Le réchauffement climatique va-t-il rendre les incendies plus nombreux ?

Si, intuitivement, il est tentant de le penser, encore faut-il le démontrer. C'est ce qu'ont contribué à faire des chercheurs américains en reconstituant le nombre d'incendies survenus dans le Colorado depuis 2000 ans à partir des sédiments de 8 lacs. Résultat : le réchauffement de 0,5°C baptisé optimum médiéval (entre 1100 et 1300) a coïncidé avec une hausse des feux de 260 %.

Canicule de l'été 2003 en Europe, inondations géantes au Pakistan et sècheresse en Russie en 2010... La première décennie du XXIè siècle, la plus chaude depuis plus d'un millénaire aura aussi été celle des événements extrêmes. Ces deux phénomènes sont-ils liés ?

À cette question souvent posée, Dim Coumou et Stefan Rahmstorf (Institut du climat de Potsdam, Allemagne) n'hésitent plus à répondre par l'affirmative. Selon les lois de la physique, rien d'étonnant à ce que le réchauffement rende les vagues de chaleur plus fréquentes, ou accélèrent le processus d'évaporation, intensifiant aussi bien les sècheresses que les précipitations extrêmes.
Pour le vérifier les deux chercheurs ont compilé plus de 80 études portant sur les événements climatiques extrêmes des 10 dernières années. Résultat : les analyses statistiques et la modélisationdes mécaniques physiques eu cause permettent de conclure que la multiplication des épisodes de canicules et de fortes précipitations est bien liée au réchauffement. Bien qu'aucun événement individuel ne puisse être directement attribué au réchauffement, "il est très probable que nombre des événements extrêmes de la décénnie n'auraient pas eu lieu sans le réchauffement climatique", estiment les chercheurs.