Pénurie et Crise Mondiale de l'Eau Douce

Plus d'un million et demi d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque années par manque d'eau potable, soit 4200 enfants par jours. Fonds des Nations Unies pour l'enfance. S&V > Novembre > 2006.

La Crise de l'Eau Frappe 4 Milliards de Personnes



LE MONDE > 17 Août > 2023

L'ONU Alerte sur la Crise Mondiale de l'Eau Douce

 

M.V. - LE MONDE > 23 Mars > 2023

La Planète à Soif

J.P. et R.P. - GEO N°488 > Octobre > 2019

Un Milliard de Citadins Manqueront d'Eau en 2050

À l'horizon 2050, plus d'un milliard de personnes dans le monde, principalement des urbains des pays pauvres, devraient souffrir de pénurie d'eau chronique.

Ils disposeraient de moins de 100 litres d'eau par jour (potable ou non) provenant d'une source locale pour leurs besoins courants, selon l'étude dirigée par Robert McDonald (The Nature Conservancy, États-Unis). Un volume équivalent à peine à une baignoire. Cette pénurie annoncée sera principalement la conséquence d'un développement démographique sans précédent des villes. Le changement climatique devrait accroitre encore la pression sur la disponibilité de l'eau à l'échelle locale, notamment en raison des sécheresses et de l'augmentation des températures attendues. En prélevant l'eau à la limite de ce que les écosystèmes peuvent supporter, les villes menaceront aussi les espèces aquatiques. Des solutions existent pour éviter les gaspillages et augmenter l'eau disponible (désalinisation, transport d'eau...), mais les villes les plus pauvres ne pourront pas supporter leur coût. 180 milliards de dollars par an jusqu'en 2025 seraient nécessaires pour réduire de moitié les populations n'ayant pas accès à l'eau potable.

150 millions de citadins subissent déjà aujourd'hui des pénuries d'eau.
3 milliards de citadins en plus sont prévus dans les pays en développement en 2050.
150 litres d'eau potables sont, en France, consommés en moyenne par jour et par habitans.

P.L. - SCIENCE & VIE > Juin > 2011

Pénurie d'Eau dès 2030 ?

40 % de la demande en eau pourrait ne pas être satisfaite en 2030 selon un rapport du McKinsey Institute.

Il s'agit donc d'une menace économique majeure pour l'industrie, l'agriculture et les populations. Pour éviter cette pénurie, il suffirait cependant d'investir 34 milliards d'euros par an dans les technologies permettant d'économiser la ressource plutôt que dans les infrastructures lourdes (barrages, désalinisation) beaucoup plus coûteuses.

SCIENCES ET AVENIR > Janvier > 2010

Pénurie d'Eau : Dessaler l'eau de Mer ?

Face à la croissance démographique et à la multiplication des épisodes de sécheresse augmentant les besoins en eau, de plus en plus de pays misent sur le dessalement de l'eau de mer. Malgré ses failles, cette technologie est-elle la solution pour lutter contre la pénurie ?

Près de trois milliards d'êtres humains seront touchés par la pénurie d'eau d'ici à 2025, d'après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Et déjà, 29 pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient, font aujourd'hui face à un manque chronique d'eau douce. 250 millions d'individus ne disposent pas du minimum vital d'eau, soit 1000 ml par an et par habitant (Clé n°1 ->). L'eau douce est inégalement disponible, et inégalement utilisée : en effet, une dizaine de pays se partage 60 % des ressources.

Deux phénomènes majeurs viennent accroître ces tensions. Le premier est la croissance démographique, notamment dans les villes côtières. Conséquence : la pression sur les ressources en eau augmente. Le second est le réchauffement climatique : multiplication des tempêtes, des inondations - qui malmènent les réserves d'eau douce de surface et souterraine -, sans compter les épisodes de sécheresse. Comment fournir de l'eau, besoin vital, à cette part de l'humanité en pénurie ? En misant sur une ressource quasi inépuisable : l'eau de mer. De fait, océans et mers contiennent la très grande majorité de l'eau disponible sur Terre : 97 % contre 3 % d'eau douce. Ne reste qu'à en ôter le sel pour la rendre potable.

