L'Univers : Les Extraterrestres Existent |
Depuis des millénaires, on se demande si on est seul dans le cosmos. "La vie serait-elle un événement unique ? Ou quelque chose qui s'est produit plusieurs fois dans l'Univers ?"
De récentes découvertes nous rapprochent de la réponse. "On est sur le point de pouvoir affirmer si la vie existe ailleurs"...
Les recherches ont un but unique, trouver une forme de vie intelligente dans l'immensité de l'Univers. "Si on trouvait une civilisation avancée, ce serait la plus grande découverte de l'humanité. Encore plus fort que le feu".
La quête de vie extraterrestre a radicalement changé au cours des dernières décennies. Nos connaissances sur les fonds des océans et les bassins thermaux de Yellowstone, nous donne une idée de l'apparition de la vie sur terre. De là à imaginer l'émergence d'une vie ailleurs... C'est un voyage vers des planètes lointaines où des créatures étonnantes rodent peut-être.
Comment utilise-t-on les nouvelles technologies pour rechercher des civilisations extraterrestres avancées ? La Terre est-elle l'unique planète où la vie est apparue dans le cosmos ? Sommes-nous seuls ou faisons-nous parti de quelque chose de plus grand ? "N'y a-t-il que nous dans l'univers ? Toutes les grandes questions en découlent. Comment en est-on arrivé ici ? Où va-t-on ? Est-on simplement une pièce du puzzle ?", Phil Plait, astronome. Pendant longtemps, ce sujet était tabou pour la science. "Avant le milieu des années 90, cette question était gênante. Rechercher une vie extraterrestre, revenait à s'approcher dangereusement de la science-fiction", Geoff Marcy, astronome, université Berkeley.

Pendant des décennies, on a pas imaginé d'extraterrestres ailleurs qu'au cinéma. Après tout, un extraterrestre a besoin d'un foyer. Et l'on avait même pas trouvé de planète hors de notre système solaire. "Les scientifiques ne parlaient jamais des planètes autour d'autres étoiles. On ne pouvait pas les détecter. C'était un domaine scientifique l'on abordait pas", Geoff Marcy. En 1995, des astronomes découvrent une planète en orbite autour d'une étoile à 50 années-lumière de la Terre. Depuis, ils en ont trouvé des centaines d'autres. "Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, on a compris que notre Soleil avec les huit planètes qui tournent autour, n'étaient qu'un type de système planétaire parmi des milliards d'autres", Geoff Marcy. Ces découvertes sont passionnantes, mais une rencontre avec des extraterrestres n'est pas pour tout de suite. "La découverte de ces planètes a été spectaculaire. La plupart sont géantes". La majorité des mondes découverts sont des géants gazeux qui ne pourraient pas porter la vie. On ne peut pas marcher dessus. Il n'y a pas de surface solide. Ce sont des normes boulent d'hydrogène et d'hélium comme Jupiter et Saturne", Geoff Marcy.
On a trouvé quelques planètes rocheuses avec des surfaces dures, mais elles sont nettement plus grosses que la Terre et l'environnement y est particulièrement hostile. La planète Corot-7b est en orbite tellement près de son étoile, qu'en surface, la température peut atteindre 1600 °C. Ici, le lever du jour n'apporte aucun chant d'oiseau, mais plutôt une apocalypse d'explosions volcaniques. "Il fait tellement chaud sur ces planètes, qu'une chose aussi complexe que la vie ne peut pas s'y développer", David Helfand, université Quest, Canada. Les scientifiques se tournent à nouveau vers le tableau noir à la recherche demandent capable d'abriter la vie, de petites planètes rocheuses comme la Terre. "On ignore si la vie doit forcément évoluer à la surface de petites planètes rocheuses. Mais on sait que c'est ce qui se produit sur Terre. C'est donc logique de commencer les recherches par là", David Helfand.
La Terre est importante parce qu'on sait que cette petite planète avait tout pour créer la vie. Et si un monde lointain possède des conditions similaires, la vie pourrait s'y installer aussi. "Demandez à un biologiste de dresser la liste de tout ce qui est nécessaire à la vie. Il répondra, une source d'énergie, de l'oxygène, de l'eau, du carbone, des composés organiques, des acides aminés. Tous ces éléments", Phil Plait. Notre Terre est parfaitement adaptée à la vie pour de nombreuses raisons. La plus importante étant sa distance par rapport à notre source d'énergie, le Soleil. À 149 millions de kilomètres, la Terre est pile au bon endroit pour que l'eau existe à l'état liquide. Mais pourquoi l'eau liquide est-elle essentielle ?
