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Chassez les Pierres Célestes

Ici la Fortune peut Tomber du Ciel

CERTAINES PIERRES ATTEIGNENT 70.000 €... Le Sahara recèle un trésort convoité : les météorites. Récoltées par les nomades, elles seront vendues en Europe et aux États-Unis. Texte Marine Dumeurger - Photos Arnaud Finistre.

ÇA M'INTÉRESSE N°418 > Décembre > 2015

Docteur Météorite

CIEL & ESPACE N°520 > Septembre > 2013

Chercheurs de Pépites Célestes

C'est officiel : la météorite NWA 5029 nous vient de Mars ! Derrière la découverte de cette 35e "pierre martienne" : Bruno Fectay et Carine Bidaut. Depuis 10 ans, ils chassent ces précieux cailloux. Nous les avons interceptés entre deux vogages.

Un voyage pour Mars, depuis Paris, commence gare de Lyon. Vous sautez dans un train et, deux heures plus tard, vous voici à Dole. Un dernier saut de puce - 30 km en voiture - et vous y êtes. Vous allez enfin toucher du doigt la planète rouge... et tant qu'à faire, pourquoi pas la Lune ? Car chez Bruno Fectay et Carine Bidaut, les deux astres ne sont distants que de quelques centimètres... Bienvenue chez les chasseurs de météorites.

Dans les vastes combles de sa maison d'Aumont, dans le Jura, ce couple a bâti le musée de ses rêves. Dans l'entrée, un tyrannosaure à la gueule béante joue les cerbères, Ce n'est que le moulage en résine d'un fossile authentique, mais l'effet "Jurassic Park", est garanti. D'autant que vous croisez ensuite un squelette de tricératops (un dino à l'allure de rhinocéros mais avec 3 cornes au lieu d'une), un ours des cavernes de trois mètres de haut. On en oublierait presque qu'on est la pour autre chose. Mais les pierres venues de l'espace sont bien là, soigneusement classées et étiquetées. Voilà le vrai trésor de Bruno et Carine, patiemment constitué depuis 10 ans. Parmi leurs plus belles pièces, côte à côte, des météorites martiennes et lunaires dont la vente de quelques grammes leur permis de bâtir cet endroit sublime... on peut donc vivre de cette cueillette céleste ! oui, à condition d'avoir la passion chevillée au corps et le sens des affaires. Voici leur histoire.

UN TRÉSOR DE CAILLOUX : Du plus loin qu'il s'en souvienne, Bruno n'a jamais regardé le sol sans arrière pensée. Trouver un trésor au milieu des cailloux a toujours été son rêve. Des l'âge de 6 ans, il cherchait des fossiles avec sa mère, le long des berges de la Loue, dans le Jura. À l'adolescence, il s'inscrit dans un club de paléontologie. La passion grandit et s'organise. "On ne peut reconnaître sur le sol, que se que l'on connaît", explique-t-il. Aussi, Bruno ne se contente pas de fureter au beau milieu des cailloux. Il passe beaucoup de temps à feuilleter les manuels de géologie, à admirer les collections de minéraux, fossiles et météorites des muséums. Il apprend.
Il passe un bac scientifique et s'inscrit à la faculté des sciences de Tours, en écologie - une autre de ses passions. La ville n'est pas choisie au hasard : ado, il avait l'habitude de visiter les riches carrières de Touraine pendant les vacances. Aussi, il délaisse peu à peu les amphis pour reprendre sa chasse aux fossiles. Les études tournent court. Mais la chance lui sourit. Lorsqu'il montre, par hasard, sa collection de fossiles au conservateur du Muséum d'histoire naturelle de Tours, ce dernier n'en revient pas : Bruno possède plusieurs pièces rares ! Le musée est tellement emballé qu'il propose de lui racheter ses trouvailles. Pour Bruno, c'est le déclic. "Jusque là, je n'avais jamais pensé vendre ce que je trouvais. Mais le musée ma convaincu en m'expliquant que mes petits trésors seraient mieux dans leur vitrine, offerts au public, que chez moi. J'ai dit oui".

