La France de Demain par Régions

Le Tour de France des Régions

Nul ne l'ignore : la planète se réchauffe. La planète, d'accord ; mais en France ? Concrètement ?

Si les prévisions d'une hausse des températures se vérifient, que se passera-t-il. en Bretagne ? Dans les Alpes ? À Paris ? Dans le Nord et l'Est ? Le long du pourtour méditerranéen ? Région par région, notre rédaction s'est mobilisée pour recenser tous les effets attendus du réchauffement, au cas par cas. À la clé ? Tout ce qui risque de changer localement, dans tous les secteurs, où que l'on habite en France. De quoi savoir à quoi s'attendre et anticiper l'avenir. Car une chose est sûre : des défis vont se poser.

DOSSIER RÉALISÉ PAR VINCENT NOUYRIGAT AVEC PIERRE-YVES BOCQUET, THOMAS CAVAILLÉ-FOL, FIORENZA GRACCI, ANGÉLIQUE LE TOUZE, ALEXANDRA PIHEN, YVES SCIAMA, CAROLINE TOURBE. ILLUSTRATIONS YANNICK MONGET (VUES D'ARTISTE), BRUNO BOURGEOIS (CARTES) ET MIKO KONTENTE (INFOGRAPHIES).

THIERRY CAQUET, Chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique. "Vers 2030 2040, il faudra commencer à sortir des référentiels connus (.). Ensuite, des décisions plus radicales devront être prises, peut être l'abandon de cultures emblématiques.

ILE-DE-FRANCE : + 2,5°C en 2070. Paris doit s'attendre à connaître des chaleurs dignes du sud de l'Espagne.

Ni trop froid l'hiver ni trop chaud l'été. les 12 millions de Franciliens sont habitués à vivre sous un climat typiquement modéré. Mais voilà : d'ici à la fin du siècle, ils vont voir les températures s'élever de 2 à 4°C, avec un climat qui deviendra comparable à celui que connaît actuellement Cordoue, dans le sud de l'Espagne ! Comment adapter les infrastructures et les matériaux urbains à des vagues de chaleur répétées pour lesquelles ils n'ont pas été conçus ? Des pénuries en eau sont-elles à craindre ? Des maladies inconnues sous nos latitudes vont-elles proliférer ? Autant de questions qui se posent déjà. Et les réponses ne laissent aucun doute : la région la plus urbanisée de France devra apprendre à vivre sous des canicules et des sécheresses à répétition.
Des oiseaux exotiques pourraient s'implanter...

Urbanisme : Face aux canicules, Paris va devoir se réinventer.
Le phénomène "d'îlot de chaleur" urbain amplifie les canicules. Le bitume des rues et le béton des immeubles restituent la nuit la chaleur emmagasinée le jour : c'est le phénomène dit d'îlot de chaleur urbain. La différence de température entre le centre et la campagne (exemple : le 12 août 2003) peut s'élever jusqu'à 7°C. À la fin du siècle, Paris pourrait connaître jusqu'à 26 alertes à la canicule chaque année, contre seulement une alerte par an aujourd'hui. Le signe avant-coureur : 1er juillet 2015, gare Saint-La zare : la canicule provoque une panne électrique. 1000 personnes sont évacuées.
Patrimoine : Les façades historiques vont souffrir. Le signe avant-coureur : Depuis 2000, scientifiques et architectes constatent que le calcaire parisien change de couleur.
Virus : Des maladies tropicales sont déjà signalées.
La logique semble implacable : dans les prochaines décennies, Paris deviendra la ville européen ne la plus menacée par la dengue, cette infection virale, endémique dans les pays tropicaux, qui touche des dizaines de millions de personnes et en tue des dizaines de milliers ! "La dengue a émergé comme la plus importante maladie virale véhiculée par les moustiques à l'échelle du globe, et cette 'fièvre rouge' a pris des proportions pandémiques avec une multiplication par 30 du nombre de cas au cours du dernier demi-siècle", note l'équipe d'épidémiologistes qui s'est penchée l'année dernière sur ce nouveau risque pour l'Europe. Pour l'instant, Madrid, Rome et Milan sont les villes les plus menacées : elles ont déjà été colonisées par le moustique tigre (Aedes albopictus), l'insecte vecteur de cette maladie, qui ne peut se propager sans sa présence. Mais Paris et Londres sont les deux villes européennes dont les aéroports reçoivent le plus de passagers provenant de pays où sévit la dengue (de l'ordre de 250.000 en 2014 pour Paris, dont 953 étaient porteurs de la maladie). Dès que le funeste diptère aura remonté jusqu'à la Seine, poussé par le réchauffement climatique, Paris passera au premier rang du risque - Londres, de son côté, restera peut-être protégé par la Manche. Et l'affaire pourrait aller plus vite que prévu. Albopictus, qui ne devait théoriquement pas arriver dans la capitale avant des années, a déjà été signalé au Parc Floral de Vincennes, à Créteil et dans quelques autres communes franciliennes en 2014 et 2015. Au point que ces sites ont été démoustiqués. Des mesures qui donnent bon espoir aux spécialistes d'avoir réussi à éviter l'établissement d'une population reproductrice. Mais, à terme, personne ne doute que l'espèce s'implantera. Outre le problème sanitaire, "des flambées régulières de dengue au pied de la tour Eiffel pourraient nuire à l'attractivité touristique de la ville lumière", avertit l'épidémiologiste Jan Semenza. Y.S.