"Imaginez un monde beaucoup plus chaud que la Terre et sans océans. Sans eau liquide à la surface. Ce serait un désert. Sans eau, pas d'interaction entre les grains de sable, et sans eau, rien ne permet aux atomes de former des molécules qui déboucheraient sur la vie. Mais dans un monde bien plus froid que la Terre, l'eau ne peut exister que sous forme de glace. Dans ce bloc de sable gelé, tous les grains sont soudés entre eux. Ils ne peuvent ni se déplacer, ni interagir. C'est pareil dans un monde gelé. Les atomes et les molécules ne peuvent pas s'agencer pour créer la vie. Mais si les températures, les conditions sont bonnes, comme sur Terre, on a de l'eau liquide. L'eau, permet aux grains de sable de se mélanger et de former des structures plus complexes. De la même façon, l'eau agit comme un shaker. Elle permet aux atomes et aux molécules de se combiner pour former des blocs de vie", Robert Hurt, astronome institut polytechnique de Californie.

Toute cette eau convient parfaitement au développement de la vie. Depuis l'apparition de la première forme de vie sur Terre, on estime à 100 milliards le nombre d'espèces qui ont existé sur la planète. Des millions sont encore présentes. Cela en dit long aux scientifiques qui guettent un signe de vie extraterrestre dans le cosmos. "Si on cherche la vie dans l'Univers, il faut comprendre qu'elle existe sous différentes formes et différentes tailles. La même chose se produit sur Terre.
Prenez cette poignée de terre, ce n'est pas que de la terre, elle contient plein de choses. Par exemple, un ver de terre, si on cherche un peu plus, on trouve ces minuscules mites. En continuant, on trouve ces petites créatures appelées protozoaires. Il y a encore plus petit, des milliards de bactéries. Une poignée de terre contient donc plein de créatures vivantes. Il ne faudra pas l'oublier si jamais on creuse un jour dans des mondes extraterrestres", Steve Jacobs, directeur de recherche Laboratoires Faraday. La vie ne se voit pas toujours à l'œil nu. C'est dans ces tas de terre que se trouve le secret de nos origines. Les scientifiques en sont conscients lorsqu'ils cherchent des signes de vie dans le cosmos. "Il faut commencer par chercher des bactéries, étant donné que c'est ce qu'il y a de plus courant. Si on n'en trouve pas, la probabilité de trouver de grands extraterrestres du genre E.T. est nettement plus faible", Phil Plait.
Existe-t-il d'autres planètes porteuses de vie ou au moins de bactéries ? On est sur le point de trouver la réponse puisque les scientifiques se sont lancés sur la piste de la vie dans le cosmos. Dans cette quête de vie extraterrestre, les scientifiques concentrent leurs études sur de petites planètes rocheuses comme la Terre. Mais chercher une autre Terre, revient à chercher une aiguille dans 1 milliard de bottes de foin. Parce qu'a des trillions de kilomètres, ces petites planètes se perdent dans la lueur aveuglante de leur étoile. "La triste vérité, c'est que les planètes semblables à la Terre sont de simples grains de poussière cosmique. C'est donc très difficile de les détecter", Geoff Marcy. Difficile mais pas impossible ! "De temps en temps, la planète passe directement entre l'étoile et nous. Quand ça arrive, c'est comme une petite éclipse. La luminosité de l'étoile chute. Il fait plus semble parce que la planète bloc la lumière de l'étoile et ce phénomène est visible", Phil Plait.