DEUX FOUS DU GRATTAGE : Avec son pécule, Bruno part 3 mois dans le sud du Maroc. Il en revient avec quelques fossiles de dinosaures, qu'il propose à un laboratoire de Munich, en Allemagne. Le hasard n'y est pour rien. Bruno sait que ce laboratoire a déjà travaillé sur les couches géologiques qu'il a fouillées ; quelques specimens de fossiles supplémentaires devraient l'intéresser. Ça marche : les chercheurs allemands, enthousiastes, achêtent sa récolte. Bruno a désormais la conviction que sa passion peut devenir un gagne-pain. Et il est bien décidé à partager sa nouvelle activité avec sa compagne, Carine Bidaut, rencontrée lors de fouilles. La jeune femme aussi aime gratter la terre, mais pour y trouver des vestiges archéologiques - des objets infiniment plus recents que les fossiles. En 1998, le couple decide de créer sa société, La Mémoire de la Terre. Au début, il continue de vendre des fossiles. Sa méthode est bien au point : renseignés sur les sujets de recherche des laboratoires, Bruno et Carine proposent aux scientifiques uniquement des pièces susceptibles de les intéresser. En Allemagne, en Autriche, aux États-Unis, les chercheurs les leur achêtent bien volontiers. Les noms "Fectay & Bidaut" commencent à apparaître dans les articles scientifiques. Une fierté pour ces deux trentenaires qui ne possèdent aucun diplôme universitaire. C'est alors que les météorites déboulent.
Jusqu'alors, Bruno et Carine s'intéressaient à elles mais sans plus, juste en collectionneurs. Pas en découvreurs. Mais en 1999, ils réalisent que leur zone de fouille favorite, le désert du Sud marocain, est propice à la traque de pierres célestes. Or, de telles zones sont très rares. En effet, si chaque région du Globe est arrosée de la même façon par les météorites, la probabilité d'en trouver dépend de l'endroit où elles chutent. Déjà, puisque les océans représentent 75 % de la surface de la Terre, les chances de toutes les trouver tombent à l'eau. Ensuite, une roche qui chute dans une zone humide, la France par exemple, est totalement dissoute en deux siècles, transformée en terre par l'action de l'eau. Notre planète s'est d'ailleurs formée de cette façon, en agrégeant des corps venus de l'espace. Dans de telles zones, une météorite a donc toutes les chances de disparaître... sauf si sa chute a été observée, auquel cas elle peut être repérée et sauvée. Mais c'est très rare. Enfin, il y aurait bien l'Antarctique - un territoire très sec, puisque toute l'eau s'y trouve sous forme de glace. Mais il est interdit d'y ramasser quoique ce soit. Bref, par élimination, il ne reste guère que les déserts secs et chauds. Encore faut-il que le sol soit de couleur assez claire, afin que les précieuses roches puissent être repérées. En effet, les météorites sont toutes noires : souvenir de leur traversée de l'atmosphère, quand la friction avec les molécules de gaz les a portées à des milliers de degrés, et qu'une croûte de fusions est formée à leur surface. C'est donc décidé : nos deux chasseurs se consacreront aux terrains argilo-calcaires de couleur blaanche ou crème. Et ensuite ? Ils compteront sur leurs yeux ! "Les météorites se repèrent uniquement à l'œil nu. Ce qui est assez exténuant, confie Bruno. Vous pouvez scruter le sol durant des heures, parfois des semaines, sans en trouver une seule. Le soir, sous la tente, vous fermez les yeux et vous revoyez des portions de terrain : vous ne pouvez pas vous empêcher de continuer à chercher, en rêve".

