Réchauffement Climatique à l'horizon 2100 |
Le Bulletin Météo pour 2100 |

L.C. - SCIENCES ET AVENIR N°936 > Février > 2025 |
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Climat : Le GIEC Lance l'Appel de la Dernière Chance |


LE MONDE > 22 Mars > 2023 |
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3,8°C : La Hausse de Température Moyenne en France d'ici à 2100 |

S.R. - SCIENCES ET AVENIR N°910 > Décembre > 2022 |
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2100 : Vers des Zones Invivables pour l'Homme |



V.N. - SCIENCE & VIE N°1214 > Novembre > 2018 |
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Le Diagnostic qui Fait Peur |
Les experts de la Banque mondiale sont formels : sans mesures drastiques pour réduire les emissions de gaz à effet de serre, la température sur Terre augmentera de 4°C à l'horizon 2100. Les conséquences seraient désastreuses.
LES GRANDS INDICATEURS DÉJÀ AU ROUGE
En 2100, la température à la surface du globe devrait s'élever de 4°C par rapport à 1850. La même hausse s'est produite dans notre histoire, mais sur une durée de... 25.000 ans, entre la dernière glaciation et le XXè siècle !
Le CO2 généré par l'activité humaine est responsable de cette accélération : forêts et océans ne peuvent plus absorber ce gaz, qui se concentre alors dans l'atmosphère.


C.C. et P.P. - GÉO N°411 > Mai > 2013 |
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Pour Quelques Degrés de Moins |
Les négociations sur le climat menées à Copenhague engagent notre avenir à tous. Scénarios pour une planète en cours de réchauffement.
D'ici 2100, selon les projections les plus réalistes, le thermomètre devrait monter de + 1,8°C à + 4°C par rapport à la période 1980-1999, et le niveau des océans s'élever de 0,18 m à 0,59 m. Malheureusement, ce réchauffement général tend à diminuer la capacité d'absorption naturelle du CO2 par les terres et les océans. Pire, une hausse de la température de 1,9 à 4,6°C pourrait entraîner la disparition du Groenland, avec l'élévation du niveau de la mer de... 7 mètres.
À +2°C, le Giec prévoit déjà des impacts négatifs (carte ->), comme la diminution des ressources en eau, la baisse du rendement des cultures, l'augmentation de certaines maladies, mais aussi et surtout l'érosion, l'inondation des côtes, avec la submersion pure et simple de certains États-Îles, comme les Maldives.
À +3, +4, +5°C supplémentaires, toutes les prévisions s'assombrissent, avec des sécheresses sévères, en Afrique et en Australie notamment, des extinctions d'espèces dans le monde entier, la baisse de rendement des cultures ou la perte de 30 % des zones humides côtières de la planète. Conséquence ultime : d'ici à 2050, 200 millions de "réfugiés climatiques" pourraient être jetés sur les routes.
Les pays les plus touchés seront les plus pauvres, car leur capacité d'adaptation est faible. Mais l'Europe ne sera pas épargnée. Selon un rapport de 2008 de l'Agence européenne de l'environnement, les projections montrent une augmentation de 1 à 5,5°C à la fin du XXIè siècle. Nous avons connu, ces cinquante dernières années, une augmentation des épisodes de chaleurs extrêmes et une baisse des épisodes de grand froid. Une tendance qui peut s'aggraver. En Méditerranée, l'agriculture risque de manquer d'eau, les incendies de forêts de se multiplier... En France, l'impact sera globalement négatif, avec des coûts supérieurs à plusieurs centaines de millions d'euros, d'après le rapport publié en septembre 2009 par l'Observatoire National sur les effets du réchauffement climatique (Onerc).
E.S. - SCIENCES ET AVENIR H.S. > Janvier-Février > 2010 |
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Au-delà de +2°C, un Risque d'Emballement |
Si un accord n'est pas trouvé, le dérèglement climatique dû à l'excès de gaz à effet de serre pourrait s'autoalimenter. Un engrenage irréversible. (La population de Manille a été durement touchée par la tempête Ketsuna fin septembre, qui a fait près de 500.000 sinistrés aux Philippines ->).
Quelques degrés de plus ou de moins vont-ils vraiment changer la face du monde ? Pourquoi s'inquiéter ? Après tout, "la chaleur, c'est la santé, c'est plus agréable", répètent des économistes néolibéraux, adeptes de Milton Friedman, fiers d'avoir fait capoter hier la participation américaine au protocole de Kyoto et soutenus aujourd'hui par les pays réticents à un accord à Copenhague. L'un de leurs "think tank", le Competitive Enterprise Institute (CEI, Washington) a vanté, dans une campagne télé, les mérites du CO2 : "C'est ce que nous respirons et que les plantes absorbent. Pour certains c'est un polluant. Pour nous c'est la vie". De tels arguments méritent d'être examinés avec sérieux : paraissant frappés au coin du bon sens, ils entretiennent la confusion entre plusieurs notions, météo et climat, d'une part, effet de serre et risque climatique d'autre part.

