Dans l’océan, les raies mobula et manta se déplacent avec une grâce exceptionnelle, planant et tournoyant la bouche ouverte pour se nourrir près de la surface.

Le Sri Lanka figure en tête de la liste des pays dont les pêcheries ciblent les raies mobula (ici, sur un marché bondé de Negombo) et manta. Suivent l'Inde, le Pérou, l'Indonésie et la Chine.

Or, affirme une nouvelle étude, leur population est en danger à cause de l'appétit des humains pour leurs branchies - ces filaments qui filtrent le plancton et le krill. Du fait de la demande chinoise pour les branchies séchées, censées guérir la varicelle et d'autres maladies, une grande raie manta peut se vendre plusieurs centaines d'euros, contre un peu plus de 15 € et jusqu'à 80 pour sa chair seule. L'étude estime que le marché mondial a représenté 100.000 raies environ l'an passé. Ce qui ne présage rien de bon pour près d'une douzaine d'espèces de mobulidés, dont beaucoup sont classées comme vulnérables ou quasi menacées par l'Union internationale pour la conservation de la nature. "Dès que les raies ont commencé à apparaître sur les étals, nous avons craint qu'elles disparaissent des mers au même rythme", explique Shawn Heinrichs, principal auteur du rapport publié par les groupes de conservation WildAid et Shark Savers. La pêche aux mobulidés a grimpé en flèche voilà une dizaine d'années. Malgré les efforts accrus des pêcheurs, les prises sont aujourd'hui moins nombreuses et plus petites, deux signes d'une population en péril, souligne Shawn Heinrichs. Dans le même temps, ces créatures sublimes se sont révélées une attraction touristique lucrative. Une source d'espoir pour l'avenir de ces habitantes des mers, lentes à se reproduire.