Des scientifiques ont construit un des télescopes les plus sensibles au monde et l'ont lancé dans l'espace. La mission Kepler ne nous aidera peut-être pas à trouver E.T., mais pourquoi pas sa maison. "Il y a une chose que Kepler accomplira parfaitement : mesurer la luminosité d'une centaine de milliers d'étoiles à de multiples reprises, pour voir si quelques-unes de ses étoiles baissent en intensité", Geoff Marcy. Déceler la très légère baisse de luminosité d'une petite planète devant une étoile à des milliers d'années-lumière, n'est pas facile. Mais le télescope Kepler est particulièrement sensible. "Pour vous donner une idée de la sensibilité de Kepler, je vais utiliser cette grosse lampe torche de la deuxième guerre mondiale. L'intensité de cette torche représente la luminosité maximale d'une étoile. Cette petite bille représente la planète. Quand la planète passe devant l'étoile, elle bloque une infime fraction de lumière, ce qui rend l'étoile légèrement moins brillante. C'est exactement ce que Kepler peut détecter", Geoff Marcy. Kepler peut détecter un changement de 0,01 % de luminosité sur une étoile. Mais une fois l'étoile repérée, il reste un autre problème... "Quand Kepler voit une étoile décliner en intensité, ça peut être dû à un grain de poussière qui passe devant le télescope. Il peut aussi y avoir des étoiles binaires, mutuellement en orbite l'une de l'autre, chacune pouvant bloquer la lumière de l'autre", Geoff Marcy.
Pour s'assurer que Kepler a vraiment trouvé une planète, les scientifiques utilisent un des plus grands télescopes basés sur Terre. Celui-ci peut aussi déterminer la masse de la planète et la distance par rapport à son étoile. Les scientifiques s'intéressent surtout aux petites planètes rocheuses situées dans la zone habitable. N'oublions pas l'importance de l'eau liquide pour la vie... Si une planète se trouve dans la zone habitable, elle n'est ni trop près, ni trop loin de son étoile. Il est donc possible que de l'eau y coule. Bien entendu, nous nous trouvons dans la zone habitable, mais c'est aussi le cas de Mars et de Vénus. Pourtant, en encore trouvée aucune trace de vie sur ces deux planètes. "Savoir si une planète est habitable, n'est pas aussi simple que d'affirmer, on a trouvé une planète de la taille de la Terre et elle est à 150 millions de kilomètres d'une étoile semblable au Soleil. La preuve, Vénus et mars sont inhabitables", Phil Plait.

"Pourquoi Vénus possède-t-elle un environnement aussi hostile avec ses 480° ? Malheureusement, la réponse est qu'un effet de serre règne sur cette planète", Geoff Marcy. Lors de sa formation, il y a plus de 4 milliards d'années, Vénus possédait de l'eau et sans doute de vastes océans. Mais il y avait aussi beaucoup de vapeur de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Ils ont enveloppé et réchauffé la planète. La température de Vénus a augmenté, et l'eau de sa surface s'est évaporée dans l'atmosphère. La chaleur se retrouvait piégée. Sur Terre, la plupart du dioxyde de carbone est chimiquement liée aux roches. C'était aussi le cas sur Vénus. Mais lorsque la température a atteint 400°, ce dioxyde de carbone a commencé à s'extraire des roches pour rejoindre l'atmosphère. Avec une atmosphère de vapeur d'eau et de dioxyde de carbone, ce cycle a continué et l'effet de serre a fait de Vénus une planète sèche, sans vie, avec une température de 480°. "Même s'il y faisait moins chaud, la pression atmosphérique en surface est 90 fois supérieure à celle de la Terre. On serait donc écrasé. Sans oublier les pluies d'acide sulfurique. Vénus est l'illustration de l'enfer. Pourtant, si on découvrait que Vénus était en orbite autour d'une autre étoile, on pourrait penser qu'elle a des conditions proches de celles de la Terre", Phil Plait. Mars se trouve aussi dans la zone habitable, mais a le problème inverse de Vénus. Cette planète n'a pas assez de gaz à effet de serre pour emmagasiner la chaleur. "C'est devenu un désert froid et stérile. On a deux exemples opposés d'évolution. À nous de voir de quelles autres façons une planète peut devenir inhabitable", Geoff Marcy.
Une planète habitable peut devenir inhabitable de bien des manières. Les découvertes de Kepler sont donc cruciales. Plus on trouve de foyers de vie potentielle, plus il y a de chances pour que la vie puisse exister hors de notre petite Terre. "D'ici 2015, on saura avec certitude, et grâce à Kepler, à quel point les planètes similaires à la Terre sont courantes", David Helfand. Kepler nous le dira en observant seulement 100 000 étoiles sur les 200 milliards qui se trouvent dans notre galaxie. Mais comment peut-on calculer le nombre de planètes semblables la Terre qui sont en orbite autour d'une étoile, sans étudier toutes les étoiles ?
