Pluies Rouge en Inde

Que s'est-il passé le 25 Juiller 2001 au dessus du Kerala ?

Un "bang" d'une violence inouïe, d'étranges pluies rouges qui colorent sols, toits et vêtements : le phénomène qui a touché, l'été 2001, le Sud-ouest de l'Inde reste une énigme. Sang de vache, poussières de comète, cellules extraterrestres ? Les théories se bousculent. Le feuilleton n'est pas près de se terminer.

Ce mercredi, il est 5 h 30 du matin lorsque les habitants de Changanassery, ville du Sud-Ouest de l'Etat Indien du Kerala, sont réveillés par une très forte détonation. Dans la nuit qui règne encore, certains perçoivent distinctement un éclair lumineux. Or, à 8 h 30 le même jour et au même endroit, il se met à pleuvoir... du sang ! C'est du moins ce que croit la population, tant la pluie est rouge. Deux mois durant, les habitants de la région de Changanassery auront à subir ces étranges averses, avant que l'ensemble du Kerala ne soit à son tour concerné. Quatorze grandes villes disséminées aux quatre coins de l'Etat seront finalement touchées par un total de 124 pluies rouges. La demière étant signalée le 23 septembre 2001, à plus de 300 kilomètres de Changanassery ; sur la ville de Kannur, dans le Nord, à l'autre extrémité de l'Etat du Kerala.

Le phénomène est si étrange, si peu commun, qu'il suscite dans la population les fantasmes les plus fous. On y voit l'annonce d'une catastrophe imminente et le bruit se répand dans la presse locale que les pluies pourraient être, avec l'effondrement constaté de puits, un signe avant-coureur d'un séisme dévastateur. De fait, en 1884, l'Angleterre connut une série de séismes juste après un cas similaire de pluies colorées - même si les pluies étaient, dans ce cas précis, noires. Plus sérieusement, les habitants. qui utilisent quotidiennement l'eau de pluie, s'inquiètent d'un éventuel danger pour leur santé. À tel point que le gouvernement indien s'empresse de commander un rapport sur l'origine de ce phénomène au Centre for earth science studies (CESS), l'organisme officiel chargé des questions d'environnement au Kerala.
Remis dès le mois de novembre, le rapport, qui se veut rassurant, n'envisage pas que ces pluies puissent être la conséquence d'une pollution chimique et rejette la possibilité de la présence de particules de sable d'origine désertique ou volcanique. L'explication est donc à chercher ailleurs. Et le feuilleton de commencer... Dans un premier temps, les enquêteurs du CESS semblent couvaincus qu'un lien de cause à effet unit la déflagration aux pluies rouges. Pour eux, puisque les deux événements se sont produits en même temps et dans un même lieu, c'est qu'ils doivent faire partie de la même histoire. La première question qu'ils se posent est donc : qu'est-ce qui a bien pu causer cette détonation entendue le matin du 25 juillet ? Intuitive, l'hypothèse du tonnerre est pourtant vite écartée. Car si les témoignages des habitants, recueillis sur place, comparent bien la déflagration au tonnerre, tous insistent sur le fait qu'elle était beaucoup plus puissante.

CENT VINGT-QUATRE PLUIES EN DEUX MOIS
Le caractère exceptionnel des pluies rouges a immédiatement focalisé l'attention des journalistes du Kerala. Chaque pluie a ainsi fait l'objet d'un rapport dans la presse locale, ce qui a permis aux scientifiques d'établir un bilan précis du nombre des pluies rouges et de leur localisation. Ils ont ainsi pu déterminer qu'un total de 124 pluies rouges s'était abattu sur l'Etat du Kerala entre le 25 juillet et le 23 septembre 2001. La plupart d'entre elles ont eu lieu dans le Sud de la région, autour de Changanassery, là même ou une détonation a été entendue, le 25 juillet. Au total, les chercheurs estiment à près de 50 tonnes la quantité de particules rouges ainsi apportée par les pluies.

UN ORAGE AUSSI BREF QU'UN "BANG" !

