessal expose enfin son Anatomie (Mesonychoteuthis hamiltoni) |
Trois cours, des yeux grands comme des ballons de basket... Des scientifiques ont réalisé l'autopsie hors normes de ce monstre marin, animal aussi discret que méconnu.
CLASSIFICATION - Trois groupes de céphalopodes : Les céphalopodes actuels sont des animaux à corps mous qui descendant d'ancêtres ayant une coquille externe et dont le dernier représentant, véritable fossile vivant, est le nautile. Ils comptent trois groupes. Les seiches ont gardé une coquille interne calcifiée, l'os ; les calmars ont une structure en chitine, la plume ; enfin, les poulpes (ou pieuvres) ont perdu toute structure solide.
Poissons déchiquetés, oufs, tissus chitineux, poche d'encre, trois cours... et un tout petit cerveau. Voilà ce que les scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle de Nouvelle-Zélande (Te Papa Tongarewa) ont découvert à l'intérieur de Mesonychoteuthis hamiltoni en procedant à l'autopsie complète d'un calmar colossal parfaitement conservé. Une operation exceptionnelle, tant cet animal, en dépit de sa taille gigantesque pouvant atteindre 10 mètres, est d'une extrême discretion. Au point que 142.000 personnes de 180 pays ont suivi, fascinées, l'événement diffusé en direct sur le Web en septembre.
Ce monstre marin, dont les plus gros spécimens pourraient peser plus d'une tonne, vit dans les eaux glacées de l'Antarctique à des profondeurs supérieures à 1000 m, là où l'obscurité est permanente. Jamais personne n'a pu le filmer dans son milieu naturel, à l'inverse de son cousin Architeuthis dux - le calmar géant - saisi en 2005 par les caméras d'une équipe scientifique japonaise dans le Pacifique nord. Pendant longtemps, les chercheurs en ont connu l'existence uniquement à travers des résidus retrouvés dans l'estomac de cachalots, son unique prédateur. Il a fallu attendre 2003 pour qu'un premier spécimen de 150 kilos, très abimé, soit enfin capturé par un bateau de pêche en mer de Ross, qui baigne le continent Antarctique. En 2007, un palangrier néo-zélandais, à la recherche de légines australes, remonte alors une autre femelle, de 495 kilos cette fois, accrochée à un hameçon. Hélas, là encore, l'animal est abimé lors de son chargement à bord. Il est cependant réfrigéré et une première autopsie peut avoir lieu sous la direction de la biologiste Kat Bolstad. Ce spécimen a été naturalisé et est présenté au public de Te Papa Tongarewa. Le coup de chance survient enfin en décembre 2013 lorsque le même bateau, dirigé par le même capitaine, remonte une autre femelle de 4,2 m pour 350 kilos ! Cette fois, l'équipage fait preuve de d'avantage de délicatesse pour remonter à bord le monstre marin, d'une circonférence de 1 m : "Il y avait eu tellement d'excitation autour de la prise précédente que nous avons pensé qu'il valait mieux faire encore plus attention à celle-là pour la recherche", a raconté le pêcheur à la presse néo-zélandaise. C'est donc un calmar quasi indemne que Kat Bolstad et son équipe ont pu cette fois autopsier le 17 septembre.
Son petit osophage l'oblige à picorer ses proies : Selon les strics de son bec, les scientifiques ont pu determiner que l'animal avait vraisemblablement 2 ans, ce qui démontre qu'il ne faut à cette espèce que peu de temps pour passer de quelques millimètres, lors de l'éclosion de l'ouf, à une respectable taille adulte. Les ovaires de cette femelle étaient d'ailleurs encore remplis d'oufs. Son corps, doté de deux ailerons d'un mètre de long sur un de large, s'est révélé beaucoup plus massif et musculeux par rapport à celui des autres espèces de calmars. Outre son tout petit cerveau de 100 grammes, en forme de beignet entourant l'osophage, ce sont les yeux qui constituent la principale caractéristique du céphalopode : énormes ! Situés de chaque côté de la tête, ils mesurent 27 cm de diamètre, soit la taille d'un ballon de basket. Avec cette vision bilatérale difficile pour l'animal de ciblet avec précision un poisson passant à portée de ses 8 bras et de ses 2 longs tentacules. Aussi ces organes sont-ils dotés de photophores, des structures bioluminescentes situées en bordure de rétine et qui, telles des lampes torches, émettent une lumière suffisante pour éclairer 100 mètres devant l'animal.
Pour partir en chasse, le calmar placerait ses bras au-dessus de sa tête, comme le font les cacatoes quand ils dressent leurs plumes sommitales. Mais si son bec, dont la partie inférieure atteint 5 cm, peut paraître impressionnant, son osophage ne dépasse pas 10 mm de diamètre. Pas question d'avaler de grosses bouchées ! Il picore la chair de ses proies retenues dans ses bras, comme la légine, ce poisson de 2 m dont il fait son ordinaire. L'examen des tentacules a par ailleurs révélé des griffes composées de chitine, comme les carapaces des crustacés, mais ces ergots acérés ont la particularité de pouvoir effectuer des rotations pour mieux agripper les proies. Comme les autres céphalopodes, le calmar colossal possède aussi 3 cours : 2 pour le fonctionnement des branchies et le troisième pour celui du corps entier. Les chercheurs se demandent aussi pourquoi l'animal est toujours doté d'une poche d'encre - le leurre traditionnel de défense des calmars - alors qu'il évolue dans les obscures profondeurs abyssales. La connaissance désormais plus précise de la biologie du calmar colossal permet d'éclairer quelques aspects de son mode de vie et de sa place dans la chaîne alimentaire des profondeurs de l'Antarctique. Grand prédateur de légines, mais représentant lui-même 80 % de la nourriture des cachalots, Mesonychoteuthis hamiltoni est un élément essentiel du bon fonctionnement de ces mystérieux écosystèmes marins.