JUSQU'À 1500 EUROS LE GRAMME : Au milieu des autres roches, la météorite se trahit par certains détails que les chasseurs savent reconnaître. D'abord, elle doit être entourée d'une croûte de fusion noire d'environ un millimètre d'épaisseur. Sa forme générale est arrondie, sans angles : tout a été gommé par le chauffage. Elle possède en surface des sortes de cavités, des regmalyptes, qui se sont formées lors de l'entrée dans l'atmosphère. Ensuite, vient le test de l'aimant - les météorites contiennent du fer pur qui attire les aimants -, et plusieurs autres critères. Mais au final, seule l'expertise d'un laboratoire permettra de savoir si, oui ou non, il s'agit bien d'une météorite. C'est elle qui donnera sa valeur à la pierre.
Dans le Sud marocain, Bruno et Carine commence leur cueillette en 1999. Et très vite, ils ont l'idée de solliciter la population locale pour accroître leur rendement. "Cinq à six mille personnes vivaient de la collecte de fossiles dans cette région. Nous avons donc décidé d'en former une partie à la reconnaissance de météorites. Ils sont devenus nos rabatteurs", explique Bruno. C'est ainsi qu'entre 1999 et 2003, la petite société La Mémoire de la Terre sortira du désert 24 tonnes de météorites ! Une véritable pluie déferle sur le marché jusque-là paisible des collectionneurs. Débitées en fines tranches, les précieuses pierres sont vendues dans le monde entier. Les gains sont partages à 50% entre La Mémoire de la Terre et les équipes de rabatteurs sur le terrain. Mais Bruno et Carine alimentent également les laboratoires de recherche : lorsqu'un labo réalise une expertise, il est d'usage qu'il garde 20 grammes de l'échantillon. Ensuite, le prix d'une météorite peut flamber : des fragments de Mars ou de la Lune s'arrachent jusqu'à 1500 euros le gramme. "Mais c'est l'exception, précise le chercheur. La plupart valent beaucoup moins que cela : quelques euros le gramme. Pour 40 euros, vous pouvez avoir une belle pierre". À les écouter, nos chasseurs ne traquent pas le gros lot qui les rendra milliardaires. C'est toujours la passion qui les guide. Ce qui leur permet de ne pas trop prêter l'oreille aux critiques de certains scientifiques ou vendeurs de météorites, qui les accusent de piller les sites sans ménagement. D'autres chercheurs, en revanche, respectent leur travail, et ne veulent retenir que cela.

SAUVEURS DU PATRIMOINE OU PILLARDS ?
L'avis de Pierre Thomas, de l'École normale supérieure de Lyon. "Les chercheurs de météorites sont indispensables car, hélas, les laboratoires n'ont pas les moyens de financer leurs propres expéditions. Sans eux, nous serions privés d'un matériau d'étude infiniment précieux. Le problème, c'est que ce sont aussi des commerçants. Ils vendent leur cueillette, laquelle peut ensuite se perdre chez n'importe quel collectionneur... Avec le risque qu'une météorite rarissime soit à jamais oubliée dans un grenier. Heureusement, des gens comme Bruno Fectay et Carine Bidaut ont aussi des préoccupations scientifiques. Lorsqu'ils trouvent une météorite intéressante, ils sont suffisamment cultivés pour la reconnaître. Ils en confient alors une fraction, gratuitement, au laboratoire qui l'analyse. Dans ce cas, tout le monde est gagnant : l'expertise du labo donne de la valeur à la météorite, ce qui est bon pour eux. Et le laboratoire recueille des données scientifiques qui lui auraient échappé autrement".

LEUR GRAAL : LA PIERRE DE MARS : Quatre à cinq mois par an, on retrouve nos deux chasseurs dans des salons, ou ils viennent compléter leur propre collection. Ils vendent, achêtent, échangent. Car sur le terrain, cela devient de plus en plus difficile. Carine et Bruno ont presque ratissé le Maroc, et celui-ci vient d'ailleurs d'interdire l'exportation de météorites. Pas question non plus d'opter pour l'immense désert de l'Algérie voisine : cette pratique y est interdite depuis longtemps. Et ailleurs dans le monde, il devient bien rare de trouver toutes les bonnes conditions réunies : terrain clair, climat sec, autorisation de récolter et stabilité politique. Mais le couple ne désespère pas de trouver d'autres Eldorados. En attendant, tous deux se tiennent toujours prêts à sauter dans un avion pour se rendre à l'endroit supposé d'une chute. En interrogeant les témoins, ils ont une chance de retrouver le lieu de l'impact et de ramasser une météorite bien fraîche, non encore contaminée par son séjour sur Terre. Des trouvailles toujours très appréciées des laboratoires. Mais alors, c'est quoi, leur rêve absolu ? Découvrir la météorite qui prouvera l'existence de la vie sur Mars. "Sa valeur scientifique et symbolique sera considérable". Sa valeur marchande aussi, diront les mauvaises langues. Mais ces deux-là ne les entendent plus depuis longtemps.