Les murs et les fenêtres des maisons se sont mis à trembler et certains ont cru que le toit de leur habitation allait même s'effondrer. Une sensation rarement éprouvée après un simple coup de tonnerre. Encore plus exceptionnel serait un orage qui commencerait et finirait par un unique "bang" ! Car, comme le souligne le rapport, "aucun orage ne dure l'espace d'un coup de tonnerre". Or, les témoignages sont formels : une seule déflagration a été entendue. Enfin, la saison n'est pas propice aux orages : en juillet, la région se trouve au beau milieu de la mousson de Sud-Ouest et les vents chargés d'humidité provenant de l'océan Indien la balaient continûment, y déversant leurs contenus d'eau. Une fois établi, ce régime de temps ne permet pas le développement de conditions orageuses", lit-on ainsi dans le rapport du CESS.
Alors quoi ? Qu'est-ce qui a bien pu produire un bruit aussi fort ? Pour les rapporteurs, ce pourrait être le bruit caractéristique d'un objet volant à une vitesse supersonique. Et comme ils n'envisagent pas qu'un avion puisse se livrer à une telle manouvre au-dessus d'une ville comme Changanassery, les stations radars n'ayant rien signalé de particulier, ils avancent que l'objet en question pourrait finalement être un... météore ! Une hypothèse renforcée par le fait que les pluies rouges sont circonscrites à une zone de forme elliptique de 450 km de long sur 150 km de large, qui rappelle la dispersion caractéristique des poussières de comète après une désintégration dans l'atmosphère. De tels événements sont plus fréquents qu'on pourrait le croire. "Chaque année, 40.000 tonnes de matière cométaire arrivent sur Terre", estime André Brack, du Centre de biophysique moléculaire du CNRS à Orléans. Certes, la plupart de ces météores passent inaperçus, parce qu'ils trop petits ou parce qu'ils tombent au-dessus des océans ; mais une petite partie se signale par une traînée lumineuse et tout un ensemble de bruits pouvant consister en des sifflements, des craquements... ou des explosions. Et justement, parmi ces bruits, dûment répertoriés par une étude conduite dans les années 80, on trouve un type de météore qui colle de manière frappante à la description que les habitants de Changanassery ont faite et dont le nom scientifique est éloquent : il s'agit du type "sonic boom", qui correspond aux météores les plus gros.
Et ce n'est pas tout. "On s'est récemment aperçu que certains gros astéroïdes de ta ceinrure d'Edgeworth-Kuyper ou du nuage de Oort, les deux principales sources de météores du système solaire, sont rouges", explique Alain Roten, exobiologiste à l'université de Lausanne. Une couleur qui, selon Jacques Crovisier de l'Observatoire de Paris, "est probablement due aux réactions chimiques qu'engendrent les rayonnements UV et cosmique à la surface des astéroïdes". Le bruît, la lumière, la couleur rouge... Les experts du CESS pensent tenir là l'explication du mystérieux phénomène : le 23 juillet, à 5 h 30 du matin, un météore serait entré dans l'atmosphère et s'y serait désintégré, produisant une très grande quantité de poussières rouges qui aurait atteint les nuages, et s'y serait mélangée à l'eau.

Fin du mystère ? Pas vraiment. Car à l'époque, les analyses chimique et microscopique des pluies rouges n'étaient pas encore disponibles. Or, une fois effectuées, celles-ci vont compliquer la donne et renforcer le mystère. Et pour cause : ces analyses mettent en évidence que ce qui a coloré la pluie est de nature organique et ne peut pas être de la poussière cométaire. Plus précisément, cela ressemble à des spores, c'est-à-dire à des cellules vivantes. Pour en avoir le cour net, les experts du CESS décident de mettre en culture les particules récupérées lors des différentes pluies de l'été 2001.

