Jeholornis est un oiseau ! La paléontologue Jing-mai O'Connor, de l'Académie des sciences de Chine, vient en effet de découvrir que ce dinosaure possédait deux "queues". À peine plus jeune qu'Archæoptéryx (âgé de 150 millions d'années, il fut longtemps considéré comme le plus vieil oiseau connu), ce volatile de la taille d'une dinde vivait il y a environ 120 millions d'années dans les forêts de la Chine actuelle. Le gisement de Jehol qui l'abritait, dans le nord-est du pays, en a livré de nombreux fossiles accompagnés de la trace de leurs plumes, dont la chercheuse a dû étudier 11 specimens avant d'arriver à sa surprenante conclusion !
Il y a d'abord eu Archæopteryx (150 millions d'années). Sa découverte, il y a plus de 150 ans, à prouvé que nos oiseaux sont bien les héritiers des dinosaures. Xiaotingia (155 millions d'années) est venu ensuite lui disputer le titre du plus vieil oiseau. Cette fois, c'est un fossile très bien conservé qui fait parler de lui, Aurornis xui (->). Dernier dinosaure emplumé chinois en date, il tutoie les 51 cm et, surtout, les 160 millions d'années, un record qui le place à l'époque estimée de la divergence entre dinosaure et oiseau. Un témoin de choix, donc, de cette fameuse transition... mais venu de quel côté ? "À mon avis, c'est un oiseau, note dans la prestigieuse revue Nature Pascal Godefroit, de l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique. Mais l'hypothèse est controversée : nous sommes à l'origine du groupe, les différences entre les uns et les autres sont très ténues. Pour appuyer ses dires, le paléontologue a étudié 1500 traits physiques de A. xiu (dents, queue osseuse de 30 vertèbres, mains aux longues phalanges griffues...), et en a comparé 992 avec ceux de 101 autres espèces de dinosaures, aviaires (qui donneront les oiseaux) ou non. Il y lit une continuité qui l'amène à en faire le premier oiseau. Conclusion discutée, d'autres pointant en effet des incohérences. Mais l'importance du spécimen, placé si près du passage du dinosaure à l'oiseau, n'est, elle, pas remise en question.
C'est une collection unique en son genre que des paléontologues canadiens ont découvert près du lac Grassy, dans l'Alberta. 1/ Ces plumes, retrouvées dans des blocs d'ambre de la fin du crétacé, ont 70 millions d'années. Après avoir patiemment scanné plusieurs milliers d'inclusions prises dans des blocs d'ambre de la fin du crétacé, ils ont isolé 11 plumes et protoplumes (proches des poils) vieilles de 70 millions d'années ! Certes, on n'en connaissait de plus anciennes, notamment chinoises (jusqu'à 150 millions d'années), mais la richesse de ce panel offre une vue d'ensemble inédite de la diversité des plumes à cette époque. Comme elles ont été prises dans l'ambre plutôt que fossilisées, leur structure et leur couleur (blanc, marron ou noir) ont été préservées. DES OISEAUX PRIMITIFS En étudiant ce trésor, l'équipe canadienne a pu classer ces plumes de la plus primitive à la plus évoluée. La plus étonnante est certainement la protoplume : cette espèce de longs filaments creux n'existe plus aujourd'hui, mais couvrait certains dinosaures non-aviens qui vivaient déjà il y a 130 millions d'années. Plus classiques, la majorité des autres plumes (composées d'un rachis central dont partent des barbes couvertes de barbules) appartenaient sans doute plutôt à des oiseaux primitifs. Certaines témoignent ainsi des premières adaptations au vol : un long rachis solide d'où partent des barbes de plus en plus courtes. Leurs consours, aux barbules spiralées idéales pour l'imperméabilité, évoquent plutôt un animal nageur...
Leurs plumes étaient en effet trop légères pour supporter un vol vigoureux. Il s'agit en tout cas de la conclusion de deux chercheurs britanniques, Robert Nudds et Gareth Dyke, qui ont étudié les fossiles d'Archaeopteryx et de Confuciusomis (photo), des oiseaux qui vivaient il y a 120 à 145 millions d'années. Ils ont ainsi calculé les forces que devaient supporter les ailes au moment du vol, et ont découvert que, concernant ces oiseaux, la structure de leurs plumes, dont la tige était plus fine que celle de leurs homologues actuels, ne permettait pas de supporter de tels efforts. Malgré l'impossibilité de savoir si ces tiges étaient pleines ou creuses, comme celles d'aujourd'hui, les chercheurs pensent que ce genre de plumes n'était pas fait pour le vol par battements. En revanche, elles auraient pu servir à planer, ce qui voudrait dire que les premiers oiseaux se lançaient dans les airs en partant des arbres, et non du sol.
De longues plumes sur les pattes d'un oiseau archaïque âgé d'environ 120 millions d'années confirment l'hypothèse d'un développement du vol des oiseaux à partir d'un stade de vol plané à quatre ailes. Le fossile laisse deviner des plumes en haut des pattes.
Un étonnant fossile d'oiseau du Crétacé a été mis au jour. Une pièce s'ajoute au puzzle de l'évolution des oiseaux : Eoconfuciusomis zhengi. Ce fossile d'oiseau vieux de 131 millions d'années est parfaitement conservé. Ce fossile aux plumes noires et marron, parfaitement préservé, a été mis au jour dans le nord de la Chine par une équipe sino-anglaise. Il appartient au groupe exclusivement chinois des Confucisornithidae, les plus anciens oiseaux à bec cornu et dépourvus de dents. Daté de 131 millions d'années (Crétacé) et situé entre Archæoptéryx (150 millions d'années) et les oiseaux plus récents, Eoconfuciusomis est une étape intermédiaire dans l'amélioration des capacités du vol. En plus de ses ailes au "look" moderne, cette nouvelle espèce a développé un squelette et une structure musculaire qui lui permettent un vol puissant et des manouvres aisées. Un nouvel indice précieux pour l'étude des similarités entre dinosaures et oiseaux.
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