Littoral : des Côtes sous Fortes Pressions L'élévation du niveau marin va forcer les communes à agir vite. D'autant que 10 millions de français habiteront en bord de mer en 2040. Érosion accrue, inondations côtières et submersions marines sont notamment redoutés.	Santé : Gare aux allergies et aux moustiques Profitant de la chaleur, les plantes allergisantes et les insectes vecteurs de mmaladies exotiques vont conquérir l'Hexagone. L'ambroisie qui provoque rhinites et crises d'asthme sera en forte expansion.
Faune : l'irrésistible Remonté vers le Nord Fuite pour les uns, adaptation forcée pour les autres. 1 espèce sur 6 est menacée d'ici à la fin du siècle. Des nuisibles vont en profiter. La plupart des oiseaux migrateurs n'iront plus en Afrique, devenue trop chaude pour eux.	Hydrologie : Fleuves à sec, Centrales Assoiffées Le niveau des rivières en été va fortement baisser, obligeant notamment à revoir le système de refroidissement des centrales nucléaires. Les installations intègreront dès leur conception les événements extrêmes.

Fonte des glaces devenant irréversible, arrêt de la mousson...

En 2010, les climatologues ont mis en lumière un nouvel aspect du réchauffement : passé un seuil, il menace de faire basculer des pans entiers du système terre dans l'inconnu.

La preuve par six.

Entre l'échec de la conférence de Copenhague, les erreurs pointées du doigt dans le dernier rapport du GIEC, et l'affaire des mails volés dans les ordinateurs du climatologues anglais, la nouvelle est passée plutôt inaperçue.

Les inondations et les crues

AUJOURD'HUI - La France à les pieds dans l'eau. En 3 ans, le nombre de sinistres dus à des phénomènes climatiques a doublé et leur coût triplé : 600 millions de francs de dégâts en hiver et au printemps derniers pour la Bretagne et 300 millions pour la baie de Somme, selon les assureurs.
En région Nord-Pas-de-Calais, en Normandie, en Franche-Comté, tous les records de pluviométrie ont été battus depuis qu'existent les stations météo, soitdepuis plus de 100 ans. En 6 mois, l'équivalent des précipitations d'une année entière est tombé sur Abbeville. Et le phénomène est mondial. En Suisse, une centaine de communes ont été inondées par la Suze, une rivière obstruée par un glissement de terrain d'un million de m3. En Asie, des dizaines de millions de Cambodgiens et de Vietnamiens ont fui leurs villages devant les crues du Mékong en Septembre 2000. Au Mozambique, lors des inondations du mois de février, les eaux du Zambèze se sont étendues sur 15 km de large, privant d'abri 30.000 personnes.

DEMAIN - Devons-nous nous préparer au déluge ? Les économistes estiment que nous allons au minimum doubler la teneur en gaz à effet de serre del'atmosphère au cours du XXIè siècle et ils demandent désormais aux climatologues d'envisager un triplement.
Si c'est le cas, on s'attend à un réchauffement moyen de 4,5 à 5,8°C. Un changement dramatique. "5°C, c'est pratiquement la moitié de l'écart qui existe entre notre climat tempéré et le dernier âge glaciaire, il y a 25.000 ans", explique Robert Watson, président du groupe intergouvernemental sur le réchauffement climatique (GIEC).
Les zones tropicales vont migrer vers les pôles. À cause de la fonte des glaciers et de la dilatation thermique des océans, le niveau des mers devrait s'élever de 50 cm à 1 m aux environs de 2100 : le delta de la Camargue sera submergé ainsi que le rivage à lagunes du Languedoc. De façon générale, l'ensemble des côtes sera redessiné. Mais ce n'est pas tout : sur une terre plus chaude, le cycle de l'eau - évaporation et précipitations - sera plus intense et entraînera un accroissement des pluies et des crues. En hiver et au printemps, la France ressemblera à Venise.

