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La Météorite de Tcheliabinsk (2013)

L'impact de Tcheliabinsk

DOSSIER POUR LA SCIENCE N°90 > Janvier-Mars > 2016

Fragments retrouvés dans le Lac Chebarkul

LES MYSTÈRES DE LA SCIENCE N°7 > Août-Septembre > 2015

Les Circonstances de l'Impact
Pêche à la Météorite

CIEL & ESPACE N°515 > Avril > 2013
SCIENCE & VIE JUNIOR N°292 > Janvier > 2014

L'impact de Tcheliabinsk a livré tous ses Secrets

Jamais un tel événement n'avait été aussi documenté ! En février dernier, la chute d'un astéroïde en Russie fut enregistrée du début à la fin par des milliers de témoins. De quoi retracer avec une précision inédite son origine et son trajet (->).

Cela a commencé par une lumière si aveuglante qu'elle a éclipsé le Soleil. Suivie d'une détonation assourdissante qui a fait trembler le sol, jeté les hommes à terre et pulvérisé les vitres dans un rayon de 90 km. Puis d'un gigantesque panache de fumée qui s'est déployé dans le ciel... Bilan : 1600 blessés et 25 millions d'euros de dégâts. On le sait désormais, l'impact qui a secoué la ville russe de Tcheliabinsk, dans la région de l'Oural, il y a un an, au matin du 15 février 2013, est le plus important depuis 1908 - un astéroïde avait alors frappé la Toungouska, en Sibérie.
À l'automne, au moment même l'on sortait du lac Tchebarkoul un fragment de près de 600 kg de la météorite de Tcheliabinsk, une centaine de spécialistes du monde entier rendaient leurs copies. Après 7 mois d'analyses, et surtout grâce à l'étude des milliers de vidéos prises par les caméras de surveillance et par des témoins, ils sont parvenus à reconstituer l'événement du début à la fin. "C'est un cas d'école : jamais nous n'avions disposé d'autant de données pour reconstituer un impact d'astéroïde, explique Peter Jenniskens, qui a mené l'une des études à la Nasa. Par conséquent, jamais nos conclusions n'avaient pu être aussi précises".
L'histoire, la voici : l'astéroïde, un morceau de roche de 20 m de diamètre pour 13.000 t, est entré dans l'atmosphère à près de 70.000 km/h. Les images prises par les témoins montrent qu'autour de 83 km d'altitude, il a commencé à se fragmenter sous la pression de l'atmosphère. Puis, arrivé à 27 km, il a cédé définitivement et explosé, dégageant une lumière 30 fois plus intense que celle du Soleil et, comme le montrent les enregistrements des infrasons collectés par les stations russes et kazakhs, une énergie équivalente à 500.000 t de TNT. Les trois quarts de l'astéroïde se sont alors vaporisés. Le reste a été converti en poussières. Seuls quelques milliers de kilogrammes de roche ont survécu à l'explosion et se sont échoués sur le sol russe. Leur analyse montre que le corps responsable de l'impact était une chondrite carbonée, autrement dit un astéroïde tout ce qu'il y a de plus banal, qui gravitait dans la ceinture entre Mars et Jupiter.

UN RISQUE REVU À LA HAUSSE : Mais les chercheurs se sont alors aperçus que la météorite était striée de petites veines, caractéristiques d'une onde de choc. "Elles indiquent qu'il s'agit d'un fragment d'un corps plus gros, précise Peter Jenniskens. Et justement, en calculant son orbite, nous avons réalisé qu'elle était similaire à celle d'un astéroïde de 2 km de diamètre, connu sous le nom de 86039. Cela ne peut être une coincidence". Ainsi, 86039 aurait été percuté, et un morceau de sa croûte propulsé vers la Terre... Un morceau trop petit pour être capté par les télescopes. "On pense qu'un million de corps de 10 à 20 m de diamètre gravitent près de la Terre... et seuls 500 ont été catalogués, explique Peter Brown, responsable d'une autre étude à l'université de Western Ontario (Canada). Le risque d'impact est faussé par les objets de petite taille". En reprenant le cas de Tcheliabinsk et tous les impacts recensés depuis 100 ans, le chercheur a déjà revu les statistiques à la hausse : le risque qu'un objet similaire frappe la Terre pourrait ainsi être 10 fois plus élevé que prevu.

FAITS & CHIFFRES : Selon les modèles, les impacts dégageant une énergie équivalente à 500.000 tonnes de TNT, comme à Tcheliabinsk, ont lieu tous les 150 ans ; à 10 millions de tonnes de TNT, comme dans la Toungouska, en 1908, tous les 1000 ans. Mais ces statistiques doivent être réestimées.

