En défrichant la galaxie en quête d'une autre terre, les astronomes ne cessent de découvrir des mondes plus étranges les uns que les autres. Au point d'ébranler leurs modèles de formation des systèmes planétaires ! Et une exoplanète de plus ! L'annonce sonne comme un refrain familier : ce sont en effet plus de 90 planètes tournant autour d'une autre étoile que notre soleil qui ont été découvertes cette année, soit une tous les quatre jours en moyenne ! En 2010, la moisson a été bonne. Certes, le Graal, à savoir dénicher la planète habitable idéale, petite sour de la terre, reste hors de portée. La seule candidate, Gliese 581 g, semble même avoir été destituée, une équipe d'astronomes suisses ayant mis en doute son existence. La révélation d'une éventuelle jumelle de notre terre sera donc pour plus tard. Bien sûr, les théoriciens ont déjà formulé des hypothèses. Certains de leurs modèles montrent que des planètes pourraient se former comme des étoiles par l'effondrement d'un nuage de gaz. Ce serait le cas de 2M044144, la toute jeune planète. HIP 13044 b, l'étrangère, pourrait, elle, être née d'une instabilité dans son disque protoplanétaire, un mécanisme rapide qui fabriquerait des planètes en quelques centaines de millions d'années. Reste à expliquer la trajectoire des planètes inversées et, sur ce point, les débats sont encore vifs : "Leur orbite pourrait avoir été modifiée par la migration d'une planète voisine très massive, la présence d'une étoile proche ou même les mouvements de convection à l'intérieur de l'étoile, énumère Amaury Triaud, de l'Observatoire de Genève. Mais il est impossible pour le moment de trancher entre ces hypothèses. "Et la liste des bizarreries révélées en 2010 ne s'arrête pas là. En particulier, les théoriciens peinent encore à expliquer les caractéristiques d'Upsilon Andromedae b, qui s'avère plus chaude de nuit que de jour. Seuls des vents de plus de 3000 km/h pourraient expliquer ce phénomène ! Sans parler des sours Kepler 9 b et c, dont la durée des orbites varie au cours du temps ou de GJ 436 b, dont la masse et la température laissent supposer une grande quantité de méthane dans son abnosphère... que l'on n'a jamais trouvée ! Mais tout cela n'est pas pour déplaire aux astronomes car, comme conclut Alessandro Morbidelli, de l'Observatoire de Nice : "On a enfin sous les yeux une diversité d'objets exceptionnelle ! Et c'est en observant des cas extrêmes qu'on progresse".
|