Bassin hydrographique : Des pénuries d'eau sont à redouter.
On considère volontiers le bassin de la Seine comme une zone généreusement arrosée dont il faudrait se méfier des débordements - la crue de 1910, qui avait submergé Paris pendant plus d'un mois, est encore dans les mémoires. À l'avenir, le problème sera tout autre : vers 2070, les scientifiques prévoient un affaiblissement de 10 à 50 % du débit moyen du fleuve sous le pont d'Austerlitz. Et l'étiage estival devrait être encore plus entamé. "Ces baisses sont plus fortes que dans le reste du nord du pays, mais le plus inquiétant tient aux forts taux de population et d'activités qui reposent sur ce bassin hydrographique", s'alarme l'hydrologue Charles Perrin, à l'Irstea. Des projets de recharge artificielle des nappes phréatiques sont déjà à l'étude. Mais dans la capitale, où chaque vague de chaleur se traduit par des pics de consommation d'eau potable (record battu en juillet dernier), la perspective d'une pénurie commence à être envisagée. "Pourra-t-on décemment continuer à arroser nos espaces verts alors que les Parisiens seraient soumis à des restrictions d'eau ?, s'interroge Yann Françoise à la Mairie de Paris. Désormais, nous choisissons nos essences d'arbres sur leur capacité à résister au stress hydrique extrême : il faut éviter qu'ils tombent sur la voie publique et minimiser les risques de propagation de feux de forêt !" Paris brûle-t-il ? V.N.

Et aussi. Le champignon de Paris ne sera plus blanc. L'Ile-de-France va-t-elle enfin produire de bons vins ? Pas de répit pour la pollution à l'ozone. La chenille processionnaire du pin débarque...

RHÔNE-ALPES : + 3°C en 2070. Toutes les activités liées à la montagne vont devoir s'adapter.

Cette région industrielle et très peuplée (plus de 6 millions d'habitants) va subir une des plus fortes hausses des températures. Si toute la région est impactée, les regards se portent en priorité vers les montagnes, élément incontournable du paysage et poumon économique pour nombre de vallées à l'heure des sports d'hiver. Car les massifs sont aussi les milieux les plus sensibles aux changements : au moindre degré Celsius supplémentaire, l'enneigement, les espèces animales ou végétales se décalent de 150 mètres en altitude. Peut-être plus qu'ailleurs, le réchauffement climatique soulève ici l'inquiétude. Pourra-t-on skier à la fin du siècle ? Nos petits-enfants verront-ils encore des glaciers ? Quelles nouvelles activités pourront se développer en altitude ?

