Les Fossiles des Premiers Oiseaux

Avec 2 Queues, cet Oiseau Volait et faisiait le Beau

Jeholornis est un oiseau ! La paléontologue Jing-mai O'Connor, de l'Académie des sciences de Chine, vient en effet de découvrir que ce dinosaure possédait deux "queues".

À peine plus jeune qu'Archæoptéryx (âgé de 150 millions d'années, il fut longtemps considéré comme le plus vieil oiseau connu), ce volatile de la taille d'une dinde vivait il y a environ 120 millions d'années dans les forêts de la Chine actuelle. Le gisement de Jehol qui l'abritait, dans le nord-est du pays, en a livré de nombreux fossiles accompagnés de la trace de leurs plumes, dont la chercheuse a dû étudier 11 specimens avant d'arriver à sa surprenante conclusion !
La première queue était connue : longue, comme chez les autres oiseaux primitifs, elle se termine par un toupet d'une dizaine de plumes. La seconde est très courte, juste à la base du dos, et se compose de 4 à 6 plumes en éventail. Grâce à plusieurs fossiles conservés dans diverses positions, la paléontologue a pu la modéliser et ainsi estimer que sa portance était suffisante (bien que huit fois moins efficace que celle du pigeon) pour permettre à Jeholornis de voler. La longue queue, elle, ne semble au contraire pas adaptée au vol, et serait sans doute ornementale. De plus, seule la moitié des fossiles présentent un plumage, qui pourrait être un attribut des mâles pour faire la cour aux femelles.

V.E. - SCIENCE & VIE N°1156 > Janvier > 2014

Ce Dinosaure serait peut-être le Premier Oiseaux

Il y a d'abord eu Archæopteryx (150 millions d'années). Sa découverte, il y a plus de 150 ans, à prouvé que nos oiseaux sont bien les héritiers des dinosaures.

Xiaotingia (155 millions d'années) est venu ensuite lui disputer le titre du plus vieil oiseau. Cette fois, c'est un fossile très bien conservé qui fait parler de lui, Aurornis xui (->). Dernier dinosaure emplumé chinois en date, il tutoie les 51 cm et, surtout, les 160 millions d'années, un record qui le place à l'époque estimée de la divergence entre dinosaure et oiseau. Un témoin de choix, donc, de cette fameuse transition... mais venu de quel côté ? "À mon avis, c'est un oiseau, note dans la prestigieuse revue Nature Pascal Godefroit, de l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique. Mais l'hypothèse est controversée : nous sommes à l'origine du groupe, les différences entre les uns et les autres sont très ténues. Pour appuyer ses dires, le paléontologue a étudié 1500 traits physiques de A. xiu (dents, queue osseuse de 30 vertèbres, mains aux longues phalanges griffues...), et en a comparé 992 avec ceux de 101 autres espèces de dinosaures, aviaires (qui donneront les oiseaux) ou non. Il y lit une continuité qui l'amène à en faire le premier oiseau. Conclusion discutée, d'autres pointant en effet des incohérences. Mais l'importance du spécimen, placé si près du passage du dinosaure à l'oiseau, n'est, elle, pas remise en question.

E.R. - SCIENCE & VIE > Août > 2013

Plumes de Dinosaures : l'Ambre Dévoile leur Évolution

C'est une collection unique en son genre que des paléontologues canadiens ont découvert près du lac Grassy, dans l'Alberta.

1/ Ces plumes, retrouvées dans des blocs d'ambre de la fin du crétacé, ont 70 millions d'années.
2/ Comme leur structure, la disposition de leurs pigments a été préservée.
3/ Les plus primitives sont ces protoplumes, de longs filaments creux ressemblant à des poils.
4/ D'autres, plus évoluées, devaient appartenir à des oiseaux primitifs. Celles-ci, au long rachis, étaient adaptées au vol...
5/ ...Et celles-là, aux barbules torsadées, à la nage.

Après avoir patiemment scanné plusieurs milliers d'inclusions prises dans des blocs d'ambre de la fin du crétacé, ils ont isolé 11 plumes et protoplumes (proches des poils) vieilles de 70 millions d'années ! Certes, on n'en connaissait de plus anciennes, notamment chinoises (jusqu'à 150 millions d'années), mais la richesse de ce panel offre une vue d'ensemble inédite de la diversité des plumes à cette époque. Comme elles ont été prises dans l'ambre plutôt que fossilisées, leur structure et leur couleur (blanc, marron ou noir) ont été préservées.

