Des planètes librent de toutes entraves...

Grâce aux missions telles que la sonde spatiale Kepler de la NASA, nous connaissons aujourd'hui des centaines de planètes dans divers systèmes planétaires du cosmos et ces dix dernières années, des planètes ont été repérées qui dérivent librement dans l'espace.

Théorisées pour la première fois en 1998, plusieurs planètes nomades ont été trouvées depuis 2012. La théorie prédominante expliquant comment elles en sont arrivées à voyager en solo est que ces corps auraient été éjectés d'un système planétaire par un événement majeur quelconque, comme une étoile passante ou un jeune système voisin déséquilibré. Autre théorie émergeante, certaines planètes nomades pourraient être nées sans étoile parente, dans des nuages de poussières et de gaz. Elles se seraient formées de façon similaire aux étoiles, mais auraient été trop petites pour déclencher la fusion dans leur cour et seraient donc restées au stade de planète. Certaines études indiquent que ces planètes seraient capables de retenir une certaine chaleur - même si ce sont probablement des mondes froids et stériles. Détecter une planète nomade n'est pas une mince affaire. Pourtant, il est possible que des millions de planètes errent ainsi dans notre seule Voie Lactée. Nos méthodes habituelles pour trouver une exoplanète, en notant son effet sur son étoile parente sont inapplicables. De ce fait, les scientifiques tentent de les imager directement, ou notent l'effet de microlentille gravitationnelle qu'une planète nomade génère lorsqu'elle s'interpose entre une étoile et nous.

Notre galaxie contiendrait des milliards de planètes de la taille de Jupiter, errant dans le vide sidéral, après avoir sans doute été éjectées de leur système...

La Microlensing Observation in Astrophysics (MOA), qui réunit équipes japonaise et néo-zélandaise, a en effet étudié plus de 50 millions d'étoiles grâce à la technique dite de "lentille gravitationnelle" : quand une planète géante passe devant une étoile très loin d'elle, au lieu de l'occulter, elle la magnifie (son champ de gravité agit comme une loupe qui augmente brièvement la luminosité de l'étoile).

Dix de ces planètes flottantes potentielles ont ainsi été identifiées. En extrapolant, les chercheurs estiment que ces géantes errantes pourraient être jusqu'à... 400 milliards dans notre galaxie, soit presque deux fois plus que les étoiles. Même si leur existence était prévue par la théorie, leur nombre a surpris les scientifiques. "Il nous faut des instruments plus performants pour trouver des planètes errantes plus petites, de la taille de la Terre. Quittant plus facilement leur système, elles pourraient être encore plus nombreuses !" s'enthousiasme Takahiro Sumi, membre de la MOA.

2,6 milions de km/h ! C'est l'impressionnante vitesse d'une étoile repérée dans le halo de la Voie lactée par une équipe d'astrophysiciens allemands et anglais à l'aide du Very Large Telescope.

Huit fois plus massif que notre Soleil, l'astre n'aurait que 30 millions d'années. Bien trop jeune pour se trouver là, l'étoile serait seulement en transit dans notre galaxie, qui ne saurait la retenir pour atteindre cette vélocité, les scientifiques envisagent que l'astre ait été accéléré lorsque sa compagne d'infortune - avec laquelle il formait une étoile binaire - a été happée par un gigantesque trou noir.

D'après la position et la trajectoire du bolide, ce trou noir se situerait au centre du nuage de Magellan, à 160 000 années lumière de notre galaxie.