"Ça revient un peu à se demander, combien il y a de brins d'herbe dans ce terrain de foot. Je peux me mettre à quatre pattes et passer le reste de ma vie à les compter un par un. Ou bien, je peux faire de l'échantillonnage comme Kepler. On a une petite grille avec des carrés de 5 cm de côté. Il suffit de compter le nombre de brins d'herbe par petit carré, puis de le multiplier par le nombre des carrés qui couvriraient l'ensemble du terrain. Essayons... 207 ! 207 brins d'herbe par carré de 5 cm sur cinq. Il ne reste plus qu'à sortir la calculatrice... 207/25, on a donc environ 8 brins par centimètre carré. Le terrain fait plus de 60 millions de centimètres carrés, multiplions le par 8, ce qui nous donne près d'un demi-million de brins d'herbe, mais j'en ai eu à en compter que 207", David Helfand. Si Kepler trouve des planètes semblables la Terre, cette méthode d'échantillonnage nous rapprochera du nombre de foyers habitables dans notre galaxie. "Même si une étoile sur 1000 dans notre galaxie possède une planète comme la terre, ça signifie qu'il y a des millions et des millions de terres en orbite autour d'autres étoiles. À mon avis, il est donc très probable que la vie existe ailleurs", Phil Plait.
À l'échelle du cosmos, on peut se considérer comme chanceux, d'être pile au bon endroit et d'avoir tous les ingrédients nécessaires à la vie. Mais, est-ce vraiment de la chance, ou est-ce que la vie trouve toujours son chemin ? De nouvelles découvertes prouvent qu'il pourrait y avoir une autre solution pour que la vie apparaisse...
On a une idée globale des conditions essentielles pour que la vie se développe sur une planète. On sait que l'eau liquide joue un rôle et que la vie a besoin d'une source d'énergie. Dans notre cas, c'est le Soleil. Pendant longtemps, les scientifiques ont cru que chaque forme de vie sur Terre, puisait son énergie de notre étoile. Jusqu'à ce que l'explorateur sous-marin qui a découvert le Titanic, participe aussi à une autre découverte au fond de l'océan. "Ma découverte la plus importante n'est pas le Titanic, loin de là. C'est la découverte d'un système de vie entièrement nouveau sur notre planète". On pensait que toute vie avait besoin de la lumière du Soleil. Mais, en travaillant avec l'institut océanographique de Woods Hall, Robert Ballard a découvert un écosystème très riche et sans lumière. "Il y avait des créatures qu'on avait encore jamais vues. Un des organismes dominants est le ver tubicole. Il peut atteindre 2 à 3 m de long et possède du sang comme les humains. Et lorsqu'il veut respirer, il sort du tube, ce qui correspond à son poumon. Avant cette découverte, on pensait que toute vie terrestre devait son existence au Soleil".
Il y a donc autre chose que la lumière qui fournit de l'énergie vitale et qui provient des entrailles de la Terre. On appelle "mont hydrothermal", le phénomène qui apporte des minéraux depuis les profondeurs de la Terre. "C'était une découverte fabuleuse, parce que la température du fond de l'océan atteignait 350 °C. De quoi faire fondre du plomb", Robert Ballard, océanographe. Cette forme de vie s'est développée dans un environnement particulièrement hostile. Ce qui signifie qu'on doit élargir notre vision trop étroite des foyers potentiels de vie. "Nous devons admettre que la vie peut évoluer dans des conditions qui semblent horribles et hostiles. Non seulement elle évolue, mais elle se développe et possède tout un écosystème qui dépend de ces environnements bizarres", Phil Plait.
Et les milieux étranges ne se limitent pas au fond des océans. On trouve la vie dans les pires environnements que l'on puisse imaginer... Par exemple, dans les sources bouillonnantes du parc national de Yellowstone. "Les sources chaudes de Yellowstone peuvent avoir un pH égal à 1, comme l'acide d'une pile, et une température de 90°. Si on s'y baignait, on serait dissous", Mark Young, astrobiologiste, université du Montana. Ce professeur étudie les sources chaudes de Yellowstone. Il pense que ces bassins acides sont un indice capital pour comprendre comment la vie est apparue sur Terre. "Il y a 3 milliards d'années, la Terre ressemblait à ce qu'on voit à Yellowstone. Acides bouillonnants, températures très élevées, la vie ne dépendait pas de la photosynthèse mais des composés chimiques présents dans les gaz qui s'échappent des sources bouillonnantes comme celle de Yellowstone", Mark Young.