LA THÈSE EXTRATERRESTRE ÉCARTÉE

Résultat : certaines se développent, confortant l'hypothèse de cellules vivantes. Une comète, des spores... S'agirait-il alors de traces de vie... extraterrestre ? D'une preuve inattendue de la théorie de la panspermie ? Les experts se refusent à sauter le pas qui les précipiterait vers l'inconnu et, sans renoncer forcément au météore, décident de s'orienter vers une hypothèse jusqu'ici non encore explorée : et s'il n'y avait qu'une simple coïncidence dans la quasi-concomitance des deux événements ? Car rien ne prouve qu'ils soient liés ; il ne s'agissait que d'un postulat de départ, qui est peut-être faux. Auquel cas, il faut chercher ailleurs ce qui a coloré la pluie. D'autant que l'observation au microscope des cultures fait apparaître des structures filamenteuses n'ayant rien d'extraterrestre : elles suggèrent que les spores appartiennent à une algue orange du genre Trentepohlia qui pullule dans la région de Changanassery. Pour s'en convaincre, les chercheurs effectuent plusieurs prélèvements d'échantillons à proximité de la ville, les font se développer et, in fine, obtiennent les mêmes résultats que lors des premières cultures. Reste maintenant à expliquer la présence de ces spores dans l'eau des nuages. Pour les experts, c'est très simple : une période un peu sèche, des conditions de vie plus difficiles, et l'algue en question cesse de se développer pour se consacrer à la production de spores qui, dès les premières rafales de vent, ont pu être emportées et être ainsi mélangées aux nuages.

Pour être séduisant, ce nouveau scénario souffre toutefois d'une faille. Car de l'aveu même des experts, pour que les organismes en question se mettent a produire des spores, il faut "des conditions climatiques défavorables", et notamment de faibles précipitations. Or, en juillet, c'est le beau milieu de la mousson au Kerala et l'on voit mal, dans ces conditions, comment les algues auraient pu manquer d'eau au point d'être obligées de produire des spores. Il faut en effet savoir qu'entre juin et septembre, l'Inde reçoit près de 80 % de ses pluies annuelles, le Kerala étant même l'un des Etats qui en reçoit le plus. Un rapport du ministère de l'agriculture indien daté du 11 juillet 2001 - soit 14 jours avant la pluie rouge - indique que les pluies sur le Kerala sont même excédentaires. On peut aussi lire daus ce rapport que près de 1 300 villages sont touchés par des inondations et que plus de 8000 personnes ont été évacuées". Certes, entre la mi-juillet et la mi-août, les pluies ont été moins intenses sur le Kerala. Mais il convient de relativiser ce "déficit" puisque, au final, "la région aura été plus arrosée lors de cette mousson qu'en 1999 et 2000", sans compter qu'aucun épisode de pluies rouges n'a été observé lors de ces deux années.

D'AUTRES CAS RESTENT INEXPLIQUÉS
Le phénomène des pluies rouges n'est pas aussi rare qu'on pourrait le penser. Même en France, on connaît aujourd'hui au moins un ou deux épisodes de ces pluies chaque année. Dans la plupart des cas, leur couleur est due à la présence de poussières de sable venues du Sahara. Mais les poussières désertiques n'expliquent pas tout. Il existe bien d'autres exemples de pluies rouges restées inexpliquées et auxquels l'écrivain américain Charles Fort (1874-1932) avait, en son temps, dédié un chapitre de son ouvrage intitulé : Le livre des damnés. Son but : faire une liste de tous les faits étranges rapportés par les grandes revues scientifiques de l'époque et qui, n'ayant pu être expliqués, ont été rejetés par la science. En voici un florilège :
En 1812, les Annales de Chimie évoquent une pluie visqueuse et rouge à Ulm, en Allemagne.
En 1872, la revue Chemical News rapporte un cas de pluies rouges en Sicile contenant de la matière organique. À l'époque, on pense déjà à une origine météoritique.
En 1877, c'est le magazine Nature qui relate une pluie rouge survenue en Italie et qui tache les vêtements.
En 1887, L'Année scientifique publie le cas de pluies rouges en Cochinchine (actuel Vietnam) contenant une substance ressemblant à du sang coagulé.
Enfin, en 1888, L'Astronomie rapporte plusieurs cas de pluies sur la Méditerranée, colorées par une substance rouge non-identifiée qui émet une odeur animale lorsqu'on la brûle... Depuis, personne n'ayant pris la relève de Charles Fort, on ne connaît pas le compte exact de ces pluies.

