En revisitant la lumière et la masse, Einstein a créé une nouvelle entité : l'espace-temps.
Un mot du XXè siècle devenu indispensable pour décrire l'Univers.

Contre toute attente, cette image d'un champ à Siem Reap au Cambodge n'a pas été trafiquée sur photoshop mais a été obtenue selon la technique du "slit-scan".

Un procédé qui permet de compresser un clip vidéo en une seule image. "Je réalise des lignes de temps photographiques, explique l'auteur de ce cliché, le photographe californien Jay Mark Johnson. Comme mes photos mélangent les représentations de l'espace et du temps en une seule image hybride, elles donnent une vision spatiotemporelle du monde alterée".
Le procédé utilisé par Johnson est simple : L'appareil photo visionne le monde à travers une fente verticale immobile et prend des clichés successifs. Empilés, les clichés fournissent un véritable panorama temporel : le côté gauche de l'image correspond aux prises de vue les plus anciennes, le côté droit, aux prises les plus récentes. Comme le fond est immobile, il apparaît étiré, tandis que le paysan et ses boufs, en mouvement, sont nets. Les fans de science-fiction connaissent sans doute cette technique du slit-scan, qui a été utilisée dans "Star Trek : la nouvelle generation" et "2001, l'odyssée de l'espace".

En septembre 2006, S&V décryptait les travaux d'Alan Kostelecky, de l'université d'Indiana. Son ambition : traquer l'erreur qui entache peut-être les fondements de la physique, conduisant à l'incompatibilité entre relativité générale et mécanique quantique.

De nombreux physiciens essaient de concevoir une théorie qui les réconcilierait. Kostelecky a choisi, lui, d'examiner la trame qui les sous-tend : l'espace-temps.

Si l'espace-temps avait par exemple une direction privilégiée pour laquelle la vitesse de la lumière serait très légèrement différente, alors l'incompatibilité de ces théories serait compréhensible ! Le chercheur recense donc toutes les minuscules "distorsions" possibles de l'espace-temps. Pour l'heure, aucune n'a été découverte expérimentalement. Mais il montre aujourd'hui qu'il reste des distorsions très significatives à explorer : celles qui modifieraient les propriétés gravitationnelles d'un objet selon son mouvement ou sa composition. À notre échelle, ce serait le cas si les pommes ne tombent pas à la même vitesse dans tous les pays... et si les pommes rouges ne tombent pas comme les pommes jaunes !