"Les bassins de Yellowstone sont redoutables. L'acide qu'il contienne peut dissoudre n'importe quoi. J'ai ici, de l'acide un peu plus concentré que celui qu'on trouve à Yellowstone, le résultat sera le même. Regardez ce qui arrive à cette pièce lorsque je la plonge dans l'acide... Cette cloche de verre ne permet de contrôler l'environnement. Cette couleur verte provient du cuivre de la pièce. Une vapeur toxique est émise. C'est de l'oxyde d'azote et c'est très dangereux et je suis content de l'avoir sous cette cloche de verre. Ce qui me sidère, c'est que les scientifiques trouvent de la vie en abondance dans des environnements similaires. Ça prouve que la vie peut se développer et même dans les pires conditions", Steve Jacobs. Non seulement des micro-organismes vivent dans ces sources chaudes, mais ils prospèrent. "Partout où il y a de l'eau liquide, quel que soit le taux de luminosité, de température ou l'acidité, la vie se développe", Geoff Marcy.

Cette découverte révolutionnaire prouve que la vie peut exister là où on s'y attendait le moins, même sous la surface des planètes ou de satellite à proximité... "Le plus étonnant, c'est que même dans notre petit système solaire, il existe plein d'endroits où la vie peut se développer", Lynn Rothschild, centre de recherche AMES, NASA. En 2008, on envoyait une sonde à la surface de Mars. La sonde Phoenix a fait une découverte extraordinaire. Elle s'est enfoncée dans le sol, au bout de quelques centimètres seulement, elle a découvert des cristaux d'eau gelée. "Des questions cruciales se posent. À quelle profondeur, l'eau persiste-t-elle sous la surface ? Et si on va assez loin, est-ce que la pression et la température sont assez élevées pour que l'eau soit liquide, et non pas gelée ? Je pense qu'il y a des liquides aquifères. On pourrait creuser et trouver la preuve qu'il y a de la vie sur Mars", Geoff Marcy.
Les scientifiques sont enthousiastes à l'idée qu'il puisse avoir un océan sous la surface d'Europe, le satellite de glace de Jupiter. "Bien entendu, la surface, c'est de la glace. Mais sous la surface d'Europe, il est presque certain qu'il y a un vaste océan sous plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de kilomètres", Geoff Marcy.
Europe se trouve nettement en dehors de la zone habitable. Mais, comme au fond des océans terrestres, les monts hydrothermaux pourraient représenter la source d'énergie nécessaire à l'apparition de la vie. Ces profondeurs sous-marines pourraient abriter d'étranges formes de vie, comme ses énormes vers tubicoles se nourrissant de minéraux venus des entrailles d'Europe. Impossible de savoir quelle forme de vie existe dans l'océan d'Europe.
Un des endroits les plus fascinants de notre système solaire est Titan : le plus gros satellite de Saturne. Son atmosphère et sa surface ressemble à celle de la Terre il y a 3,5 milliards d'années. "Titan est un des plus gros satellites du système solaire et le seul à avoir une atmosphère importante. Cette atmosphère contient beaucoup de méthane. Il fait suffisamment froid pour que le méthane prenne la forme d'un précipité et tombe comme des gouttes de pluie à la surface de titan", David Helfand. Pas d'eau liquide, mais du méthane liquide. Sur Terre, le méthane est un gaz inflammable, mais sur Titan, les températures sont tellement basses que le méthane peut donner du liquide. "Titan possède des lacs, de la pluie et des rivières de méthane liquides. C'est sans doute aussi bien que de l'eau, mais ça permet au moins aux choses de circuler, de commencer à se combiner. Il faut un milieu fluide", Michelle Thaller, centre spatial Goddard, NASA.
L'idée que la vie puisse provenir d'une autre forme de liquide ajoute une nouvelle dimension à nos recherches. "Il se peut qu'ailleurs dans l'Univers, la vie se développe à partir d'autres liquides que l'eau. À nous de bien observer. D'autres milieux très différents de celui de la Terre pourraient être porteurs de vie", Geoff Marcy. De nouvelles découvertes bousculent constamment notre conception des endroits où la vie extraterrestre pourrait exister. Tout en continuant à analyser les indices de ce mystère cosmique, gardant l'esprit ouvert car la vie pourrait prendre une forme encore plus étrange que dans l'imaginaire d'Hollywood.