Stations de sports d'hiver : La fin de la neige est programmée.
75 : C'est le nombre de jours d'enneigement que les Alpes du Nord risquent de perdre à 1800 m d'altitude, vers 2100. Soit -65 % par rapport à aujourd'hui !
Industries : Même affaibli, le Rhône va rester une ressource fiable.
Le signe avant-coureur. Au cours de l'été 2006, la canicule qui a sévi n'a pas perturbé la production d'électricité.
Et Lyon ? La cité rhodanienne sera soumise aux mêmes canicules répétées que Paris, nuancées cependant de ses particularités.
"L'îlot de chaleur lyonnais est maximal dans le sud et l'est, industriels, où la chaleur s'évacue très bien la nuit", explique Luce Ponsar, responsable du projet Plan Climat Grand Lyon. "Le centre chauffe moins car les bâtiments hauts ombragent les rues. Nous profitons aussi du vent qui balaie le Rhône". Sans surprise, c'est à Grenoble, où les rares vents sont chauds, que la chaleur urbaine sera la plus étouffante. Toutefois, "des actions, comme les toitures végétalisées, sont entreprises depuis plusieurs années", assure Murielle Pezet-Kuhn, de l'Agence d'urbanisme de la région grenobloise. T.C.-F.
Plantes invasives : L'ambroisie va provoquer toujours plus d'allergies.
Alpinisme : Les sommets vont devenir inaccessibles.
Le signe avant-coureur. Le 11 septembre 2011, un pan des Drus (massif du MontBlanc) s'effondre. Un éboulement lié à la fonte du permafrost.
Pâturages : Le nouvel éden des vaches.
Paysage alpin : Les glaciers en voie de disparition.
Et aussi. Les marmottes en péril ? L'edelweiss en sursis. Les avalanches seront moins meurtrières. Les chamois seront de plus en plus petits.

CENTRE + 2,5°C en 2070 : Promise à la surchauffe, la région risque de changer de visage.

C'est ici que bat le cour de la France, entre patrimoine séculaire, élevages, forêts et, surtout, grandes cultures. Mais les 6 millions d'habitants de ce Centre élargi vont voir leur climat, qui est actuellement teinté d'influences océaniques et continentales, passer dans une autre dimension en se réchauffant de plus de 2,5°C à la fin du siècle - et jusqu'à 4°C selon certains scénarios. Avec quelles conséquences pour les rendements agricoles de cette région, véritable grenier à blé de la France ? Pour ses forêts ? Son gibier ? Et ses élevages ? Inédite, cette chaleur étouffante promet de bouleverser bien des traditions.

Rendements céréaliers : L'idée de cultiver le blé à l'ombre est déjà à l'étude.
Habitat : Menaces sur les maisons.
Forêts : Le chêne pourrait disparaître, faute d'eau.
Chasse : Le gros gibier va proliférer.
Le signe avant-coureur. Depuis 25 ans, le nombre de sangliers a été multiplié par 5.
Elevage : Face à la chaleur, le poulet pourrait perdre ses plumes.
Le signe avant-coureur. Depuis 2000, des chercheurs israéliens étudient un pou let de chair capable de résister à la chaleur.
Monuments historiques : Les vitraux de Chartres risquent de souffrir.
Et aussi. La force tranquille des vins de Bourgogne. La Sologne prompte à s'enflammer. Apollon (un papillon) ne passera pas l'hiver.

NORD-EST : + 2°C en 2070 : La douceur à venir promet de bouleverser l'identité de la région.

Pour les 12 millions d'habitants du Nord et de l'Est, le réchauffement ressemble plutôt à une bonne nouvelle. Songez qu'en 2080, le climat de Lille sera comparable à celui d'Angers, voire de Toulouse ou de Carcassonne ! Hivers plus doux, étés plus chauds, précipitations maintenues. les conditions seront favorables aux grandes cultures nordistes, voire au tourisme. Mais il ne faut pas oublier que ce territoire industriel et fertile a été en partie gagné sur la mer : la montée du niveau marin sera ici la grande affaire du siècle. Dans l'Est, dont le climat semi-continental fait se succéder étés chauds et hivers rudes, c'est un autre bouleversement qui se prépare : la disparition du froid. Comment la faune et la flore locales vont-elles réagir à cette inédite vie sans gel ?

Aménagement du territoire : Les inondations sont vouées à devenir un problème majeur.
Pluies et hausse du niveau de la mer vont menacer le littoral. 45 % : C'est la hausse de la fréquence de pompage que nécessiterait une élévation de 30 cm du niveau de la mer, l'élévation minimum prévue à l'horizon 2050.
Faune et flore locales : Vers de nouvelles espèces.
Le signe avant-coureur. Depuis plusieurs années, les cigognes sédentaires sont plus nombreuses en Alsace.
Nappes phréatiques : Fini, les très grandes crues de la Somme.
Navigation : Le Rhin risque de devenir un casse-tête fluvial.
Rendements agricoles : La betterave à sucre va bien profiter de la chaleur.
Le signe avant-coureur. En vingt ans, les rendements de la betterave sont passés de 70 t/ha à 90 t/ha. avec moins d'engrais.
Et le champagne ? Pas d'inquiétude.
Carrières : Les sous-sols menacés de s'effondrer.
Santé publique : La pollution va s'amplifier.

