L'ichtyologie est la branche des sciences naturelles qui étudie les poissons du point de vue phylogénétique, morphologique, anatomique, physiologique, écologique, éthologique et systématique.

Les animaux étudiés par les ichtyologistes sont les poissons osseux (Osteichthyes), les poissons cartilagineux (Chondrichthyes) et les agnathes (aujourd'hui différenciés des poissons mais vivants en milieu aquatique). Les poissons ont traversé des millénaires d'évolution, et on recense autant d'espèces que tous les vertébrés regroupés. Si la plupart des espèces sont certainement aujourd'hui connues et décrites, l'étude biologique et la physiologie comportementale des poissons restent un domaine ouvert. L'ichtyologie fait appel à la biologie marine, à la limnologie et à l'océanographie. L'étude des poissons fossiles s'appelle la paléoichtyologie.

D'ici à 2050, les poissons pourraient perdre un quart de leur poids actuel.

En cause : la hausse des températures, qui s'accompagnera d'une baisse de la teneur en oxygène dissous dans l'eau. Ce qui aura pour conséquence physiologique de réduire la croissance des poissons.

L'évolution des techniques de pêche ne suffit pas à enrayer l'érosion.

La flotte de pêche actuelle doit fournir dix-sept fois plus d'efforts qu'il n'en fallait, en 1889, à son équivalent à voile et à vapeur pour remonter la même quantité de poissons des fonds marins. C'est la conclusion de Ruth Thurstan, de l'université de York, qui met en lumière une érosion drastique des populations depuis le début de l'industrialisation.

Ce n'est pas parce que les poissons vivent dans l'eau qu'ils n'ont pas besoin de s'hydrater.

Mais dans leur cas, l'opération s'avère subtile : elle dépend de la concentration en sels minéraux du milieu aquatique dans lequel ils vivent. Sachant que même lorsqu'ils en ont besoin, les poissons ne "boivent" pas forcément par la bouche : de l'eau entre aussi par leurs branchies, quand ils respirent. L'explication de cette curieuse façon de s'hydrater à une contrainte physiologique : l'osmose, c'est la tendance à l'équilibre entre la concentration en sels minéraux des cellules de leur corps et celle du liquide dans lequel ils nagent. En clair, les poissons doivent contrôler les entrées et sorties de sels minéraux et d'eau de leur corps, s'ils veulent conserver constant leur métabolisme (les échanges d'énergie au sein de l'organisme). Ce à quoi ils s'attachent en permanence. C'est en quelque sorte une lutte qu'ils ont d'ailleurs intérêt à mener à bien, car si l'équilibre osmotique entre leur organisme et le milieu extérieur est rompu, leur existence est tout bonnement menacée. Prenons le cas des poissons d'eau douce : leurs cellules sont plus concentrées en sels minéraux que le milieu extérieur. L'osmose tend donc, d'un côté, à y faire rentrer de l'eau, qui passe par les branchies en même temps que l'oxygène nécessaire à la respiration, de l'autre, à en faire sortir des sels minéraux.

FILTRE À SELS MINÉRAUX : Pour éviter que les cellules n'explosent à cause de cette entrée d'eau spontanée, ces poissons doivent éliminer un maximum d'eau dans leurs urines et ils ne boivent jamais par la bouche. Mais cela ne suffit pas : au niveau des branchies, tout poisson possède des cellules dites "à chlorure", qui régulent l'entrée et la sortie de sels minéraux. En eau douce, elles retiennent les minéraux qui sont entraînés, par l'osmose, à l'extérieur de l'organisme du poisson. Rien de tel dans l'eau de mer, car celle-ci s'avère plus concentrée en sels minéraux que les cellules des poissons. Là, pour contrer l'osmose, ces derniers ont développé 2 stratégies. Les invertébrés marins et les poissons cartilagineux (requins, raies) accumulent dans leurs cellules des sels minéraux comme le sulfate ou le sodium pour avoir la même concentration interne que l'eau de mer. Aucun échange d'eau ne se fait alors avec le milieu externe. Ces animaux-là non plus ne boivent jamais. Pour leur part, les poissons osseux (saumons, thons...) conservent une concentration cellulaire inférieure à celle de l'eau salée. Du coup, l'osmose entraîne une perte d'eau : ils se dessèchent. Pour éviter ce phénomène, ces poissons boivent en permanence par la bouche ; ils absorbent auxsi les sels minéraux marins grâce aux cellules à chlorure, qui fonctionnent à l'inverse de chez les poissons d'eau douce.

Oui, mais seulement ceux de mer ! Car la concentration en sel est alors plus élevée que celle du poisson, explique Patrick Prunet, directeur du laboratoire de génomique et physiologie des poissons à Rennes.

Par le mécanisme physiologique de l'osmose, le poisson perd de l'eau par les branchies. Ce qui n'est pas le cas en eau douce : le milieu extérieur possède un taux de sel plus faible que le poisson, qui absorbe donc constamment de l'eau dans son organisme. Afin de compenser cette perte en eau, le poisson de mer s'hydrate grâce à des capteurs situés dans la bouche qui déclenchent, en fonction de la salinité, le réflexe de boire dans le cerveau. "La gestion de l'eau est le principal problème du poisson. Sans sensation de soif ni contrôle nerveux, il peut mourir", conclut Patrick Prunet.