Cette simulation du rayonnement fossile (->) montre des fluctuations où les chercheurs traquent l'inflaton.

Chaque fois que les biographes de l'Univers sont confrontés à une observation qui ne cadre pas avec l'histoire, ils inventent un nouveau protagoniste, une nouvelle substance, et ajoutent quelques scènes au scénario, quand ce n'est pas un épisode entier.

Exemple : 380.000 ans après sa naissance, l'Univers - on le sait grâce au rayonnement fossile - était totalement homogène : on y trouvait la même chose partout ! Une situation tout bonnement impossible. Pourquoi ? Parce que même le véhicule le plus rapide de l'Univers, le photon, n'aurait pas eu le temps, en 380.000 ans, de mettre chaque parcelle de l'Univers à l'unisson. Et voilà que naît le besoin d'une nouvelle substance et d'un nouvel épisode. Démonstration : quelques fractions de fractions de seconde après le big bang, l'Univers alors minuscule était parfaitement homogène. Ensuite - et c'est là le nouvel épisode -, une nouvelle substance, qui remplissait l'Univers, a provoqué sa fulgurante expansion. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en moins de 10^-35 seconde, la taille de l'Univers a été multipliée par un facteur 10⁴⁰ ! Pour honorer la substance capable d'une telle prouesse, on lui a donné le nom "d'inflaton". Et ça marche, puisque, comme le dit Jean-Christophe Hamilton du laboratoire Astroparticule et cosmologie, "avec l'hypothèse de l'inflaton, on peut même expliquer la forme des fluctuations du rayonnement fossile". Reste que personne ne sait vraiment ce qu'est cet inflaton...