P L A N È T E  G A Ï A 
 
   
   
 Index ASTRONOMIE -> ÉTOILES -> VIE DES ÉTOILES 
   
 
Bételgeuse : Supergéante Rouge
(Constellation d’Orion, 500 années-lumière : Nébuleuse d’Orion, M42)

Bételgeuse saisie en Pleine Éjection de Matière

A.D. - SCIENCE & VIE N°1261 > Octobre > 2022

Bételgeuse : Étoile à l'Agonie

F.D. - SCIENCES ET AVENIR N°885 > Novembre > 2020

Bételgeuse depuis 25 Ans

CIEL & ESPACE N°570 > Avril-Mai > 2020

Qu'arrive-t-il à Bételgeuse ?

S.B. - SCIENCE & VIE N°1230 > Mars > 2020

L'Étoile Bételgeuse pourrait Exploser

A.Kh. - SCIENCES ET AVENIR N°876 > Février > 2020

Bételgeuse : un Modèle de Supergéante Rouge

CIEL & ESPACE N°525 > Février > 2014
<
Le Champ Magnétique des Étoiles
PHYSIQUE STELLAIRE

Ce sont les mouvements de convection à la surface de Bételgeuse qui créeraient son champ magnétique ! Le champ magnétique des étoiles ne vient pas de leur rotation.

Exit, la théorie de l'étoile-dynamo ? Selon des chercheurs du Laboratoire d'astrophysique de Toulouse-Tarbes, les étoiles n'ont pas besoin de tourner sur leur axe pour engendrer un champ magnétique. Voilà une découverte qui remet en question un dogme vieux de plus de cinquante ans. Pour parvenir à cette conclusion, les astrophysiciens ont observé Bételgeuse - une étoile supergéante dont la rotation est très lente - à l'aide de Narval, un instrument installé au sommet du pic du Midi. Ils ont découvert que, bien qu'il lui faille plusieurs années pour faire un tour sur elle-même, cette étoile possédait un champ magnétique de surface. Selon les chercheurs, celui-ci serait produit par des mouvements de convection de matière ionisée, qui se déplace en boucle du centre vers la surface. Ces zones de mouvement constituent autant de petites dynamos qui, additionnées, forment le champ magnétique de l'étoile. Ce phénomène à petite échelle pourrait expliquer notamment pourquoi le Soleil a un champ magnétique résiduel, même lors de ses périodes de moindre activité.

F.G. - SCIENCE & VIE > Septembre > 2010

Bételgeuse : Étoile Agitée

CIEL & ESPACE N°472 > Septembre > 2009

Bételgeuse : l'Étoile qui Rétrécit

La supergéante rouge la plus proche de la Terre mincit à vue d'œil ! C'est l'étonnant constat d'une équipe américaine qui a observé l'astre phare de notre ciel d'hiver pendant quinze ans, avec un puissant interféromètre.

Bételgeuse est l'étoile Alpha de la constellation d'Orion (à d.). Depuis 1921, son diamètre a été mesuré de nombreuses fois, mais il varie beaucoup selon la longueur d'onde choisie (à g.). L'équipe de Charles Townes, elle, observe Bételgeuse depuis quinze ans avec le même instrument et à la même longueur d'onde, ce qui rend ses mesures plus fiables.

Béthelgeuse, la célèbre supergéante rouge de la constellation d'Orion, rétrécit à un rythme effréné. En quinze ans, le diamètre de l'étoile a diminué de 15 %. Une évolution extrêmement rapide que les astrophysiciens ont du mal à expliquer. Le fait est d'autant plus mystérieux que Bételgeuse, de 15 fois la masse du Soleil, figure en bonne place parmi les étoiles sur le point de finir en supernova...

