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La Comète Hartley 2

Portraits de Vagabondes Célestes

Depuis la rencontre historique avec la comète de Halley en 1986, 5 comètes ont été survolées par des sondes spatiales. Taille, forme et aspect étaient à chaque fois différents. Des portraits à comparer avec les vues rapprochées de Churyumov-Gerasimenko attendues cet été.

D.F. - CIEL & ESPACE N°531 > Août > 2014

Hartley 2 Dévoile ses 2 Visages

Joli succès pour une sonde recyclée. Ces trois photographies de la comète Hartley 2, prises à 700 km de distance, révèlent un noyau à la fois lisse et chaotique. Sur l'image centrale, les plus petits détails visibles font environ 10 m. Le noyau, d'où émergent très clairement des jets, fait 2 km de long pour 700 m de large.

Le 4 novembre 2010, Deep Impact est passée à seulement 700 km du noyau de la comète Hartley 2, révélant un petit corps oblong de 2 km de long et 700 m de large, constellé de rochers sur ses bords, et étonnamment lisse dans sa partie la plus étroite.
Après avoir étudié la comète Tempel 1 en juillet 2005, la sonde de la Nasa avait été redirigée vers Hartley 2 pour une nouvelle mission (baptisée Epoxi). "Avec les deux caméras et le spectromètre infrarouge de Deep Impact, notre but était de récolter un maximum d'informations sur Hartley 2 pendant la petite heure du survol", explique Olivier Groussin, chercheur au Laboratoire d'astrophysique de Marseille et membre de l'équipe scientifique de la mission. Il s'agissait de révéler la physionomie du noyau, mais aussi sa température de surface, sa composition, ainsi que celle de la chevelure. À l'heure où nous imprimons, seules quelques images de la caméra à moyenne résolution ont été diffusées. "Mais on en attend encore des centaines", précise l'astrophysicien. Sur les images prises au plus près, certains voient un air de famille entre Hartley 2 et l'astéroïde Itokawa, photographié par la sonde japonaise Hayabusa en 2005 et présentant lui aussi une zone lisse au centre. Coincidence ? "Sur ces petits objets, il y a probablement une redistribution un peu particulière de la matière en surface, avance Olivier Groussin. Dans le cas de Hartley 2, on peut imaginer que la matière éjectée par l'activité de la comète retombe en gros blocs, là où la gravité de surface est la plus forte". Pour Patrick Michel, de l'observatoire de la Côte d'Azur, ces images sont en tout cas enthousiasmantes. Seule frustration, ce survol rapide - à plus de 44.000 km/h - est "trop court pour récolter toutes les données nécessaires à l'analyse complète de ce que nous voyons". L'idéal, explique l'astrophysicien, serait qu'une sonde rapporte sur Terre un morceau d'un tel corps. En attendant, tous les regards sont tournés vers la sonde européenne Rosetta. En 2014, celle-ci atterrira sur la comète Churyumov-Gerasimenko. Une première !

CIEL & ESPACE > Décembre > 2010
 

   
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