M.F. - SCIENCE & VIE N°1156 > Janvier > 2014

La Chute d'une Météorite en Russie fait 1 Millier de Bléssés

Elle s'est désintégrée en provoquant une onde de choc. Ce phénomène qui ne se produit qu'une fois par siècle en moyenne, a provoqué la panique dans la ville de Tcheliabinsk, dans l'Oural.

Une scène d'apocalypse. C'est ce qu'ont vécu, hier matin peu après 9 heures (4 heures en France), les habitants de Tcheliabinsk, lorsqu'une météorite s'est désintégrée dans le ciel de l'Oural, provoquant une pluie de débris qui a fait environ un millier de blessés, d'après le dernier bilan dans la soirée. La plupart d'entre eux ont été touchés par des bris de verre ou par l'effondrement de murs.

VISIBLE À 200 KM DE DISTANCE : Le million de résidents de cette ville industrielle, à 1500 kilomètres à l'est de Moscou, dans le centre de la Russie, ont entendu une sorte d'explosion et vu une intense lumière dans le ciel, avant de ressentir l'onde de choc. La météorite, qui selon, l'Académie des sciences russe faisait quelques mètres de diamètre et pesait une cinquantaine de tonnes, s'est apparemment désintégrée à une altitude de 30 à 50 kilomètres, à son entrée dans l'atmosphère à une vitesse d'environ 54.000 km/h. En fait, l'astéroïde faisait environ 15 mètres de diamètre avec un poids de 7.000 tonnes. Il a frappé l'atmosphère avec un angle d'environ 20 degrés, à une vitesse d'environ 65.000 kilomètres par heure... La détonation supersonique a fait exploser des vitres et a soufflé des murs - 3000 bâtiments ont été touchés, pour un total d'environ 100.000 m² de verre -, déclenché les alarmes des voitures et perturbé les signaux des téléphonés portables. La pluie de météorites a laissé une longue traînée blanche dans le ciel, visible jusqu'à Ekaterinbourg, à 200 kilomètres de là.

Elle a voyagé à travers l'atmosphère pendant environ 30 secondes, avant de se disloquer et produire une violente explosion entre 14 et 20 km au-dessus de la surface terrestre, produisant une énergie équivalente à l'explosion d'une onde de choc de 300 kilotonnes. Cette énergie s'est propagée vers le bas, à travers l'atmosphère, pour atteindre la ville et la région de Tcheliabinsk qui a une population d'environ 1 million d'habitants, et les fenêtres se sont brisées, les murs se sont effondrés et bien d'autres dégâts mineurs à travers la ville, sans compter les blessés principalement par les éclats de verre. Les dommages connus ne sont pas dus aux fragments du bolide qui ont heurté le sol, mais de l'explosion en altitude. Le visiteur de l'espace semble être un astéroïde rocheux, car il s'est désintégré dans l'atmosphère. Il n'a pas été détecté par les télescopes à la recherche d'astéroïdes en raison de sa petite taille, mais aussi parce qu'il est sorti du côté jour de la planète. Le météore a laissé une trace dans le ciel d'environ 480 km de long. Les amateurs passionnés estiment que les petites roches de l'espace pourraient valoir jusqu'à 66.000 roubles (2000 euros) par gramme, plus de 40 fois le cout actuel de l'or.

"BOULES DE FEU" : "J'étais en route pour le travail il faisait encore sombre mais soudain il a fait aussi clair qu'en plein jour", témoigne un habitant, Viktor Prokofiev : "J'ai eu l'impression d'être aveuglé par des phares". Iouri Bourenko, responsable de la section locale du ministère des Situations d'urgence, a parlé d'une "pluie de météores en forme de boules de feu" et souligné que les niveaux de radiations étaient normaux. les scientifiques ont précisé que ce phénomène n'avait aucun lien avec l'astéroïde 2012 DA14, d'une cinquantaine de mètres de diamètre, qui est passé hier soir à seulement 27.520 kilomètres de la Terre, à 20h24 heure française.

UN PRÉCÉDENT EN 1908 : Entre 1000 et 10.000 tonnes de matière tombent quotidiennement depuis l'espace vers la Terre, explique un astrophysicien de l'université de Sheffield (Angleterre), mais la majorité se consume dans l'atmosphère. "Même si des événements de cette importance sont rares, un impact qui cause des dommages et des morts peut se produire tous les siècles environ", estime Simon Goodwin. "Malheureusement on ne peut absolument rien faire pour empêcher les impacts". En 1908 la chute d'une météorite en Sibérie avait dévasté une zone de plus de 2000 m². Les fenêtres avaient été brisées dans un périmètre de 200 kilomètres.

VAR MATIN > Février > 2013
 

   
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