Cette découverte surprenante revient à Charles Townes, prix Nobel de physique 1964, et à son équipe. Les astronomes ont utilisé pour cela l'un des rares interféromètres au monde : l'Infrared Spatial Interferometer (ISI), installé au mont Wilson. C'est d'ailleurs depuis ce même observatoire et avec le même procédé qu'en 1921, Michelson et Pease ont mesuré pour la première fois le diamètre d'une étoile. Et à l'époque, la cible était Bételgeuse !
L'ISI, incomparablement plus précis que son ancêtre de 1921, a permis plusieurs avancées importantes dans la connaissance de l'astre. Notamment, en 2008, une nouvelle mesure de son éloignement : 640 années-lumière, au lieu de 430 comme on le croyait. Du coup, Bételgeuse n'affichait plus un diamètre de 7,4 UA mais de 11,2 UA ! Autrement dit, si elle se trouvait à la place du Soleil, elle engloutirait les planètes jusqu'à Jupiter. Par ailleurs, Townes et ses collègues ont assisté entre 1994 et 2009 à une réduction spectatulaire de la taille apparente de l'étoile. Celle-ci n'affiche aujourd'hui plus que 9,6 UA de diamètre.
Comment expliquer une évolution si soudaine ? Pour Nicolas Prantzos, de l'Institut d'astrophysique de Paris, les résultats doivent être interprétés avec précaution : "La question des poussières qui entourent l'étoile pose problème. Sur les bords des supergéantes, enveloppe stellaire et poussières se mélangent, et la limite entre les deux est difficile à déterminer". Au contraire, Eric Josselin, du Groupe de recherche en astronomie et astrophysique du Languedoc (Graal), trouve "ces données très convaincantes. Celles-ci ont été recueillies avec un interféromètre fiable, d'une longueur d'onde où la mesure est plus facile". En effet, Bételgeuse a été examinée à 11 µm, un rayonnement peu atténué par d'éventuels nuages de poussière.
Comme toutes les supergéantes, l'astre mène une vie très turbulente. En 2006, l'ISI avait d'ailleurs mis en évidence un immense point lumineux à sa surface qui venait biaiser les mesures de son diamètre. "Il existe beaucoup d'incertitudes sur la forme de Bételgeuse, et elle n'est a priori pas exactement sphérique", relativise Eric Josselin. À sa surface, d'immenses zones de convection peuvent créer des bulles qui altèrent son aspect. "En raison de routes ces incertitudes, il est peut-être exagéré de dire que le diamètre de l'étoile a baissé de 15 %, mais les résultats montrent tout de même une évolution significative", souligne Eric Josselin.
Reste maintenant à savoir si cette évolution est définitive ou cyclique. "Si aujourd'hui son diamètre a diminué, il pourrait bien augmenter à nouveau dans trente ans", estime Eric Josselin. "Nous allons continuer à observer Bételgeuse pour savoir si elle persiste bel et bien à rétrécir", indique Charles Townes. Et si c'est la cas, pourrait-on avoir sous les yeux un signe précurseur d'une prochaine explosion en supernova ? Pour le moment, personne n'est en mesure de l'affirmer. "Les supergéantes rouges sont encore mal comprises, confie Nicolas Prantzos. En 1987, une supernova dans le Grand Nuage de Magellan était survenue sur une étoile bleue, ce qui nous avait obligés a revoir nos théories". Un avis partagé par Eric Josselin : "Cette observation ne suffit pas à annoncer une supernova prochaine. Si l'étoile est en fin de vie, les réactions nucléaires en son cour vont être modifiées, mais cela n'est pas visible en surface. Bételgeuse peut très bien exploser demain, comme dans un million d'années. Et le jour où elle le fera, nous ne serons sûrement pas prévenus". Mais nous le verrons ! Pendant quelques semaines, l'étoile brillera alors autant qu'un croissant de Lune et sera observable en plein jour.
"Pour l'instant, personne ne sait ce qui se passe et c'est ce qui rend cette découverte intrigante, conclut Jim Kaler, de l'université d'Illinois et spécialiste des étoiles. Il existe encore beaucoup de choses que nous ne comprenons pas sur les étoiles aussi massives. Cette découverte a le mérite de mettre ce point en avant".

Lucas Farcy - CIEL & ESPACE > Août > 2009
 

   
 C.S. - Maréva Inc. © 2000 
 charlyjo@laposte.net