Les recherches sur la vie dans le cosmos s'intensifient. De nouvelles découvertes nous prouvent que la vie pourrait exister plus près qu'on ne l'imagine, à l'intérieur de notre système solaire. Et même si ce n'est pas confirmé, il y a des milliards d'étoiles comme notre Soleil et des milliards de planètes qui pourraient porter la vie comme la Terre. "On a toutes les raisons de croire que la vie existe ailleurs dans l'Univers. Les possibilités sont nombreuses. Des milliards d'étoiles et des milliards de galaxies, il y a sûrement de la vie ailleurs", Steve Jacobs. La découverte d'une forme de vie même microbienne, changerait notre place dans l'Univers. On ne serait pas seul. Et on pourrait s'approcher de la découverte d'une civilisation intelligente. "Si on découvre une forme de vie microbienne, la vie intelligente peut aussi exister. Mais en absence de toute forme de vie, on a aucun potentiel", Lynn Rothschild.
Et si on trouvait une forme de vie complexe, à quoi cela ressemblerait ? À ce que l'on voit dans les films ? "C'est drôle qu'Hollywood représente plus ou moins les extraterrestres de la même façon. Quel que soit leur planète d'origine, ils ont les yeux bridés et un cerveau très développé", Geoff Marcy. "L'idée d'un extraterrestre ressemblant à un humain est ridicule : deux yeux, un nez et une bouche. L'extraterrestre n'a aucune raison de s'être adapté de cette façon", Michelle Thaller. Sur des centaines de millions d'années, toutes les créatures de notre planète se sont adaptées à leur environnement. Notre patrimoine génétique n'est pas totalement étranger à celui d'un ver de terre ou de notre animal de compagnie. "À la base, tous les animaux sont des vers, on est des vers, on a une tête, on a une queue. On est long et maigre et c'est comme ça qu'on se déplace. Les dinosaures sont des vers", Lynn Rothschild. "Les gens ne comprennent pas que l'évolution n'est pas une carte routière. Les humains ne sont pas au sommet de l'échelle de l'évolution. On est pas le point d'arriver, l'aboutissement de l'évolution, on est des accidents, le fruit du hasard. On mange par la bouche, mais on peut aussi respirer par la bouche, ce qui signifie qu'on peut s'étouffer avec de la nourriture. C'est un accident d'évolution. Les extraterrestres ont peut-être évolué différemment, ils n'ont peut-être pas besoin de respirer ou il se procure de l'oxygène autrement. Tout est possible du moment que c'est logique par rapport à leur environnement", Phil Plait.
La vie sur une autre planète s'adapterait donc à son milieu et pourrait prendre une forme plus étrange qu'on ne l'imagine. "C'est amusant de spéculer sur l'évolution de la vie dans des conditions très différentes de celles de la Terre", Geoff Marcy. Sur une planète dans la gravité serait deux fois plus fortes que celle de la Terre, notre corps subirait davantage d'attraction et on s'écraserait deux fois plus vite si on tombait. Les créatures seraient peut-être encore plus robuste avec plus de pattes et plus proche du sol. Une planète avec peu de gravité ressemblerait à la Lune ou à Mars. "Sur une planète à faible gravité, j'imagine des créatures filiformes", Steve Jacobs. La vie sur une planète à faible gravité pourrait prendre une forme élancée avec de longues pattes. Et sur une planète très dense, à l'atmosphère épaisse ou aqueuse, on verrait des créatures grosses comme des baleines ou des éléphants qui voleraient non pas en l'air, mais dans cette atmosphère liquide. "Je pense que nous ignorons tout de la véritable diversité de la vie ailleurs", Geoff Marcy.
La vie prend des formes diverses. Mais peuvent-elles avoir toute la même origine ? "La panspermie est l'hypothèse adoptée au début de la série télévisée Battlestar Galactica, sur l'apparition de la vie. La vie d'ici auraient commencée autre part", Phil Plait.
Les bases de la vie sur notre planète viennent peut-être d'ailleurs et ont été apportées lors d'une collision entre une météorite et la Terre. "Les comètes portent beaucoup de matières organiques. Certaines météorites contiennent des acides aminés. Ce sont les bases de la vie. Les origines de la vie pourraient donc provenir de l'espace", Phil Plait. Cela semble inimaginable parce que la vie ou ses fondements auraient dû survivre à un impact avec notre planète.