Commençons par l'effet de serre. Au départ, c'est un phénomène naturel, bienvenu d'ailleurs, puisqu'il permet à l'atmosphère de retenir une part de la chaleur solaire et donc de conserver une température viable à la surface de la Terre. Sans effet de serre, pas d'humains ni de plantes. Mais l'activité humaine génère désormais beaucoup de gaz à effet de serre (GES) - dont le dioxyde de carbone (CO2) - en quantité très supérieure à celle que la planète peut absorber naturellement via ses océans, ses forêts... Et ce, d'autant plus que nous exploitons d'anciens puits à carbone : gisements de charbon, champs de pétrole, etc. Résultat : les GES s'accumulent, aggravent l'effet de serre, échauffent l'atmosphère et menacent de dérégler sérieusement le climat de demain.
Les GES persistant très longuement dans l'atmosphère, l'homme a apparemment bouleversé le climat pour des siècles. Ce qui ne signifie pas qu'il ne peut plus agir, contrairement à un autre discours entonné par les partisans du "laisser faire". C'est même le moment ou jamais d'intervenir afin d'éviter un phénomène d'emballement climatique aux impacts extrêmement négatifs pour la planète (carte ->). Pour limiter les risques d'ouragans, de canicules, d'inondations, de sécheresse et de famines, les scientifiques du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) estiment qu'il faudrait réduire nos émissions mondiales de 50 % d'ici à 2050, et ce de façon à maintenir l'augmentation de la température mondiale en 2100 à +2°C seulement par rapport à 1850.
L'IMPACT DU RÉCHAUFFEMENT D'ICI À 2100 (carte)
Prévisions avec une hausse de la température de 3°C et plus. Les effets du changement climatique se font déjà sentir et vont s'intensifier au cours du XXIè siècle. Selon notre capacité à réduire nos émissions de gaz à effet de serre et à limiter la hausse des températures, l'ampleur du changement ne sera pas le même. C'est ce que souligne le dernier rapport, en 2007, du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) : nos sociétés devront donc s'adapter, même si leurs capacités sont très inégalement réparties. Ainsi, l'Afrique et l'Australie sont toutes deux très vulnérables aux sécheresses annoncées, mais des deux continents, seul le dernier a les moyens financiers et technologiques de faire face. Selon nos efforts de réduction de GES, le changement climatique induira une augmentation de la température moyenne mondiale allant de 1,1°C à 6,4°C. Son effet majeur sera une perturbation du cycle de l'eau. Il subsiste toujours des incertitudes dans les prévisions des conséquences futures : on sait que leur amplitude variera certainement selon la hausse plus ou moins forte des températures. Mais les grandes tendances sont déjà esquissées. Il faut s'attendre à une importante fonte des glaces, une remontée du niveau des mers, une sécheresse accrue dans les régions déjà touchées et une augmentation, en nombre et en intensité, des phénomènes extrêmes : canicules, inondations, incendies et cyclones. Enfin, le changement climatique affectera tous les continents et tous les secteurs de l'économie, que ce soit les transports, le tourisme, la pêche, l'agriculture, l'énergie ou la santé. |
À ce stade, une précision s'impose : les scénarios du Giec ne sont pas des prédictions ni des prévisions. Ils sont seulement des "futurs possibles" et illustrent un espace de choix. Adopter massivement des énergies renouvelables (scénario B2) ou brûler jusqu'aux dernières réserves de pétrole et de charbon (scénario A2) n'aura pas les mêmes effets. Selon les modes de vie, la température augmentera entre 1,8°C et 6°C ! À ce jour, il est encore possible de limiter le réchauffement climatique moyen à 2°C. Pourquoi 2°C ? il s'agit là d'une augmentation de la température terrestre