Les Dinosaures Perdent leur Sang Froid

Des Globules Rouges de Dinosaures Retrouvés

Des fossiles apparemment sans intérêt sommeillaient depuis un siècle au Muséum de Londres. Jusqu'à ce que Sergio Bertazzo, et ses collègues de l'Imperial College de Londres, aient l'idée de les découper au faisceau d'ions focalisés, puis de les observer au microscope électronique.

Dans huit ossements de différents dinosaures (dont une griffe de camivore, un tibia et une phalange d'hadrosaures...) vieux de 75 millions d'années, ils ont retrouvé - à leur grand étonnement - des tissus mous qui se sont conservés jusqu'à aujourd'hui ! Si, en 2012, une équipe avait déjà identifié des ostéocytes (cellules osseuses) dans des fossiles de T. rex (S&V n°1144), il s'agirait cette fois de fibres de collagène et de globules rouges.
Des preuves ? La spectrométrie de masse a en effet relevé, dans les fibres, des résidus d'acides aminés propres au collagène. Tandis que le spectre des cellules était en tout point semblable à celui du sang d'émeu, descendant direct, comme tous les oiseaux, des dinosaures ! "Nous avons aussi trouvé des restes de noyaux de ces globules mages, une particularité des dinosaures", ajoute Sergio Bertazzo. Même si aucun ADN ne pourra en être extrait, car détruit depuis trop longtemps, l'étude de ces cellules fournira bientôt de précieuses informations sur leur physiologie et leur évolution.

F.G. - SCIENCE & VIE N°1175 > Août > 2015

Les Dinosaures Perdent leur Sang Froid

Si plusieurs paléontologues en étaient convaincus, la confirmation est venue des dinosaures eux-mêmes : les terribles lézards, ou du moins certains d'entre eux, avaient le sang chaud, à l'instar des oiseaux et des mammifères.

Il a fallu une découverte exceptionnelle - le coeur fossile d'un thescélosaure de 66 millions d'années, dans le Dakota du Sud - pour en avoir la certitude. Une équipe américaine a scanné la cage thoracique en parfait état de conservation de ce dinosaure bipède.

Les données recueillies et publiées dans Science (n°5465) ont fourni, après traitement, des images tridimensionnelles du cour où apparaissent deux ventricules et une aorte unique. Les oreillettes, dont la paroi est plus mince, n'ont pas été conservées.

Cette architecture cardiaque est plus sophistiquée que celle des reptiles, une classe dont font pourtant partie les dinosaures ; elle implique la séparation du flux sanguin oxygéné en provenance des poumons et du sang "usé", propre à fournir assez d'énergie aux mammifères et aux oiseaux pour avoir un métabolisme élevé...

I.B. - SCIENCE & VIE > Juin > 2000

Les Dinosaures avaient bien le Sang Chaud

Les dinosaures auraient été capables, comme les mammifères et les oiseaux et contrairement aux autres reptiles, de réguler leur température. L'émail dentaire a révélé leur température : 37°C ->.

L'hypothèse n'est pas nouvelle mais les travaux menés par Romain Amiot de l'université de Lyon I, la confirment en se basant sur la composition isotopique de l'oxygène contenu dans l'émail dentaire de spécimens retrouvés.

Cette composition, qui est un indicateur de température, prouve que les dinosaures maintenaient leur température à 37°C.

C.H. - SCIENCE & VIE > Novembre > 2005

Les Dinosaures avaient finalement le Sang Tiède

La question restait en suspens depuis leur découverte il y a deux siècles : les dinosaures avaient-ils le sang froid comme les reptiles (ectothermes), ou chaud, tels les mammifères ou les oiseaux (endothermes) ?

La première hypothèse avait primé pendant près de cent cinquante ans, mais la seconde connaissait une montée en force depuis cinquante ans... Pour trancher, John Grady (université du Nouveau-Mexique, États-Unis) a compilé des données sur la vitesse du métabolisme, le taux de croissance et la taille finale de 381 espèces animales, disparues on non (dinosaures, poissons, oiseaux, crocodiles, mammifères, etc).
Et, surprise, le métabolisme des anciens sauriens était en fait "moyen" : plus rapide que celui des froids ectothermes, mais moins que celui des vifs et bouillants endothermes... Ils étaient donc "mésothermes", propose John Grady. Une physiologie leur permettant de ne pas être ralentis par le froid, et de ne pas dépenser autant d'énergie que nous pour maintenir une température corporelle haute et constants. Ce métabolisme particulier, efficace et ne cessitant pas une alimentation trop riche, pourrait expliquer leur gigantisme.

E.R. - SCIENCE & VIE N°1165 > Octobre > 2014
 

   
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