Au centre de recherches de la NASA, en Caroline du Nord, l'astronome Peter Schultz et son équipe essaient de voir si cette théorie de panspermie est vaguement plausible. "Ce projectile contient des composés organiques. La question est : survivra-t-il sur le percute à grande vitesse ? On va lancer ça à environ 3,5 km secondes. C'est à peu près la vitesse de quelque chose qui survivrait à l'entrée dans l'atmosphère". Il va créer un impact à grande vitesse grâce au lanceur vertical de la NASA, qui tirera le projectile à 16 000 km/h, soit 10 fois plus vite qu'une balle de revolver. "C'est là que tout se passe, voici la chambre d'impact. Le projectile va passer par ce trou, percuter la cible qui mesure environ 60 cm de diamètre, et on a simplement mis du sable. On verra si le projectile survie"... Il est temps de voir si le matériau organique fixé sur le projectile peut survivre à un impact à grande vitesse. Peter Schultz examine la chambre d'impact, en quête de vestiges du projectile. "J'ai récupéré quelques morceaux et on a prouvé que certaines parties résistaient à l'impact. Ce morceau contient des acides aminés, on le voit sur cette image. Même s'il a été fracturé, il n'a pas fondu. Finalement la panspermie n'est pas si saugrenue comme hypothèse. Ça signifie que les graines de la vie peuvent se déplacer d'une planète à l'autre", Peter Schultz, astronome, université Brown.
Quel que soit la façon dont la vie est apparue sur notre planète, elle a fini par évoluer et développer de l'intelligence. Notre but est donc de voir si cela s'est reproduit ailleurs dans l'univers. "On est en quête d'une autre civilisation qui nous ressemble ou pas, mais qui est intelligente. C'est le Graal de la quête extraterrestre", Phil Plait. Avec tant d'étoiles et de planètes, il serait surprenant que la vie intelligente n'existe nulle part ailleurs dans l'univers, voire dans notre propre galaxie. Les étoiles les plus proches étant à des années-lumière, est-il possible de voyager à ses distances ou bien le contact s'établira-t-il autrement ?
Rien que dans notre galaxie, il peut y avoir de nombreuses civilisations extraterrestres intelligentes. Mais pourquoi n'y a-t-il eu aucun contact entre nous ? Tout d'abord, l'espace est vaste et vide. "L'étoile la plus proche est à 4 années-lumière. Si elle nous envoyait un signal, il mettrait quatre ans à nous parvenir. Notre réponse arriverait donc au bout de huit ans. Alors imaginez donc la communication avec des créatures à l'autre bout de la galaxie, à des dizaines ou des centaines de milliers d'années-lumière", Michelle Thaller. L'étoile la plus proche se trouvant à 40 000 milliards de kilomètres, notre technologie pourrait nous y envoyer en 100 000 ans. Voyager pour rencontrer une civilisation extraterrestre s'avère donc impossible. Et si on se contentait de les appeler ? Après tout, les signaux radio voyagent à la vitesse de la lumière. "Communiquer avec des extraterrestres, donnerait lieu à une conversation très pénible. Imaginez qu'il nous envoie des ondes radio à 100 années-lumière de distance, et qu'ils disent : salut ! Quel temps fait-il sur Terre. Il faut 100 ans pour que le message arrive. Et nous on répond : il fait beau, comment ça va chez vous ? Il faut encore 1 siècle aller et 1 siècle retour pour la réponse. Pas très passionnant comme conversation", Phil Plait. Les chances pour que deux civilisations intelligentes aient la possibilité de communiquer, le désir de le faire et qu'elle dure assez longtemps pour échanger, rendent cette discussion cosmique encore plus improbable.
"Nous sommes intelligents dans la mesure où nous avons la même taille de cerveau depuis 200 000 ans. Mais nous ne sommes capables de communiquer que depuis 50 ans. Ce qui veut dire que si une autre civilisation avait voulu entrer en communication avec nous, il y a 200 ans, nous aurions raté le signal", David Helfand.