Et aussi. Le grillon d'Italie chante déjà sur les terrils. Le Nord, future région touristique ? Le réchauffement pourrait sauver le frêne.

SUD-EST + 2,5°C en 2070 : Le réchauffement risque de bouleverser la région dans toutes ses dimensions.

Ce sera sûrement la régi on la pl us impactée par le réchauffement. Certes, l'identité régionale est déjà largement façonnée par la chaleur : les 5 millions d'habitants qu'elle compte sont habitués à vivre sous un climat typiquement méditerranéen, marqué par des étés secs et des hivers doux. Mais l'avenir leur promet des étés encore plus secs et encore plus chauds. Or, dans cette région où l'activité est dominée par le tourisme et la fruiticulture, cela promet de fortes tensions autour des ressources en eau. Et que vont devenir les fameuses plages de la Côte d'Azur, particulièrement vulnérables à la montée de la mer ? Comment vont évoluer les colères du ciel, déjà incroyablement violentes ? Depuis les premiers reliefs des Alpes jusqu'aux rives de la Méditerranée, c'est toute la région qui paraît menacée.

Ressources : Tout indique qu'une guerre de l'eau va avoir lieu.
Le réchauffement frappe des ressources en eau déjà critiques. -30 %, c'est la baisse du débit estival du Rhône envisagée pour la moitié du XXIe siècle. En cause : la disparition de la neige et la baisse de la pluviométrie.

Pêche : Le stock de poissons va diminuer et se diversifier.
Fruiticulture : Des fruits venus d'ailleurs.

Intempéries : Vers des colères du ciel toujours plus violentes.
Le signe avant-coureur. Le 4 octobre dernier, à Cannes, des pluies torrentielles provoquent de meurtrières inondations.

Et la Corse ? "La Corse est trop petite pour être vue dans les modèles climatiques, avoue Véronique Ducrocq, du CNRM. Mais on prévoit une augmentation du nombre d'événements de précipitations intenses. De près de 10 % pour 2°C". La clémentine, par exemple, risque de perdre de son acidité et de sa couleur, pièces maîtresses de son indication géographique protégée. Il est envisagé de modifier l'irrigation, la fertilisation ou la variété. A.Le.T.

Territoire : La Camargue ne pourra peut-être pas être sauvée.
Et aussi. Au-revoir grives et merles noirs. Les plages de la Côte d'Azur en danger. Pénurie de truffes !

SUD-OUEST + 2°C en 2070 : C'est toute la qualité de vie de la région qui risque d'être altérée.

Il fait bon vivre, manger et boire sous le climat océanique aquitain, marqué par un hiver doux, un printemps plutôt humide, ainsi qu'un été chaud et sec. Mais avec une chaleur un peu plus accablante, les 6 millions d'habitants de la région vont se trouver face à de nombreux défis. Comment vont réagir les baies de raisin dans le Bordelais ? Et les peintures des grottes préhistoriques de Dordogne ? Pourra-t-on continuer la culture intensive de maïs, si exigeante en eau ? Tandis que, sur le littoral, la question se pose déjà : comment faire face à l'élévation du niveau de l'Atlantique ?

Vignobles : Menace sur les crus de bordeaux.
En accélérant le cycle de vie de la vigne, le réchauffement va altérer la composition du vin. 1°, c'est l'augmentation du taux d'alcool que pourraient subir certains vins à chaque décennie. Au risque de changer de nature.
Plages : Lacanau ne pourra pas résister à l'océan.
Le signe avant-coureur. Début mars 2014, la tempête Christine a une fois de plus ravagé le front de mer : les défenses anti-érosion ont échoué à contenir la houle.
Agriculture : Le Sorgho à la place du maïs.
Et les Pyrénées ? Comme les Alpes, le massif souffre du réchauffement. "Mais les effets sont plus rapides, car altitude et latitude sont plus basses, assène le glaciologue Pierre René. Les 30 glaciers actuels auront disparu d'ici à 2050". Avec 2°C de plus en 2100, le nombre de jours de neige au sol devrait diminuer de 30 %. "Côté espagnol, il y a déjà des risques d'incendies et des opportunités agricoles. Or, ce qui se passe aujourd'hui là-bas se passera demain ici", commente Julien Lavaud, à l'Observatoire pyrénéen du réchauffement climatique. T.C-F.