F.N. - SCIENCE & VIE JUNIOR N°226 > Juillet > 2008

Chassez les Pierres Célestes

Chaque années, quelque 500 météorites de plus de 200 grammes tombent sur notre planète. Si la plupart d'entre elles finissent leur course dans les 75 % d'eau qui recouvrent la Terre, environ 150 de ces "gros calibres" se posent sur le sol. Comment les découvrir ?

OÙ CHERCHER ? Les météorites tombent indifféremment sur tout le globe. Aussi bien au cœur de la forêt amazonienne qu'au sommet d'un mont alpin ou au fond d'un fleuve africain. La Terre offre une variété de terrains qui rend délicate la chasse aux roches célestes. Si vous cherchez au hasard, c'est donc dans les déserts, où le paysage est plat et monotone et la vue dégagée, que vous aurez le plus de chance de trouver une pierre venue de l'espace. Une tonne de météorites trouvées au Sahara arrivé ainsi chaque année sur le marché.
Si vous êtes plus ambitieux et que désirez trouver de nouveaux fragments d'une roche connue, consultez l'encyclopédie tenue par l'Association internationale des collectionneurs de météorites. Y sont répertoriées 48.840 découvertes à travers le monde. Préférez celles récentes : avec le temps, les météorites s'enfonsent dans la terre ou risquent d'être abimées par l'érosion.

QUELLE MÉTHODE SUIVRE ? Il faut avant tout s'armer de patience et de persévérance. Beaucoup de campagnes de prospection se soldent par des échecs. Voici les conseils de Pierre-Marie Pelé, auteur de Météorites de France : "Munissez-vous d'une carte au 1/25.000. Tracez-y la zone à prospecter et quadrillez-la. Ensuite, reportez les coordonnées géographiques des contours de vos carrés (de 500 m sur 500 m, par exemple) sur un GPS et arpentez-les un par un. À l'aide du GPS, n'oubliez pas de noter précisément la position exacte de chaque trouvaille, ce qui permet de définir la trajectoire de la chute si plusieurs découvertes sont faites dans une zone restreinte". Faut-il investir dans un détecteur de métaux ? Pas dans le désert, car les météorites n'y sont pas enterrées et sont facilement visibles. Mais un tel instrument peut s'avérer utile si la zone de chute est couverte de végétation. Ayez toujours avec vous un aimant car la plupart des météorites contiennent du fer (les chondres).

COMMENT DÉFINIR LA ZONE À PROSPECTER ? Selon votre humeur si vous cherchez au hasard dans le désert, mais l'affaire se corse si vous êtes sur la piste d'une météorite qui vient de tomber. Il vous faudra alors circonscrire la zone en fonction des éléments dont vous disposez, témoignages et éventuellement films de la chute. Mais comme les chasseurs du monde entier seront déjà sur le coup, de nombreuses informations seront disponibles sur leur forum de discussion Meteorite-List, auquel vous pouvez vous abonner. À vous ensuite d'affiner la zone suspectée grâce aux témoignages recueillis sur place et d'être plus rapide que les autres...

QUELLES SONT LES LOIS À RESPECTER ? En France, la découverte d'une météorite est assimilée à celle d'un trésor, régie par l'article 716 du Code civil. Ainsi, le trésor appartient pour moitié à son "inventeur" et pour moitié au propriétaire du terrain où il a été trouvé dans le cas d'une découverte fortuite. Si celle-ci s'est faite au moyen d'un détecteur de métaux, l'objet revient en totalité au propriétaire du terrain. L'image de ce dernier est d'ailleurs soumis à l'autorisation du préfet.
Et à l'étranger ? D'un pays à l'autre, la loi varie. En Australie, par exemple, la recherche de météorites est autorisée, mais leur sortie du territoire est interdite. Et certains pays, comme l'Algérie et la Libye, interdisent carrément la prospection. Avant toute campagne, renseignez-vous sur Meteorite-List. De nombreux baroudeurs y postent des informations précieuses en matière de réglementation.