DISTILLATION OU OSMOSE

C'est ce que permettent un nombre croissant d'usines de dessalement industriel, traitant à 90 % l'eau de mer et à 10% des eaux saumâtres (nappes souterraines gorgées de sel). Deux grandes catégories de technologies permettent de séparer sel et eau. La première, thermique, congèle ou vaporise l'eau de mer, transformations physicochimiques excluant spontanément le sel de l'eau. La seconde utilise des membranes semi-perméables pour filtrer le sel, par action de la pression (une technologie baptisée osmose inverse) ou d'un champ électrique (électroélectrolyse). La distillation et l'osmose inverse, les plus efficaces sur le plan industriel, ont été développées dans de grandes installations connectées aux réseaux de distribution.

UN COÛT ENCORE ÉLEVÉ

D'abord développé sur la péninsule arabe, dans les années 1950, le dessalement a ensuite gagné les îles de la Méditerranée. Puis il a conquis de nouveaux territoires en manque d'eau douce : le Cap-Vert, le Mexique, les États-Unis, Israël ou encore l'Australie se sont équipés. Aujourd'hui, on compte plus de 17.000 installations dans 120 pays à travers le monde. 51 millions de ml d'eau dessalée (la salinité passe de 35 g/l en moyenne à 0,25 g/l) sont produits quotidiennement et alimentent 1,5 % de la population mondiale. La production devrait doubler à l'horizon 2016. Même la Chine et l'Inde, jusqu'à présent non équipées, ont amorcé l'étude de grands projets de dessalement.

Pourquoi un tel engouement ? "Au début des années 2000, les progrès qui ont rendu plus fiable un des deux procédés thermiques, la distillation par effets multiples, ont permis de construire de grosses installations. Sans oublier que la technologie des membranes a également été améliorée", avance Michel Coeytaux, du département marketing municipal chez Véolia, leader mondial du dessalement. Principal progrès : un meilleur rendement énergétique du dessalement (Clé n°4 ->) et donc un coût moindre. Aujourd'hui, le prix de l'eau varie en fonction de la capacité de l'usine et du procédé : de 0,4 à 0,8 euro/ml produit par osmose inverse, et de 0,65 à 1,8 euro/ml par distillation thermique. Coûts qui restent cependant deux à trois fois plus cher que la production à partir d'eau de surface. Et font du dessalement un moyen d'assurer le minimum vital pour la consommation humaine et l'irrigation agricole... mais certainement pas une réserve où puiser sans limite.

D'autant que se pose le problème environnemental du rejet en mer, par les usines de traitement, de concentrats d'une salinité de 70 g/l. L'organisation écologique WWF s'est alarmée des conséquences de tels rejets sur les écosystèmes marins locaux. Chez Véolia, on annonce la mise en place d'études d'impact. Autre problème : les émissions de gaz à effet de serre engendrées par le procédé. "Nous pourrions imaginer utiliser la géothermie ou l'énergie solaire pour rendre les procédés thermiques plus propres", suggère ici Viviane Renaudin, chercheuse spécialiste des procédés thermiques (CNRS/Nancy). Deux pistes à explorer, pour élargir l'accès au dessalement, réservé pour l'heure aux pays riches ou disposant de ressources pétrolières abondantes. Autre voie pour produire de l'eau : le recyclage des eaux usées, qui a bénéficié de l'amélioration des membranes de filtration. À plus long terme, tout l'enjeu de l'eau douce rare - dessalée ou non - consiste à limiter les pertes (pratiquer une irrigation raisonnée, empêcher la pollution des eaux souterraines), en améliorant les réseaux de distribution ou en optimisant l'irrigation agricole.

M.C. - SCIENCE & VIE > Juillet > 2008
 

   
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