Si surprenant que cela puisse paraître, la France possède la deuxième zone économique exclusive maritime mondiale, devant l'Australie.

En effet, si du littoral vers le grand large, la France métropolitaine dispose d'environ 5.500 km de littoral, grâce à l'Outre-mer, sa zone économique exclusive s'étend sur plus de 11 millions de km², soit dix-neuf fois la superficie de la France métropolitaine. La zone économique exclusive d'un Etat (ZEE) est l'espace maritime sur lequel l'Etat côtier exerce des droits souverains en matière économique, et correspond à une étendue limitée à 200 miles à partir de la ligne de base de son territoire.
Grâce à l'étendue et à la dispersion de nos territoires, habités ou non, la ZEE de la France est ainsi la deuxième mondiale, ce qui équivaut à 3 % des mers et océans de la planète. Elle est de plus le seul pays au monde à être présent sur les trois grands océans. Position qui lui donne, au-delà des intérêts économiques, une grande richesse également en matière de biodiversité et de paysage.

UN PATRIMOINE D'EXCEPTION

Le milieu marin de l'outre-mer en particulier regroupe une richesse biologique exceptionnelle notamment par la présence de 55.000 km² de récifs coralliens et lagons, ce qui représente presque 10 % du total mondial pour ce type d'écosystème, et place la France au 4ème rang mondial avec 13.000 espèces endémiques et 20 % des atolls (îles coralliennes basses), dont le plus connu est l'île de Clipperton. Les littoraux français quant à eux se partagent entre les côtes sableuses, les marais et vasières et les côtes rocheuses. Le littoral est réparti entre la nature et les hommes. Les grands espaces naturels représentent 23 % du linéaire côtier en France. Longtemps délaissées par une population tournée vers l'intérieur des terres, les côtes offrent aujourd'hui en France de grandes ressources aux populations locales (tourisme, pêche et aquaculture, sites portuaires et commerce maritime). Forte de sa place dans l'espace marin, en 2013, la France accueillera à Marseille le troisième Congrès mondial des aires marines protégées.

CLIPPERTON

Atoll du Pacifique oriental, à 1.140 km à l'ouest du Mexique, par 10°18'N et 109°13'O. Il est issu d'un volcan de la ride de Clipperton, mais ne dépasse pas 21 m d'altitude. La surface totale de l'île est de 890 ha, dont 170 ha émergés. Le récif, nu, a une forme en ellipse et environ 4 km d'axe (NO-SE) et 12 km de tour, enfermant un lagon de 720 ha ; un rocher basaltique émerge à 29 m, près d'un "trou sans fond" au sud du lagon, ancienne cheminée volcanique de 200 m de diamètre.
L'atoll est désertique. Des millions de crabes, des milliers d'oiseaux, quelques lézards l'habitent. Des cocotiers importés poussent par-ci par-là, à l'exception d'une toute petite palmeraie. Des coraux morts forment le sol et le sable de la plage. Un seul rocher d'origine volcanique haut de 29m (->), provenant de lave trachytique et rhyolitique surgit au sud-est de la couronne corallienne. L'élément aquatique composé d'une forte teneur en hydrogène sulfuré (H2S) occupe le fond d'un trou pour l'instant inexploré en totalité, cheminée du volcan sous-marin situé à l'intérieur du lagon, ce dernier en eau douce.