DES OISEAUX PRIMITIFS

En étudiant ce trésor, l'équipe canadienne a pu classer ces plumes de la plus primitive à la plus évoluée. La plus étonnante est certainement la protoplume : cette espèce de longs filaments creux n'existe plus aujourd'hui, mais couvrait certains dinosaures non-aviens qui vivaient déjà il y a 130 millions d'années. Plus classiques, la majorité des autres plumes (composées d'un rachis central dont partent des barbes couvertes de barbules) appartenaient sans doute plutôt à des oiseaux primitifs. Certaines témoignent ainsi des premières adaptations au vol : un long rachis solide d'où partent des barbes de plus en plus courtes. Leurs consours, aux barbules spiralées idéales pour l'imperméabilité, évoquent plutôt un animal nageur...

E.R. - SCIENCE & VIE > Janvier > 2012

Les Oiseaux Primitifs ne savaient pas Battre des Ailes
PHYSIOLOGIE ANIMALE

Leurs plumes étaient en effet trop légères pour supporter un vol vigoureux.

Il s'agit en tout cas de la conclusion de deux chercheurs britanniques, Robert Nudds et Gareth Dyke, qui ont étudié les fossiles d'Archaeopteryx et de Confuciusomis (photo), des oiseaux qui vivaient il y a 120 à 145 millions d'années.

Ils ont ainsi calculé les forces que devaient supporter les ailes au moment du vol, et ont découvert que, concernant ces oiseaux, la structure de leurs plumes, dont la tige était plus fine que celle de leurs homologues actuels, ne permettait pas de supporter de tels efforts.

Malgré l'impossibilité de savoir si ces tiges étaient pleines ou creuses, comme celles d'aujourd'hui, les chercheurs pensent que ce genre de plumes n'était pas fait pour le vol par battements. En revanche, elles auraient pu servir à planer, ce qui voudrait dire que les premiers oiseaux se lançaient dans les airs en partant des arbres, et non du sol.

G.A. - SCIENCE & VIE > Août > 2010

Les Premiers Oiseaux Volaient bel et bien avec Quatre Ailes

De longues plumes sur les pattes d'un oiseau archaïque âgé d'environ 120 millions d'années confirment l'hypothèse d'un développement du vol des oiseaux à partir d'un stade de vol plané à quatre ailes. Le fossile laisse deviner des plumes en haut des pattes.

Retrouvé dans la province du Liaoning dans le Nord-Est de la Chine par les paléontologues Fucheng Zhang et Zhonghe Zhou de L'Académie des sciences de Pékin, le fossile est apparenté aux énantiornithes, un groupe d'oiseaux primitifs bien connu, éteint avec les dinosaures. L'état de conservation exceptionnel de la découverte permet d'identifier pour la première fois de curieuses plumes rattachées à la partie supérieure des pattes, dont la longueur et la forme recourbée laisse supposer une utilité aérodynamique résiduelle. Zhang et Zhou émettent l'idée que leur fossile représente un "chaînon manquant".
Il s'intercale en effet parfaitement entre la configuration d'animal planeur à quatre ailes décrite en 2003 chez le petit dinosaure Microraptor (-120 millions d'années) et la forme à deux ailes de l'oiseau primitif Archæopteryx (-148 millions d'années) dont les pattes portent des vestiges de plumes. Qu'Archæopteryx soit antérieur à des formes moins "évoluées" n'est pas forcément contradictoire, les lignées de ces animaux avant fort bien pu subsister côte à côte pendant des millions d'années.

P.G. - SCIENCE & VIE > Décembre > 2004

Fossile d'Oiseau du Crétacé

Un étonnant fossile d'oiseau du Crétacé a été mis au jour. Une pièce s'ajoute au puzzle de l'évolution des oiseaux : Eoconfuciusomis zhengi. Ce fossile d'oiseau vieux de 131 millions d'années est parfaitement conservé.

Ce fossile aux plumes noires et marron, parfaitement préservé, a été mis au jour dans le nord de la Chine par une équipe sino-anglaise. Il appartient au groupe exclusivement chinois des Confucisornithidae, les plus anciens oiseaux à bec cornu et dépourvus de dents. Daté de 131 millions d'années (Crétacé) et situé entre Archæoptéryx (150 millions d'années) et les oiseaux plus récents, Eoconfuciusomis est une étape intermédiaire dans l'amélioration des capacités du vol. En plus de ses ailes au "look" moderne, cette nouvelle espèce a développé un squelette et une structure musculaire qui lui permettent un vol puissant et des manouvres aisées. Un nouvel indice précieux pour l'étude des similarités entre dinosaures et oiseaux.

M.S. - SCIENCE & VIE > Juillet > 2008
 

   
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