C'est l'un des phénomènes les plus violents de l'Univers : lorsqu'elles arrivent à court de carburant, les étoiles massives disparaissent dans une explosion gigantesque, une supernova, qui dégage autant de lumière qu'une galaxie entière...

Et pourtant, certaines étoiles pourraient survivre au cataclysme ! Une équipe internationale vient de découvrir les restes de vingt-cinq supernovae qui se sont éteintes avant d'avoir achevé leur ouvre de destruction, et ont laissé derrière elles de petites étoiles éteintes.

Lorsqu'une étoile meurt, le spectacle est au rendez-vous : éjections de gaz composant de fastueuses nébuleuses, explosions violentes traçant des cercles de lumière... Depuis ses débuts, le télescope spatial cherche à visualiser la lente transformation d'une étoile en fin de vie.

En vingt ans, il a ainsi pu suivre notamment l'évolution de deux astres remarquables. Le 23 février 1987, alors que Hubble était encore dans les starting-blocks pour rejoindre l'espace, les astronomes assistèrent, à l'explosion d'une supergéante bleue en supernova dans le Grand Nuage de Magellan, une petite galaxie voisine de la Voie lactée. C'était l'explosion la plus lumineuse jamais observée à l'époque moderne, puisqu'elle brilla comme cent millions de Soleils. C'était aussi la première supernova observée depuis l'invention du télescope. Baptisée SN 1987A (->), cet astre a ensuite été régulièrement photographié par Hubble. Les astronomes ont ainsi pu assister au déploiement d'une quantité phénoménale de gaz et de lumière qui s'échappe en un double anneau dans l'espace. Les astronomes ne comprennent pas encore pourquoi la matière s'organise ainsi. Plus près de l'astre mourant, en revanche, ils ont pu observer un anneau de débris stellaire circulaire, plus conforme aux modèles théoriques. Depuis, l'éclat de SN 1987A s'est considérablement affaibli : la géante bleue a laissé la place à un cadavre d'étoile, massive et dense. Mais l'onde de choc continue son voyage, illuminant sur son passage le gaz et la poussière, ce qui permet aux scientifiques d'étudier la composition de l'espace interstellaire.

Dans la constellation de la Licorne, le télescope spatial suit également l'agonie spectaculaire de l'étoile V838 Monocerotis (->), à 20.000 années-lumière de nous. Le spectacle a commencé en janvier 2002, lorsque a été enregistrée une saute d'éclat qui a multiplié sa luminosité par 10.000, faisant d'elle l'étoile la plus brillante de la Galaxie. Était-elle sur le point d'exploser ? Hubble a été chargé de la surveiller. En fait, le flash d'énergie émis brusquement par V838 Monocerotis illumine peu à peu les régions environnantes, les donnant à observer à loisir, alors qu'elle-même est déjà redevenue une banale supergéante rouge. Cet objet inhabituel est un mystère scientifique : s'agit-il d'un stade d'évolution rare d'étoiles binaires ou d'une collision d'étoiles ? Les prochains clichés de cette star de la Voie lactée livreront peut-être la clef de cette énigme.

La nébuleuse NGC 2818 (<-) : Située dans la constellation de la Boussole, cette nébuleuse est constituée des couches externes expulsées par l'étoile centrale mourante, lorsque celle-ci n'a plus disposé d'assez de carburant pour soutenir les réactions nucléaires en son cour. En se refroidissant, cette étoile deviendra sans doute une naine blanche. Le Soleil devrait connaître un destin similaire dans 5 milliards d'années.