moyenne. Ce qui peut se traduire d'ailleurs par des flambées bien plus importantes dans certaines régions du monde. Ainsi, une hausse globale de 2°C de la température mondiale entraînerait une augmentation de 3°C minimum en France. Et si le réchauffement atteignait 6°C - selon le pire des scénarios - alors l'Hexagone verrait le thermomètre grimper de 10°C. Surtout, au-delà de 2°C, la machine hydrique et thermique de la planète pourrait s'emballer, par de dangereuses rétroactions : "Le réchauffement nuit à la fixation du CO2 atmosphérique dans les terres et les océans, augmentant ainsi la partie des émissions anthropiques qui reste dans l'atmosphère", prévient le Giec. Actuellement, 55 % du CO2 émis dans l'atmosphère sont absorbés par la végétation continentale ou par les océans. Mais si le climat chauffe trop, cet effet modérateur pourrait être remis en question. Les scientifiques redoutent des effets de seuil, à partir desquels la Terre ne jouera plus son rôle naturel de puits à carbone, voire commencera à en émettre, provoquant une accélération du réchauffement. Trop sèches, les forêts pourraient dégazer du CO2. Trop chaudes, les terres et les mers pourraient relarguer de plus en plus de méthane, pour l'instant prisonnier du pergélisol, une couche de glace permanente comme en Sibérie. Ce puissant gaz à effet de serre pourrait être massivement relâché dans l'atmosphère, accélérant et aggravant le réchauffement à son tour. Cela pourrait précipiter la fonte de la banquise qui pourrait disparaître en Arctique en été. Or cette dernière "constitue un excellent isolant qui freine les échanges de chaleur entre l'océan et l'atmosphère, explique Jean-Claude Gascard, de l'Institut Pierre-Simon Laplace. De plus, elle a un pouvoir réfléchissant, l'albédo, très élevé : 90 % de l'énergie solaire sont renvoyés vers l'espace, contre 30 % dans l'océan libre de glace". La fonte de la banquise exposera davantage la surface océanique aux rayons solaires, ce qui accélérera le phénomène. Le dernier rempart risque de se disloquer avec la fonte des glaces terrestres : le niveau de la mer pourrait monter de plusieurs mètres, modifiant la configuration de nos côtes. Enfin, la disparition des glaciers va diminuer la pression qui maintient les conduits magmatiques fermés. Selon Bill McGuire, géologue à l'University College de Londres, on peut s'attendre, avec leur recul, à des secousses sismiques en Alaska, dans les Andes, l'Himalaya, les Rocheuses mais aussi les Alpes suisses.
Un tel effet "boule de neige", aux conséquences irréversibles, pourra-t-il être évité ? Rien n'est moins sûr, si l'on en croit une étude du PIK (Institut de Potsdam pour la recherche sur l'évolution du climat), parue dans Nature en avril 2009. Selon cet organisme allemand, pour avoir 75 % de chances de limiter le réchauffement global à 2°C, il faudrait que l'émission totale de CO2 dans l'atmosphère entre 2000 et 2050 ne dépasse pas 1000 Gt (milliards de tonnes). Or, nous avons déjà amputé ce "budget" de 300 Gt et notre consommation croît d'environ 3 % par an. À ce rythme, notre crédit sera épuisé dès 2030 ! "Pour stabiliser le climat, prévient la climatologue allemande Malte Meinhausen, il nous faudra laisser près des trois quarts des réserves prouvées de combustibles fossiles dans nos sous-sols. Les émissions devront être stabilisées dès 2015 pour ensuite baisser de 3 à 4 % par an jusqu'en 2050". Et si nous tardons, il nous faudra alors trouver, avant 2050 une formidable batterie de technologies capables de faire passer l'humanité du statut de source de carbone à celle de puits.
Une carte interactive pour observer l'impact d'un réchauffement à partir de 4°C.
R.M. - SCIENCES ET AVENIR > Décembre > 2009 |
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