Patrimoine : L'art pariétal fragilisé.
Le signe avant-coureur. Depuis décembre 2012, des contrôles réguliers s'imposent : une bactérie non identifiée ronge les parois de la grotte du Sorcier.
Virus : Le chikungunya risque de s'installer.
Et aussi. Ça va fort pour le roquefort. La forêt des Landes plus productive et. inflammable. Les palombes ne passeront plus.

GRAND OUEST + 2°C en 2070 : Entre nouveaux défis et opportunités, la région pourrait profiter du réchauffement.

Hivers doux, étés sans excès et des précipitations tout au long de l'année : les 13,5 millions d'habitants de la Normandie, de la Bretagne et des Pays de la Loire profitent du régime océanique tempéré par excellence. Problème : l'air frais venant de l'Atlantique aura bien du mal à contrecarrer la hausse des températures. Les Rennais doivent par exemple s'attendre à 45 jours de chaleur supplémentaires (plus de 25°C) d'ici à la fin du siècle. Avec quels impacts sur la pêche ? Sur l'agriculture ? Sur l'élevage ? Une chose est sûre, il y aura du changement - et pas forcément pour le pire.

Pêche : Poissons et coquillages exotiques vont changer la donne.
30 % : La productivité des pêcheries pourrait augmenter de 30 % d'ici à la moitié du siècle dans les zones tempérées. Les zones tropicales se dépeupleraient.
Terroirs : La Bretagne pourrait devenir un pays viticole.
Le signe avant-coureur. Depuis 2004, des vignes sont plantées sur les rives de la Rance, à Saint-Suliac, dans la région de Saint-Malo.
Agroalimentaire : Le porc industriel devra s'adapter à la chaleur.
Passé 30°C, le large white élevé en Bretagne n'est plus capable de réguler sa température.
Ostréiculture : Les parcs à huîtres pourraient prendre le large.
Le signe avant-coureur. 20 juillet 2008 : les huîtres juvéniles (ici à La Tremblade) sont décimées par un herpès, virus réveillé par le réchauffement.
Production laitière : Des vaches plus "rustiques" appelées à la rescousse.
Littoral : Le marais poitevin menacé. Les zones vertes, situées sous le niveau de la mer, pourraient être noyées.
Et aussi... Le mystère du mont Saint-Michel. Restera ou restera pas une île ? Les pommes d'Anjou vont verdir. La chaleur sélectionne les pires tiques. La côte normande débordée.

DOM-TOM + 1,5°C en 2070 : Des îles avant tout menacées par les effets océaniques du réchauffement.

Les tropiques resteront toujours les tropiques ! Toutes les simulations climatiques indiquent en effet que, sur l'ensemble du globe, ce sont dans les deux bandes qui entourent l'équateur que le réchauffement sera le moins marqué. Les habitants des Antilles et de Guyane (plus d'un million de personnes), de la Réunion (850.000), de Nouvelle-Calédonie (250.000), de Polynésie (250.000) ou de Mayotte (200.000) continueront donc à vivre sous les charmes et la dureté du climat tropical. Reste qu'il y fera encore un peu plus chaud, et qu'ils seront en première ligne face à l'élévation du niveau des mers (principalement dans le Pacifique) et à l'acidification des océans. Avec quelles conséquences sur l'agriculture ou le littoral ? Là comme ailleurs, il faudra s'adapter.

Patrimoine : En Nouvelle-Calédonie, les coraux vont encore souffrir.
Le signe avant-coureur. En 2000, une mission de l'IRD a évalué la destruction (en blanc les coraux morts) des récifs de Nouvelle-Calédonie.
Agriculture : À la Réunion, la canne à sucre se prépare déjà à se reconvertir dans l'électricité.
Tourisme et habitat : Les Antilles n'échapperont pas à la montée des eaux.
Industrie de la perle : Tahiti va devoir se mobiliser pour ses huîtres perlières.
Et aussi. À Saint-Pierre-et-Miquelon, la mer de glace fond. Moins de tornades mais plus violentes. Les mangroves pourront-elles encore protéger la Guyane ?

SCIENCE & VIE N°1178 > Novembre > 2015
 

   
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