Asphyxies des Zones Côtières

Poche d'Eau Morte dans l'Atlantique

L.B. - SCIENCES ET AVENIR N°820 > Juin > 2015

De Graves Absences d'Oxygène

Voilà une quarantaine d'années que la mer Baltique se montre sujette à de graves désoxygénations en profondeur.

Selon des universitaires danois et suédois, les zones sans oxygène se sont multipliées par 10 en un siècle : 5000 km² en 1893, 60.000 km² aujourd'hui (dix départements français) sur une surface globale de 400.000 km².

La Baltique reste gravement polluée, mais le déficit d'oxygénation est surtout dû à l'eutrophisation, elle-même due notamment aux rejets de phosphates. Les cyanobactéries, y compris toxiques, peuvent y proliférer en "fleurs d'eau" visibles par les satellites. Il s'agit d'une mer naturellement très susceptible de désoxygénation parce que très dessalée, ce qui renforce les stratifications. Les eaux plus salées sont plus lourdes et elles ont tendance à rester en profondeur, à l'écart des sources d'oxygénation mais pas des retombées de matière organique produite par les algues aux niveaux supérieurs. Des programmes internationaux sont en cours, notamment HELCOM, entrepris par les neuf Etats riverains, y compris sous l'égide européenne. Mais les résultats sont encore très insuffisants...

PÊCHE EN MER N°350 > Septembre > 2014

es Zones Côtières Asphyxiées s'Étendent

En août 2008, S&V s'inquiétait du phénomène d'asphyxie qui affecte des étendues océaniques de plus en plus grandes. Principalement associée au réchauffement climatique, la réduction de la concentration en oxygène dans les eaux trouve aussi son explication dans l'eutrophisation des écosystèmes marins, en particulier le long des côtes.

L'emploi intensif d'engrais pour l'agriculture s'accompagne en effet d'un transfert de nutriments azotés et phosphatés vers les eaux côtières qui favorise la prolifération d'algues. Une fois mortes, leur décomposition par des bactéries consomme l'oxygène présent dans l'eau, au détriment de la faune, laissant une "zone morte".

Et le dernier recensement de ces zones, établi par Robert Diaz, de l'Institut des sciences marines de Virginie (États-Unis), confirme nos préoccupations : leur nombre a doublé depuis 1960. 405 sites sont ainsi répertoriés, cumulant 245.000 km², dont les côtes de la mer Baltique, de la mer Noire ou du golfe du Mexique, qui sont des aires majeures de pêche. Selon l'auteur, l'expansion des zones mortes dépendra de l'activité humaine, par le biais de l'agriculture, et des changements climatiques qui devraient affecter le débit des rivières et le brassage des eaux dans les océans.

D.S. - SCIENCE & VIE > Octobre > 2008
 

   
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