La Biosphère Sous Influences

La Biosphère Sous Influences

L'étude fine des interactions, permanentes, entre le Soleil, la Terre, l'eau et l'atmosphère permet de mieux comprendre le climat et son évolution.

L'observation a longtemps été le seul moyen de déchiffrer le ciel. L'arrivée des satellites, dans les années 1970, a constitué une révolution puisque les chercheurs ont eu soudain à leur disposition une vision d'ensemble de la planète. Quant aux modèles numériques, nés après la Première Guerre mondiale, ils ont intégré peu à peu dans leurs calculs l'action des nuages, des océans, des glaces de mer, de la végétation et, des phénomènes biochimiques.

"Aujourd'hui, pour rendre compte de la complexité du climat, nous devons croiser de plus en plus de résultats de modèles ou d'observation satellitaire touchant la physique comme la chimie de l'atmosphère et des océans... observe le climatologue Hervé Le Treut, directeur de l'institut Pierre-Simon Laplace. Cela nécessite à la fois des chercheurs très spécialisés, par exemple en physique du rayonnement ou en mécanique des fluides mais aussi de faire le lien entre plusieurs domaines. C'est pour cela qu'a été créé l'institut Pierre-Simon Laplace, qui rassembte 6 laboratoires aux compétences variées". Cet institut, basé en Ile-de-France, vient par exemple de montrer, avec des partenaires allemand, norvégien et britannique, que réduire artificiellement la quantité de soleil reçu par la Terre n'empêcherait pas les fortes modifications de précipitations dues au changement climatique.
Mais l'étude du climat s'avère également complexe du fait des échelles considérées. Les grands principes au niveau planétaire sont bien compris, de même que beaucoup d'aspects des processus locaux, tels que les ondes orographiques - la manière dont les vents s'adaptent aux reliefs - ou la physique des nuages... Malgré cela et l'amélioralion continue des mesures, les phénomènes régionaux, l'amplitude des changements, restent difficiles à anticiper. "Si nous comprenons assez bien les moussons, ou le phénomène El Nino, ils dépendent de trop de facteurs pour que leur évolution soit facilement prévisible", indique par exemple Hervé Le Treut. De même, certains éléments géographiquement limités, mais dont l'impact climatique est important, comme les calottes glaciaires, doivent être mieux compris. Enfin l'un des nouveaux défis des sciences du climat est de mieux appréhender les liens entre la physique et le vivant ! "Il y a des compétitions entre espèces, des écosystèmes, une capacité des organismes à s'adapter, rappelle le chercheur. Il faut tenir compte de tous ces paramètres pour estimer l'impact réel du changement climatique".

CECILE MICHAUT - INFOGRAPHIE : MEHDI BEHYEZZAR

SCIENCES ET AVENIR HS N°172 > Octobre-Novembre > 2012
 

   
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