Avoir une conversation cosmique est loin d'être pratique. Étant donné qu'on risque d'attendre longtemps avant de converser face à face, le mieux à faire pour le moment est d'écouter. C'est ce que fait Seth Shostak au SETI, le centre de recherche sur l'intelligence extraterrestre. Voici les antennes individuelles de l'Allen Telescope Array, c'est un des observatoires les plus puissants du monde. On peut observer des millions de systèmes stellaire. De cette façon, on a des chances de capter un signal émis par E.T.". Les ondes radio ou les signaux télés ont des structures reconnaissables. Seth Shostak et ses collègues guettent des signaux volontaires venus d'une autre planète. Ces télescopes écoutent en même temps des centaines de milliers, voire des millions d'étoiles, 24h/24, 7 j/7. " Les distances entre étoiles sont énormes. On ne peut découvrir ses étoiles que par des signaux, pas en se déplaçant", Seth Shostak.
Et quels sont les signaux que nous émettons dans le cosmos ? "Des transmissions télés partent de la terre depuis une cinquantaine d'années. Ces signaux voyagent la vitesse de la lumière et sont nos ambassadeurs dans le cosmos", Geoff Marcy. Nos signaux radio à ultra haute fréquence et à fréquence micro-ondes, se déplacent dans l'espace à la vitesse de la lumière. Tous ces signaux peuplent une sphère de près de 100 années-lumière de diamètre. Toute civilisation dans un rayon de 100 années-lumière de la Terre, peut entendre nos voix ou regarder nos émissions de télé. Nous émettons dans le cosmos. Mais imaginons que l'on détecte un signal d'une civilisation extraterrestre. Quelle serait notre réaction ? On n'y a beaucoup réfléchi. Les Nations Unies ont même rédigé un manifeste sur le sujet. "Le jour où on captera le signal d'une civilisation extraterrestre, en tant qu'espèce, on sera face au plus grand défi de tous les temps. Une question se pose. Qui représente la Terre ? Qui représente l'Homo sapiens ? Il faudrait y réfléchir très sérieusement", Geoff Marcy.
Si on captait un signal émis par les extraterrestres, tout le monde ne pense pas que ce serait une bonne idée d'y répondre. "Certains diront que les humains doivent rester cachés dans les hautes herbes de la galaxie car ces extraterrestres ont peut-être faim et ne seraient pas contre quelques hors-d'oeuvres", Geoff Marcy. Est-ce que les extraterrestres nous voudraient vraiment du mal ? Probablement pas. "Les extraterrestres que l'on contacterait, auraient au moins appris à vivre en paix avec eux-mêmes. Pour qu'ils existent dans la galaxie, il faudrait qu'ils forment depuis longtemps un civilisation intelligente, technologique et capable de communication".
On se rapproche plus que jamais de la réponse à une des plus grandes questions de l'humanité : sommes-nous seuls ? "Quelque chose en nous veut comprendre la place que l'on occupe. Quel est notre but ? Peut-être simplement de bien se comportait, de chercher, découvrir, et explorer", Phil Plait. Nous explorons et chaque découverte nous aidera à comprendre notre propre existence. "On a envie d'appartenir à quelque chose qui nous dépasse. Au fond, on sait que nos vies sont des moments de gloire éphémère. On voudrait être parti intégrante d'une dimension supérieure", Geoff Marcy. Sommes-nous simplement une pièce du puzzle cosmique ? Ou sommes-nous vraiment les seuls êtres vivants dans ce vaste univers ? Répondre à cette question pourrait être le plus grand défi de l'humanité.
Peter Schultz, astronome, université Brown.
Lynn Rothschild, centre de recherche AMES, NASA.
Mark Young, astrobiologiste, université du Montana.
Robert Ballard, océanographe.
Justin Maki, laboratoire de propulsion à réaction.
Rusty Schweickart, ancien astronaute Apollo 9.
Giorgio Tsoukalos, fondateur revue Legendary Times.
Bryan Penprase, astronome, université de Pomona.
Thomas Hockey, archéo-astronome.
Geoff Marcy, astronome, université Berkeley.
E.C. Krupp, directeur Observatoire Griffith
Michelle Thaller, centre spatial Goddard, NASA.
Phil Plait, astronome.
Peter Rhines, océanographe, université de Washington.
Steve Jacobs, directeur de recherche Laboratoires Faraday.
Oded Aharonson, planétologue, institut polytechnique de Californie.
David Helfand, université Quest, Canada.
Mike Brown, astronome, institut polytechnique de Californie.
Robert Hurt, astronome institut polytechnique de Californie.
John Cornett, observatoire solaire national américain.
Alexis Pevtsov, observatoire solaire national américain.
Ken Tegnell, météorologue, NOAA.
L'Univers : Les Extraterrestres Existent - FRANCE 5 > Avril > 2011 |
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