COMMENT RECONNAÎTRE UNE MÉTÉORITE ? Au premier coup d'œil, grâce à sa croûte de fusion. Avant de tomber sur Terre, les météorites subissent les frottements de l'atmosphère. Elles s'échauffent, leur surface fond et devient rouge brillant. Ce phénomène les rend visibles depuis la Terre. Avant d'atteindre le sol, elles se refroidissent très vite, le matériel en fusion se solidifie et devient noir. Un noir mat ou brillant, selon qu'il s'agit d'une chondrite ou d'une achondrite.
Les météorites de fer sont différentes. Très denses, brillantes, elles présentent en outre des "traces de pouce" (ou regmaglyptes). "Ces petites cavités sont produiles par l'arrachage de matière lors de l'entrée dans l'atmosphère", explique Pierre-Marie Pelé. Quant aux chondrites carbonées, elles sont aussi très noires et ont la particularité d'être friables.

QUELLES SONT LES FAUSSES MÉTÉORITES ?

"Quand quelqu'un m'apporte une pierre à expertiser, la plupart du temps, il s'agit d'une roche quelconque", souligne le chasseur de météorites Alain Carion. Qui n'a pas l'habitude des pierres célestes a de fortes chances de prendre des vessies pour des lanternes.

"Les marcassites figurent à la première place des fausses météorites, indique le collectionneur. Il s'agit de nodules arrondis de sulfure de fer.

Les scories produites dans des fourneaux à haute température arrivent en deuxième position".

COMMENT FAIRE EXPERTISER UNE MÉTÉORITE ?

Vous pensez avoir bel et bien affaire à une météorite ? Pour en avoir le coeur net, une seule solution : faire appel à des professionnels. Par exemple, l'équipe du Laboratoire d'étude des matériaux extraterrestres du Muséum national d'histoire naturelle. équipés d'une scie spéciale, les chercheurs découperont une petite tranche de la roche afin d'analyser son intérieur.

S'il s'agit d'une chondrite, elle présentera des chondres, ces petites particules sphériques de silicate et de fer qui se sont condensées dans la nébuleuse primitive, au tout début de l'histoire du Système solaire. Un morceau de fer sera poli puis attaqué à l'acide nitrique. Si c'est une météorite, des figures géométriques caractéristiques, dites figures de Widmanstätten (->), se révéleront. Dans tous les cas, les scientifiques rechercheront du nickel, présent dans la partie métallique des météorites.

QUELLES SONT LES MÉTÉORITES LES PLUS RECHERCHÉES ?

Beaucoup de critères entrent en jeu pour déterminer la valeur d'une météorite. Sa provenance bien sûr - une pierre de Mars est plus recherchée qu'un fragment d'astéroïde - mais aussi les circonstances de sa découverte. Une météorite dont la chute a été observée, voire filmée, a beaucoup plus de valeur qu'une météorite trouvée au sol, sans chute apparentée. En somme, vous toucherez le gros lot si vous êtes le découvreur d'une roche martienne dont la chute a été observée, d'autant plus si vous avez récolté le seul spécimen tombé sur Terre. À titre d'exemple, la pierre de Mars tombée à Chassigny figure parmi les plus chères du marché. Le gramme se négocie plusieurs milliers d'euros.
Les météorites à l'histoire originale sont également très cotées. Ainsi Peekskill, tombée sur le capot d'une voiture, se vend entre 70 et 100 € le gramme. Plus abordables, les chondrites dont la chute a été observée se vendent entre 30 et 40 € le gramme. Mais leur prix descend à 0,10 € le gramme si elles ne correspondent à aucune chute.

COMMENT RÉCOLTER DES MICROMÉTÉORITES DANS SON JARDIN ?

Pas besoin d'aller jusqu'en Antarctique : vous pouvez récupérer ces poussières extraterrestres chez vous. Par exemple, à la sortie de la gouttière. Explication de Pierre-Marie Pelé : "Placez une bouteille en plastique dont vous aurez évidé le fond à l'embouchure de la gouttière. Fixez un aimant puissant près du goulot. Lors de l'écoulement de l'eau de pluie, les fines particules viendront se fixer sur les bords de la bouteille, attirées par l'aimant". Vous pouvez faire la même expérience à plus grande échelle, en plaçant votre bouteille aimantée sous une grande bâche tendue par quatre poteaux. Le tour est joué !

E.M. - CIEL & ESPACE > Octobre > 2009
 

   
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