Tempêtes et végétaux

AUJOURD'HUI - Les tempêtes se multiplient. Au cours des 10 dernières années, les catastrophes provoquées dans le monde par les tempêtes ont gagné en fréquence et en intensité, souligne le rapport de la FAO publié en mars dernier.
Les tempêtes et les inondations ont représenté ensemble 60 % des pertes économiques totales causées par les calamités naturelles. Et ces coûts augmentent en raison de l'accroissement des populations vivant dans les zones exposées. Cyclones, typhons, bourrasques, les cataclysmes provoqués par les vents violents battent des records : durant l'hiver 1990, près de 110 millions de m³ de bois ont été détruits à travers toute l'Europe. Une tragédie sans précédent : près de 25 millions de m³ d'arbres abattus en Allemagne, 10 millions en Suisse, autant en Grande-Bretagne.
En France, le volume des bois couchés par les tempêtes de décembre 1999 s'élève à 140 millions de m³, soit plus de 400 millions d'arbres soufflés, surtout en Lorraine, en Champagne-Ardenne et aussi en Franche-Comté.

DEMAIN - Les plantes poussent et meurent plus vite. Pour les végétaux, le réchauffement climatique annoncé paraît à première vue très positifs.
On prévoit, dans un premier temps, un accroissement des récoltes dans les régions tempérées comme la nôtre et une augmentation des ressources en bois dans les forêts. Un phénomène généralisé quelque soit le milieu naturel. Mais faut-il vraiment se réjouir de voir les plantes se mettre subitement à pousser plus vite ? Non, car cette croissance impliquera des déséquilibres nutritionnels pour les végétaux, notamment en ce qui concerne l'azote et le phosphore, et rendra ainsi les arbres plus fragiles et donc plus sensibles aux tempêtes. La récente furie des éléments porte à croire que le pire est à venir. Les intempéries assombriront plus qu'aujourd'hui encore nos bulletins météo. Combiné avec l'allogement de la saison de croissance (réchauffement) et l'augmentation des feux de forêts en été (vagues de chaleur), le phénomène pourrait compromettre la production agricole et même l'existance de certaines forêts de la moitié nord de la France.

Sécheresse et dégradation des sols

AUJOURD'HUI - La sécheresse progresse de plus de 100 000 km² chaque année dans le monde : une superficie équivalent un cinquième de la France.
Selon les experts des Nations Unies, près de 70 % des zones sèches de la planète sont ainsi menacées de désertification ou de dégradation des sols. Bilan, toujours selon l'ONU : en 2000, 250 millions de personnes ont souffert de famine et de malnutrition. Parmi les régions les plus touchées : le pourtour méditerranéen et le sud du continent Africain. Même irriguées, ces terres sont désormais impropres à la culture. Selon certains experts, l'océan Pacifique devrait connaître en permanence une sorte de El Nino (dérèglement climatique qui provoque des pluies sur les côtes andines et sécheresses en Indonésie). L'Europe, en tout cas, n'est pas en reste : le débit du fleuve Acheloos en Grèce a baissé de 40 % en 4 ans et le sud de l'Espagne est menacé de sahélisation.

DEMAIN - Le paradis des moustiques. Rapport "Changement climatique 2001 : impacts, adaptation, vulnérabilité" rendu public à Genève en février dernier.
Les expert du groupe Intergouvernemental sur l'évolution de climat (IPCC), qui travaillent sous l'égide de l'ONU, présentent les conséquences du réchauffement. Sur une large partie de la France, l'élévation des températures hivernales sera de 1 à 2°C, alors qu'en été et en automne elle sera supérieure à 2°C. Même si nous reussissont à limiter le réchauffement, nos petits enfants vivront dans un monde bien différent du nôtre, du point de vue géographique et climatiques. Certaines espèces de plantes et d'arbres, propres à l'environnement méditerranéen (pin maritime, pin d'Alep, Chêne pubescent) vont migrer vers le nord et passer la Loire. La santé des Français sera également altérée. On peut s'attendre à une surmortalité en été en raison des fortes chaleurs et au développement des maladies liées à la prolifération des insectes (tiques et moustiques). À l'inverse, les hivers plus doux diminueront les risques qui sont liés aux groids froids.