LA GÉNÉTIQUE À LA RESCOUSSE

Enfin, les témoignages des habitants indiquent que des pluies rouges ont été observées juste après d'autres pluies qui, elles, étaient tout a fait normales. Retour à la case départ ? Nullement. Car malgré toutes ces réserves, en novembre 2001, les experts du CESS publient leur rapport concluant que "la couleur des pluies est due à la présence d'une grande quantité de spores de l'algue Trentepohlia dans les échantillons de pluie".
C'est ici qu'entre en scène Godfrey Louis. Peu convaincu par cette version officielle, ce physicien indien de l'université Mahatma-Gandhi de l'Etat du Kerala va décider de reprendre l'enquête. Avec une première idée en tête : mieux caractériser les spores. Ainsi, la microscopie électronique lui permet de confirmer que les particules qui colorent les pluies en rouge ont bien des similitudes avec des organismes unicellulaires : elles font entre 4 et 10 micromètres, sont de forme sphérique voire elliptique, possèdent une enveloppe épaisse et colorée abritant une structure membranaire plus fine et ne contiennent pas de noyau. De banales cellules procaryotes ? Pas exactement. Car malgré ses efforts, Godfrey Louis ne parvient à mettre en évidence ni ADN ni ARN. Voilà qui semble enterrer définitivement l'hypothèse des spores d'algues, puisque celles-ci ne sauraient être dépourvues d'ADN et d'ARN. Et ramène, in fine, à... l'hypothèse du météore. Car pour Godfrey Louis, aucun doute : si on reprend les éléments un à un (une désintégration de météore, suivie de pluies rouges dont la couleur est due à des cellules sans ADN ni ARN...), il n'y a qu'une explication possible : le météore est bien un fragment de comète qui, en se désintégrant dans l'atmosphère, a libéré son contenu d'organismes extraterrestres. En 2003, le chercheur tente une première fois de publier sa théorie, mais en vain. On lui reproche d'avoir, entre autres, opté pour l'explication la plus fantastique, avant d'avoir vérifié si des hypothèses plus simples ne permettaient pas d'expliquer le phénomène. Mais le scientifique persiste et signe en publiant, en mars 2006, une nouvelle étude confirmant la première. Est-ce la preuve que les tenants de la panspermie attendaient depuis toujours, démontrant que la vie peut-être apportée par les comètes ? Au laboratoire d'astrobiologie de Cardiff, le fief des "panspermistes", on prend toutefois son temps avant de crier victoire. Ainsi, Chandra Wickrmasinghe, l'élève de Frederic Hoyle, maître incontesté de cette théorie, pense que "de l'ADN finira par être découvert dans les cellules" car il avoue pencher pour l'hypothèse des spores.

LA CELLULE A UNE SILHOUETTE DE GLOBULE ROUGE

Son laboratoire travaille en ce moment même à l'identification de l'ADN en utilisant une technique différente de celle de Godfrey Louis : le séquençage. "Pour le moment, nous n'avons pas réussi à amplifier l'ADN, reconnait-il. Les amorces que nous employons ne collent pas. "C'est pourtant l'élément clé de l'histoire : trouver ou non de l'ADN permettrait, selon eux, de trancher entre l'hypothèse d'une origine terrestre et celle d'une origine extraterrestre. Mais c'est peut-être aller un peu vite en besogne. Car il existe encore une autre possibilité : et si les pluies rouges que les habitants du Kerala ont prises au début pour du sang étaient bel et bien... du sang ! Plusieurs scientifiques ont noté que la forme des cellules rappelait très fortement celle, si caractéristique, des globules rouges. Or, ceux-ci ne possèdent ni noyau ni ADN. Se pourrait-il alors que du sang ait pu se retrouver dans l'atmosphère ? Pas si simple à expliquer et, ici, certaines propositions n'hésitent pas à flirter avec l'extravagance. Par exemple, le météore aurait rencontré lors de sa descente un vol de chauves-souris en pleine migration, provoquant un véritable carnage et dispersant le sang des malheureux animaux sur des kilomètres à la ronde ! Mais dans ce cas, où sont passés les cadavres ? Pour autant, il existe une explication plus sérieuse et plus simple. De fait, Michel Viso, vétérinaire de formation et animateur du groupe d'exobiologie au Centre national d'études spatiales (Cnes), observe que certains pays utilisent de la poudre de sang déshydraté, riche en azote, comme fertilisant. Serait-ce le cas de l'Inde ? Il est intéressant de noter que le Kerala est, avec le Bengale Occidental, le seul Etat indien à autoriser l'abattage des animaux, dont les vaches. Chaque année, il voit ainsi arriver des millions de bovins des quatre coins du pays.

ET S'IL PLEUVAIT DU SANG DE BOVIN ?