Loïc Chauveau - SCIENCES ET AVENIR N°813 > Novembre > 2014 |
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En remontant un calmar géant rarissime, des pêcheurs ont mis au jour le plus gros invertébré jamais vu. Mais comment ces animaux dépassent-ils 10 m en un peu plus d'un an ? Pour le savoir, des bébés calmars géants von être élevés en aquarium. Une première.
Dans les bestiaires et les livres de biologie, Architeuthis, le "calmar géant", comme son nom scientifique l'indique, figure comme le plus gros invertébré jamais répertorié. Avec ses 13 m de long, tentacules compris, difficile en effet de lui contester cette place. C'est pourtant chose faite : le géant vient d'être détrôné par le Mesonychoteuthis, ou "calmar colossal". L'animal était certes connu depuis 1925 grâce à des restes de spécimens adultes (bras, becs...) trouvés dans l'estomac de cachalots, mais on n'avait jamais réussi à vérifier ses dimensions. Jusqu'à ce qu'un navire de pêche néo-zélandais ne capture une femelle adulte dans les eaux de l'Antarctique, fin mars 2003. La bête pêchée est une femelle mesurant 5 mètres et pesant 150 kg. Elle n'en serait qu'au milieu de sa croissance. Son corps (ou "manteau" : abdomen et tête, bras et tentacules non compris) dépasse déjà de 25 cm le plus grand des Architeuthis scientifiquement mesurés, ajoute Steve O'Shea, biologiste à l'Institut de recherche sur les sciences de la terre et de l'océan d'Auckland (Nouvelle-Zélande), l'un des meilleurs spécialistes mondiaux des calmars géants. En examinant le spécimen post mortem, nous avons pu mesurer un bec dont le rosfre de la partie inférieure (Lower Beak Rostral Length ou LRL, une référence standard qui permet d'évaluer la taille des calmars) atteint 37 mm. Or, nous avons déjà retrouvé dans l'estomac de cachalots, dont le calmar constitue l'une des proies préférées, des becs semblables présentant une LRL de 48 mm ! Nous en déduisons sans trop de risques que la taille corporelle de Mesonychoteuthis atteindrait 4 m, soit 56 % de plus que celle d'Architeuthis..." Bien que ses tentacules soient plus courts que ceux d'Architeuthis, le "calmar colossal" pourrait atteindre une taille similaire, soit 13 m. Avec un poids notablement supérieur à partir des 150 kg de la femelle examinée, Steve O'Shea estime à 350 kg le poids maximal d'un Mesonychoteuthis, contre 275 kg "seulement" pour le plus gros Architeuthis. Reste que la vraie découverte,c'est qu'il n'existe donc pas un seul calmar géant, mais deux.
Avec une taite maximale de 13 m (et non 18 m comme souvent indiqué), les calmars géants Architeuthis (275 kg) et Mesonychoteuthis (350 kg) sont les plus grands invertébrés jamais répertoriés. Les méduses comme la physalie, capable d'atteindre 20 m de long, sont en effet constituées de colonies d'individus de petite taille. Toutefois, ces dimensions restent bien inférieures a celles atteintes par les vertébrés, en particulier les baleines, qui peuvent atteindre jusqu'à 30 m de long. Oui, mais les calmars géants, animaux dont l'absence d'observation directe renforce le caractère mythique, se distinguent des vertébrés par la rapidité de leur croissance en effet, trois ans suffiraient pour qu'ils passent de 10 mm à leur taille maximale !
D'EXTRAORDINAIRES "MACHINES À GRANDIR" : Leur taille impressionnante, les mythes liés à leur existence sufrisent à expliquer l'engouement des biologistes (et du grand public !) pour les calmars géants de toutes espèces. Mais ce ne sont pas les seules raisons de cet intérêt : ces animaux si méconnus constituent pour la science des énigmes vivantes, dont la plus mystérieuse et la plus passionnante reste celle de leur croissance météorique. Selon les méthiodes de calcul de l'àge, basées sur le comptage des stries journalières des statolithes (organes calcifiés liés à l'équilibre), l'Architeuthis le plus âgé jamais trouvé ne dépasserait pas 460 jours. Soit un peu plus de 15 mois pour passer de 2 mm à 13 m ! Un record !
Avec 25 cm de diamètre, soit la taille d'une assiette à dessert, les yeux d'Architeuthis sont les plus gros de tout le règne animal. Ceux de Mesonychoteuthis pourraient être plus grands encore ! Capables de capter le moindre photon dans des zones où sévit une pénombre quasi totale, de tels organes constituent un avantage décisif pour la chasse.
P.G. - SCIENCE & VIE > Juin > 2003 |
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Plus Grand Spécimen connu |
Le 22 février 2007, les autorités néo-zélandaises annoncèrent qu'un calmar colossal de 10 mètres de long et de 450 kilos avait été capturé par un bateau de pêche au large de l'Antarctique, dans la mer de Ross.
WIKIPEDIA > Novembre > 2007 |
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Juillet 2008, Melbourne, Australie : 12 mètres de long, 248 kg.
12 mètres de long, 248 kg, madame Calamar n'a pas vraiment la taille mannequin.
Et pourtant, des centaines de personnes se sont ruées au museum d'histoire naturelle de Melbourne pour la découvrir...
Ou plutôt pour assister à sa dissection.
Il faut dire que ce spécimen récupéré par 550 mètres de fond est le plus grand jamais pêché au large de l'Australie.
CHOC N°111 > Septembre > 2008 |
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