La mise à mort de tant d'animaux génère une quantité phénoménale de sous-produits, dont le sang, pour lequel il faut trouver des débouchés. Or, le Kerala est aussi une grande région agricole dont les besoins en engrais sont élevés. L'université agricole du Kerala propose ainsi de se servir de ce sang comme fertilisant. Aujourd'hui, il est utilisé dans les champs de coton et les plantations de noix de coco, deux des principales cultures de la région. Comme l'explique le Docteur Nybi, de l'université agricole, "la technique consiste à mélanger de 20 à 50 litres de poudre de sang à la terre, au pied des arbres, en une seule fois, au moment de la mousson du Sud-Ouest". La bonne couleur, les bonnes caractéristiques physico-chimiques, le bon timing... Force est de constater que l'hypothèse du sang n'est pas la moins crédible de toutes, même si, là encore, il reste à expliquer la présence du sang dans l'atmosphère. Pour Michel Viso, une seule explication : entre deux pluies, la poudre de sang déposée à la surface du sol aurait été soulevée par le vent et emportée au loin". Ce qui pourrait écarter la question des moindres précipitations, au cours de l'été 2001, dans la région. Une théorie à laquelle Annie Caudichet, spécialiste des aérosols au CNRS, a toutefois du mal à croire : "L'érosion éolienne nécessite des sols secs et nus ; or le Kerala est très humide et son couvert végétal, très développé."

L'enquête en est là. Les pluies rouges tombées sur Changanassery contenaient-elles du sang de vache déshydraté ? Des spores de l'algue Trentepohlia ? De la poussière d'une comète de la ceinture d'Edgeworth-Kuyper ou du nuage de Oort ? De particules biologiques d'origine extraterrestre ? Pour l'heure, impossible de trancher. Des études sont toujours en cours en Inde, mais également en Ecosse. En France, l'affaire ne passionne guère les experts, pour qui ce phénomène est tout sauf extraterrestre. Il n'en reste pas moins que, six ans après les faits, on ne sait toujours pas ce qu'il s'est passé le 25 juillet 2001 dans le ciel du Sud-Ouest de l'Inde.

LA VIE VIENT-ELLE DE L'ESPACE ?
Pour les tenants de la panspermie, la vie n'est pas "née" sur Terre mais elle l'a colonisée à partir de l'espace. Littéralement, panspermie signifie "germes partout" : selon cette théorie, les germes de la vie sont partout disséminés dans l'espace interplanétaire, voire interstellaire. Les panspermistes "modernes" pensent que ce sont les comètes qui véhiculent ces germes et qu'en s'écrasant sur les planètes, elles les ensemencent. Ils font remarquer que l'apparition de la vie sur Terre est généralement datée à 3,8 milliards d'années, soit, "juste après" une période d'intenses bombardements cométaires. Certes, cette vieille théorie, qui remonte à Anaxagore, un philosophe grec du Vè siècle avant notre ère, est plus que jamais d'actualité. De plus en plus d'études montrent qu'il est possible à la vie terrestre de se maintenir, au moins un temps, dans les conditions du vide interplanétaire ; des bactéries terrestres ont pu être transportées sur Mars et sur la Lune par des sondes... D'un autre côté, l'eau liquide, considérée par beaucoup comme une condition sine qua non à la vie, serait présente, au moins par intermittence, sur les comètes. Reste qu'aucune comète analysée sur Terre n'a encore montré la moindre trace de vie extraterrestre.

SCIENCE & VIE > Avril > 2007

Du Sang de Papillons ?

Suite à votre article "Que s'est-il passé le 25 juillet 2001 au-dessus du Kerala ?", je vous invite à lire la page 231 du livre "Les insectes", de Louis Figuier, paru chez Hachette en 1883. André Bigot, Avaray (41).

S&V : Merci d'avoir bien voulu attacher à votre courrier une copie de cet ouvrage érudit qui explique les "pluies de sang" tombées en 1608 dans les faubourgs d'Aix-en-Provence par le premier vol des Vanesses. Ces papillons répandant un liquide rouge quand ils quittent leur chrysalide (->), l'éclosion d'un grand nombre d'entre eux pourrait être à l'origine de ces pluies interprétées alors comme un signe de colère divine. Toujours est-il que cette hypothèse n'a pas été avancée à propos des pluies du Kerala.

         

SCIENCE & VIE > Juin > 2007
 

   
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